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Films
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      • Les films des (r)appelés : une approche de l'altérité

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        Contrairement à la guerre d’indépendance de l’Indochine (1946-1954), l’État français fait appel, aux côtés des militaires de carrière, aux (r)appelés du contingent à partir de mai 1955. Face aux « évènements » selon l’expression officielle des gouvernements français, il s’agit d’« actions de maintien de l’ordre » après le vote des pouvoirs spéciaux en mars 1956, puis après « la bataille d’Alger » de 1957 de « pacification ». Rappelons qu’il faudra attendre 1999 pour que le Parlement français reconnaisse l’appellation de guerre par une loi, terme déjà employé alors par les historiens et dans les manuels scolaires.

        En mars 1956, si le contingent est envoyé en Algérie, le plus souvent après avoir effectué les classes en métropole, les appelés sont maintenus dans le service militaire au-delà des 18 mois légaux tandis que les classes 1951 à 1955 sont rappelées sous les drapeaux.

        Au total, sur près de deux millions de Français qui ont fait la guerre d’Algérie, un peu plus d’un million ont été des appelés et 280 000 des rappelés. Pour ces jeunes hommes de vingt ans environ, la guerre en Algérie relève d’expériences de vie souvent exotiques, parfois marquées par des violences de guerre de part et d’autre.

        Ils rapportent ainsi « des souvenirs » de l’expérience algérienne. À quelques exceptions près, les « images souvenirs », envoyées à leur famille pour être développées chez Kodak et conservées, sont montées par eux peu de temps après leur retour d’Algérie.

        Il est interdit de filmer en opération et il faut s’assurer un environnement sécurisé. Contrairement aux hommes de troupe, ce sont souvent les officiers de réserve, plus à l’aise financièrement, plus au fait des possibilités d’approvisionnement en pellicule et plus confiants dans la tactique de terrain qu’ils mettent en œuvre, qui filment des instants très proches des combats ou accrochages.

         
         

         Roland Lemesle

        Roland Lemesle est présent en Algérie en 1956.

        Départ pour l’Algérie de Roland Lemesle est un film de voyage particulier, qui révèle la découverte d’un autre monde, d’un autre cadre de vie. Dans ce film, les paysages algériens sont mis en valeur et la population algérienne mise à bonne distance. Hormis le regroupement des centaines d’hommes algériens c’est aussi la présence militaire française plus que la guerre qui y est présente.

         
         

         

        Marc Kohler

        Marc Kohler est né en 1936. Il est rappelé en Algérie pour une période du 26 mai 1959 au 28 juin 1960, et affecté au 26ème régiment de dragons, à Kenadsa, près de Colomb-Béchar, en Zone Ouest Saharien, près de la frontière marocaine.

        Les « lettres filmées » par le sous-lieutenant Marc Kohler et destinées à ses parents confirment qu’il est plus facile de filmer pour un sous-officier ou un officier, même (r)appelé : les informations dont il dispose en matière d’approvisionnement de pellicules, son statut de donneur d’ordres, la volonté de témoigner de la réussite des missions dont il est chargé avec ses hommes l’expliquent. Pour autant, les paysages filmés ne sont pas que des paysages de guerre, ils sont là encore des paysages fascinants car exotiques. L’approche de la population dépend quant à elle des circonstances. De même les distances respectueuses ou nécessaires, mises en place par le soldat-cinéaste amateur, ne cachent pas toujours la gêne de l’Algérien filmé voire l’hostilité.

         
                                   
         

         

        Michel Nédélec

        Michel Nédélec est né en 1940 à Plougastel-Daoulas, dans le Finistère. Il est appelé en Algérie entre 1960 et 1962 pendant 15 mois.

        Michel Nédélec ne manipule pas toujours bien sa caméra d’amateur : quelques plans de militaires en attente de monter à bord du navire Sidi Okba pour l’Algérie sont surexposés dès le début du film et les panoramas sont trop rapides. Tout se passe, tout au moins au début, comme si le soldat-cinéaste amateur s’initie tant bien que mal à la caméra 8 mm. Puis la manipulation de celle-ci devient plus sûre.

        Le film de Michel Nédélec, appelé de la guerre d’Algérie, d’abord inexpérimenté en tant que cinéaste amateur, montre combien l’attente et l’ennui peuvent faire partie de l’ordinaire d’un soldat en mission loin des combats.

         
         

         

        Ludovic Siméon

        Ludovic Siméon est né à Paris dans une famille d'origine berrichonne. Il sera appelé en Algérie en janvier 1961 à l'École militaire de Cherchell, puis il intégrera le 15e bataillon de chasseurs alpins jusqu'en août 1962.

        Le film du sous-lieutenant Siméon permet de se rendre compte de ce qu'est une mission de patrouille, avant et après l'arrestation des fellaghas, que l'on ne voit jamais, pas plus que la population algérienne, à une courte exception près. L'appelé est focalisé sur l'univers militaire et son devoir, auquel se mêle le plaisir de la montagne, malgré un contexte de fin de guerre, de décolonisation française et d'indépendance de l'Algérie.

         
         

         

        Bertrand Chaudet

        Bertrand Chaudet est né en 1940 à Saint-Quay-Portrieux. Il est présent sur le sol algérien de février à septembre 1962 en tant que mécanicien sur la base d'Aïn Arnat, près de Sétif.

        Alors que la guerre d'Algérie est terminée et l'indépendance de l'ancienne colonie obtenue, des militaires français du contingent sont encore quelques temps sur le territoire algérien. L'évacuation d'une armée prend du temps, en particulier après 132 ans de présence. Plus que jamais les Algériens sont filmés à distance par Bertrand Chaudet, ce qui n'évite pas les clichés de carte postale. Les paysages perdent leur intérêt militaire et le regard y voit davantage de pittoresque. 

         
         
                 
         
         

         

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