d’intervention sociale. Les bretons s’emparent eux aussi de l’image et du son. Paysans, ouvriers, chanteurs, poètes, jeunes et vieux, hommes et femmes de Bretagne se racontent, s’interrogent eux-mêmes.
Le silence radio et audiovisuel sur les problèmes régionaux dans les journaux de l’ORTF amène de sérieuses critiques de l’information et pousse, dans ces années 70, des cinéastes et des intellectuels à prendre l’information en main. Des collectifs, des associations, des maisons de production naissent un peu partout.
Le cinéma de l’Ouest donne la parole à tous ceux qui veulent la prendre.
L’origine de ce mouvement, s’il en est une, se trouve peut-être dans la conjoncture qui fit se rencontrer l’UPCB et le CCP de Saint-Nazaire qui était depuis 1963 un comité d’entreprise pas comme les autres. Saint-Nazaire est à l’époque, comme Saint-Brieuc, un point névralgique des rencontres de militants et de syndicalistes. Marin Karmitz réalise en 1969 Camarades, qui raconte l’histoire d’un jeune chômeur nazairien qui, comme des centaines de jeunes bretons, débarque à Paris pour trouver un travail à l’usine ; il y fait la dure expérience du travail à la chaîne et prend conscience de la notion de lutte des classes.