• Entrez votre identifiant et votre mot de passe dans le formulaire ci-dessous

    Votre identifiant
    Votre mot de passe

8794

Films
en accès libre

      • Projecteur 9,5 mm type Pathé Baby modèle G de marque Pathé

      • Fabrication française. Date : 1929
      • Projecteur 9,5 mm type Pathé Baby modèle G de marque Pathé
      • Dès le début du siècle dernier, l'une des ambitions commerciales de Charles PATHE sera de mettre le cinéma à la portée de toutes les bourses. Il avait déjà réussi ce challenge pour le phonographe, mais les difficultés à surmonter s'avéraient beaucoup plus importantes pour le cinéma. C'est ainsi qu'en 1912 la sortie du KOK en 28mm n'avait remporté qu'un demi succès, par ailleurs trop tôt stoppé par la guerre. Au début des années 20, force est de constater que Paris ne sera plus jamais la capitale mondiale du cinéma : il devient urgent de redéployer tous azimuts la stratégie de la Maison Pathé. Le créneau existe pour un appareil économique, utilisant un format réduit. C'est ainsi que Pathé est amené à créer son propre format, le Pathé Baby. En fin d'année 1922, une vaste campagne de presse, largement illustrée, vient sensibiliser le public à ce nouveau produit. Le projecteur Pathé-Baby avec ses films en coquilles métalliques de 10 mètres apporte effectivement plusieurs nouveautés indiscutables.

                      - faible coût du film tenant non seulement au format réduit mais également à l'absence de droits, les titres pouvant être puisés dans l'important stock de la filmathèque Pathé. Celle-ci permet aussi de proposer d'entrée un très large répertoire, ce qui est un puissant facteur de succès, celui-là même qui avait permis d'imposer le quasi monopole Pathé sur les enregistrements phonographiques au début de ce même siècle.

                      - utilisation rendue aisée par le film en cartouche dont la faible longueur se trouve compensée par l'ingénieux système des encoches latérales avec arrêt sur l'image assurant ainsi la réduction de longueur des titres, des textes intermédiaires et des vues fixes.

        Bien sûr, Pathé reste discret sur les quelques insuffisances du système : essentiellement la faible luminosité qui ne permet qu'une projection à courte distance sur un écran de surface bien plus réduite que ne semblent le montrer les illustrations publicitaires très optimistes largement diffusées dans la presse. Néanmoins, le progrès est immense et, d'ailleurs, qui pourrait se plaindre, l'appareil ayant été breveté dans la classe des jouets et non celle du cinématographe.

        À partir de cet appareil très bien conçu et fabriqué de façon irréprochable par les Etablissements Continsouza dont la réputation n'est plus à faire, Pathé va réaliser très vite toute la portée de son succès : six mois plus tard, la première version - à entraînement manuel – de la caméra Pathé-Baby vient concrétiser définitivement la naissance du cinéma d'amateur. C'était, rappelons-le, il y a déjà 80 ans !

         

        Texte : Docteur Serge Carrat et Jean Claude Laubie  (N°55 de Infos-Ciné - 2003).

         

        Le premier projecteur Pathé-baby est commercialisé en décembre 1922. Il possède une griffe simple et permet de projeter des carters contenant 9 mètres de films. Plusieurs modèles vont se succéder tout au long des années 20 et 30, comportant chacun des améliorations mécaniques ou optiques et permettant de projeter des carters de 20m, puis des bobines de 100m, grâce au dispositif Super Pathé-Baby.

         

        Jean-Pierre Melville a confié dans plusieurs reportages que c'est le projecteur Pathé Baby et sa caméra qui l'ont amené à faire du cinéma dès l'âge de six ans. Il a tourné son premier film dans son appartement en janvier 1924, avec la caméra qu'il avait eue au Noël précédent.

         

         

         

        Les caractéristiques techniques :

                   

        • Cam triangulaire
        • Griffe double
        • Vis à rainure hélicoïdale
        • Réglage de la luminosité arrière isolé
        • Carter pour bobine de 10 ou 20 mètres
        • Galet de guidage film bicônique
        • Muet
        • Dimension 31 x 11 x 43 cm

         

         

         

        L'utilisateur de ce projecteur : Pierre Anger

         

         

        Né à Acigné en 1911, décédé en 1994. Cinéaste bien connu à Rennes. Il fut président (fondateur) du caméra-club SNCF pendant plus de trente ans. Il était inspecteur au service équipement de la SNCF. Comme beaucoup de cinéastes amateurs, il a pratiqué la photographie. Ses premiers films remontent à 1937, année où il se marie. Une collecte sélective avait été faite en 1987 : seuls quelques films avaient été déposés provisoirement à la Cinémathèque de Bretagne.

         

        Son père était militaire et sa mère institutrice, aucun des deux ne s'intéressait au cinéma amateur. Il a cependant commencé à s'intéresser à cet art vers l'âge de 17-18 ans. Il était fasciné par le fait de pouvoir créer un objet de ses mains, de A à Z.

        Coté carrière, il a étudié dans une école "Voies et bâtiments" à Versailles ; de cette époque, il a gardé de nombreux contacts en région parisienne. Il intègre ensuite un poste d'ingénieur au service signalisation de la SNCF de Rennes. Ce poste à la SNCF lui permet de voyager gratuitement ; il va alors régulièrement sur Paris. C'est sans doute ainsi qu'il a pu se fournir en pellicule car il continuait de s'y rendre pendant l'Occupation. Ses contacts ont dû alors lui être précieux.

        De même, c'est grâce à son travail en tant qu'ingénieur au service signalisation qu'il a très probablement eu accès à la Plaine de Baud après les bombardements. Sans doute y a-t-il été envoyé pour effectuer quelques réparations, il en a alors profité pour filmer. L'accès y étant limité, son fils pense qu'il s'agit là de la seule explication plausible.

        Les images d'Acigné ont elles été tournées lorsque la famille s'était réfugiée chez les grands-parents paternels. Pendant l'Occupation, la famille vivait rue Gutemberg à Rennes. Très régulièrement, des troupes allemandes venaient inspecter le domicile familial. Jean-Pierre Anger pense que c'est à cause de la seconde passion de son père : il aimait réparer les postes de radio qui ne fonctionnaient plus. A-t-il réussi à capter Radio Londres ou à obtenir des informations venant de l'extérieur sur la poursuite du conflit ? Rien n'est moins sûr. Mais son passe-temps lui valait l'attention des Allemands.

        Comme la très grande majorité des cinéastes amateurs, il filmait, découpait, montait et synchronisait lui-même ses films. Son fils insiste sur cette passion pour créer un objet du début à la fin. Il a fondé au début des années 1950 le Ciné amateur du club SNCF, et en est devenu le président. Le club projetait des films tournés par des amateurs, en "concurrence" avec le CACR (Club des Amateurs Cinéastes de Rennes), ainsi que des films professionnels, environ une fois par mois. L'entrée était gratuite, seule une faible cotisation était demandée pour adhérer au club. Son matériel : une caméra Pathé 9,5 mm.

        Il n'a jamais exprimé la volonté de laisser de traces, de filmer pour constituer un souvenir mémoriel. Il voyait sa passion comme un travail de reportage, et non pas comme un témoignage. Il pouvait éventuellement sélectionner un de ces films pour le diffuser dans un concours entre amateurs/initiés, mais il s'agissait alors plus de considérations techniques et esthétiques.

         

        SOURCE : "Caméra au poing, ils ont filmé la Libération en Bretagne" - Mémoire de Master 1 - DUGUEN Rose-Marie

        (D'après un entretien téléphonique avec M. Jean-Pierre ANGER le 06 avril 2007)

         

         

        Découvrez La Libération de Rennes, fête d'Acigné, réalisé en 1945 par Pierre Anger.

         

         

        Rendez-vous jeudi 28 avril pour découvrir un nouvel appareil.

      • Programmation 2023-2024
      • Collection Mémoire du travail
      • Entrefil
      • La boutique

La newsletter
de la cinémathèque de Bretagne

Pour recevoir toutes nos informations,
inscrivez-vous

Powered by diasite
Designed by diateam