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Films
en accès libre

Jeudi 27 mai 2010

Ce jour là, les quinze élèves de l'école primaire de l'île sont invités à une séance pédagogique autour d'extraits dûment choisis. La lecture et l'analyse de l'image sont au coeur du projet. Des archives de toute nature leur sont présentées afin d'évaluer leurs connaissances de Molène et leur capacité à dater le document. Les thèmes abordés sont les jeux d'enfant, le sauvetage au travers du documentaire « Sauvetage des naufragés à Audierne », et la cueillette du petit goémon, activité traditionnelle de l'île, que Michelle Cloître, administratrice du forum web "Passion Molène", et Pierrick Even commentent plus tard dans la journée. Une dernière rencontre qui témoigne de la puissance émotionnelle de l'archive : l'étonnement d'Anne-Marie Roger, une des doyennes de l'île, se découvrant aux côtés de sa tante lors d'une fête communale en 1950.



 

Mme Cloître, qui a passé sa jeunesse sur l'île témoigne de la récolte du petit goémon, activité marquante de sa génération.
 

Le petit goémon, appelé aussi « pioka » (chondrus crispus) était une activité traditionnelle des Molénais. Elle se pratiquait à partir de juin, aux grandes marées.

Au milieu du XXème siècle, de la même façon que la terre, la grève et l’estran étaient divisés en parcelles où chaque famille ramassait son petit goémon.

 

La cueillette du petit goémon par les enfants tourné dans les années 1970. Extrait du film "Tempête 1974" de Paul Masson (1974)

Cette activité nous procurait un revenu complémentaire en vue de l’hiver : il servait par exemple à payer la rentrée des enfants ou les frais de déplacement. Les familles les plus riches de l’île, comme les commerçants ne ramassaient que très rarement le petit goémon.

Toute la récolte devait être bien séché au soleil, avant d’être revendue à Mme Le Bousse qui gérait le commerce de toute l’île avec les usines du continent.

Durant le séchage, on passait notre temps à guetter la pluie. Quand un grain arrivait, on se précipitait pour faire des petits tas appelés « tozels » que l’on couvrait d’une bâche. Dès que le grain était passé, on découvrait le tas et l’épandait à nouveau, parfois plusieurs fois par jour.


Le terre-plein du port était utilisé tout l'été pour le séchage du pioka, bloquant parfois la piste d'atterrissage de l'hélicoptère. Chacun avait sa parcelle. Extrait du film de Paul Masson, "Activités au port" (1974).

Le séchage était important, car si Mme Le Bousse s’aperçevait que le fond du sac n’était pas sec, c’était toute la récolte qui était refusée.

Un jour, un pêcheur a trouvé le moyen de faire sécher plus vite le pioka en l’étalant sur le terre-plein du port. Au début il a fait face à un tollé général de tous les autres. Le lendemain, tout le monde avait mis sa récolte à sécher sur le port.

Au fil du temps, de moins en moins de personnes ont pratiqué cette récolte et elle est devenue de plus en plus ludique. Le pioka n’était plus séché, mais livré mouillé aux usines du continent. On a cessé totalement de faire le petit goémon il n’y a pas si longtemps que ça : les enfants s’en souviennent encore. Si l’on a arrêté, c’est en partie que le transport est devenu trop cher pour les usines du continent. Certaines personnes évoquent aussi la concurrence japonaise.

 

 

Dernières Actus

Présentation de la Résidence

La Cinémathèque en résidence sur l'île Molène du 25 mai au 1er juin 2010




La Cinémathèque conserve en dépôt une trentaine de films sur l'île Molène et son archipel. Nous avons décidé d'aller directement sur l'île pour tester un type de résidence de documentation.

Le but était d'enrichir au mieux les films et de comprendre la valeur des images grâce aux témoignages des Molénais. Nous projetions les films à des petits groupes de trois ou quatre personnes qui nous apportaient leur connaissances sur les activités présentées à l'écran, et qui nommaient les personnes reconnues. Nous voulions également aller au-delà, cerner les particularités du territoire et comprendre les réalités passées et présentes de l'île, avec comme point de départ ces images amateurs.

Ces pages sont celles du carnet de bord de l'équipe qui a mené cette expérience. Elles présentent, au fil des journées, l'organisation du travail, les rencontres, les témoignages, des extraits de films projetés en rapport avec les thématiques abordées.












Il faut préciser que les témoignages reproduits ici sont une synthèse des longues entrevues qui ont été de cours pendant la résidence. Même si certains propos sont entièrement attribués à une personne unique, dans un souci de rigueur scientifique, nous avons projeté les films à plusieurs personnes différentes pour croiser les témoignages. Les propos reproduits ici sont la synthèse de ces croisements.

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