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Chirurgie barbare [10057]

Film amateur
Notes de la réalisatrice ;
JEUNES INDIGENES CUEILLANT DES FLEURS : Nous sommes ici en Afrique équatoriale, au fond de la brousse de l'Oubangui-Chari. Ces jeunes indigènes que vous voyez évoluer paisiblement sont encore, et quoiqu'on en dise, soumises à des lois et coutumes dont la rigueur et la cruauté sont difficilement imaginables à notre XX ème siècle. La femme, dans ces pays primitifs est encore considérée comme du bétail. Achetée sans son consentement, abandonnée au gré de son maître, elle est très fataliste et accepte son sort avec une passivité voisine de l'abrutissement.
PAILLOTTE SURMONTÉE D'UNE TETE DE BUFFLE : La plus effroyable de ces épreuves est certainement l'excision, pratique barbare dont l'origine toujours inexpliquée se perd dans la nuit des temps.
INDIGENES DANSANT : C'est à cette coutume inhumaine que vous allez assister. Lorsque la jeune fille atteint approximativement sa treizième année, le moment est venu pour elle de se prêter à la grande cérémonie dite d'initiation. Auparavant, la jeune indigène est soigneusement nettoyée, baignée et frottée d'herbes odorantes. Puis elle est amenée au centre d'un rassemblement de gens de son village et commence à danser au son du tam-tam.
JOUEURS DE TAM-TAM : L'alcool de mil coule à flots et petit à petit chacun est envahi par l'ivresse.
SUITE DES DANSES : Ivresse qui mêlée à l'excitation de la danse et l'abrutissement du tam-tam, fera au moment de l'excision, office d'anesthésique.
EXCISION : Et l'effroyable opération commence. Une vieille officiante, armée d'un couteau rudimentaire, bien souvent ébréché, va pratiquer l'ablation du clitoris. L'explication de cette pratique sauvage à été recherchée par un bon nombre de médecins et d'ethnologues. Plusieurs thèses ont été proposées dont la plus courante est celle-ci : la femme noire étant dotée d'un très fort tempérament et le clitoris reconnu comme organe de volupté, les maris noirs ont pensé qu'en le coupant à leur femme, ils seraient ainsi plus rassurés sur leur fidélité...! ;
PLAN RAPPROCHÉ DE L'EXCISION : Pendant cette longue torture, la jeune fille ne devra pas laisser échapper le moindre gémissement de douleur, sinon elle serait sa vie entière la risée du village.
FIN DE L'EXCISION : L'opération est terminée ; le clitoris est jeté dans la brousse et la plaie pansée avec un peu de terre répandue négligemment dessus.
LES OFFICIANTS SE RELEVENT : Chacun est dégrisé et semble un peu hébété par la violence de ce rite barbare.
LES TAM-TAM : Au village, les habitants ont déserté les tam-tam.
L'EXCISÉE : Dans la brousse, la jeune suppliciée va être abandonnée à son sort...et à l'hémorragie.
UN PLAN TOUT NOIR : elle passera ainsi la nuit absolument seule. INDIGENES : Au matin, parée d'un pagne de feuillage, la jeune fille fait son entrée dans le cercle du village poursuivie par la vieille officiante qui, à grands coups de bâton, chasse les mauvais esprits du corps de la jeune initiée. DANSES : Devant tout le village réuni, la fête commence. Les jeunes excisées vont danser toute la journée malgré la douleur de leur plaie vive. Elles danseront encore, sans répit, pendant toute la nuit, atteignant leur paroxysme d'exaltation.
TAM-TAM : les joueurs de tam-tam et les spectateurs sont de plus en plus imbibés d'alcool.
LES DANSEUSES : l'intensité du rythme s'accentue, les seins s'agitent avec frénésie, le temps ne compte plus, la douleur est oubliée...les danseuses sont devenues de véritables automates.
LES DEUX JEUNES FILLES REVETUES DE PAGNES DE PAILLE : Le lendemain, les deux excisées ont revêtu le traditionnel pagne de paille qu'elles garderont pendant un mois, période au cours de laquelle elles ne devront pas se laver, ouvrant ainsi la porte à l'infection et à la septicémie. PLAN AMÉRICAIN DES DEUX FILLES : Et puis ensuite, elles seront prêtes à être vendues à un mari et avoir beaucoup d'enfants.
Régine Le Hénaff (1917- 2011) est une ancienne élève de l'école Elisa Lemonier (Arts appliqués de la Ville de Paris), Officier du Mérite Éducatif, elle reçut la Médaille d'argent des Arts Sciences et Lettres.

Alsacienne d'origine, elle est venue au cinéma par hasard lorsqu'elle reçut en cadeau de mariage de la part d'un cousin généreux, une caméra 8 mm. Elle a commencé par filmer son bébé sur le pot, puis, entre deux séjours en Afrique avec son mari "médecin colonial", elle passe à Chamonix (où sa mère résidait et où s'étaient déroulées toutes ses vacances). En hiver, sous la neige, une équipe de cinéastes y réalisait les extérieurs d'un film anglais intitulé "Rescue" relatant le crash d'un avion en haute montagne. Ils l'ont acceptée auprès d'eux et a suivi toutes leurs prises de vues durant deux bonnes semaines. Elle était « mordue ». A la suite de cette expérience, elle s'est achetée une Pathé Webo 16 mm dernier modèle avant de repartir en Afrique.

Régine Le Hénaff a occupé de nombreux postes, participé et créé des structures culturelles, fut vice-présidente de l'Alliance française (Fes, Maroc), conférencière à Connaissance du Monde, créatrice et directrice du Centre National d'Art et d'Artisanat Tchadien, collaboratrice de François de la Grange (Les rendez-vous de l'aventure). Elle fut également cinéaste de Mohammed V et fit partie de l'ACPAN, Association cinéma et photo amateur de Nice.

Régine Le Hénaff a voyagé dans toute l'Afrique entre les années 40 et 60, suivant son mari médecin colonial. Elle relate ses souvenirs d'années passées en Afrique dans le livre « Afrique aimée », sorti aux éditions l'Harmattan en 2009. D'abord le Dahomey (actuel Bénin) sur les traces du roi béhanzin et de sa culture artistique, puis l'Oubangui, le Soudan et enfin durant sept ans le Tchad, et notamment son expérience d'un périple de dix jours au centre du massif volcanique du Tibesti, dans le nord du Tchad, seule avec deux toubbous. Autant d'expériences qu'elle relate dans ses films.

Mais elle également voyagé quatorze années sur un bateau avec son mari, notamment aux Antilles (où elle tournera « Massacre de Saint-Barthélémy » en 1970), passé son brevet d'aviation pour faire de la voltige et fait de la plongée sous-marine. Elle s'est également passionnée pour la spéléologie et la volcanologie. Ainsi, le voyage, les éléments, la rencontre de l'Autre, la réflexion sur la condition des femmes, le tourisme et l'environnement, la recherche de la beauté du monde font pleinement partie de sa démarche de cinéaste.

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