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Algérie, Alger [26670]

Film amateur
Départ de Marseille en bateau. Algérie, vues des rues d'une village, la population est dans la rue, enfants regardent la caméra, des femmes voilées, des touristes européens se baladent, un homme passe à dos d'âne. Un oasis, des hommes en habits du désert ou berbères. Un marchand sort des denrées, sans doute du grain, d'un sac que porte un âne. Vues sur les rues d'un village, passage de la population dans la rue. Des dromadaires. Un oasis et une rivière. Passage d'un touareg avec un troupeau de dromadaires chargé de sacs, passage d'un cavalier. Des touristes européens montent des dromadaires, un homme en costume avec une pipe sur un dromadaire, une femme en habit des années 30 sur un dromadaire. Acrobaties sur un dromadaire. Vues sur les rues d'un village, des enfants regardent la caméra, puis des femmes viennent voir, par curiosité, un groupe d'enfants dansent devant la caméra. Fonctionnement d'un puits : les outres d'eau extraites sont tirées par des ânes. Arrivée d'un caravane de dromadaires aux abords d'un village, défilé d'hommes en costumes du désert sur leurs dromadaires. Un marché. Puits, les outres d'eau sont tirées par un cheval. Groupe de musiciens. Fantasia à pieds : chorégraphie avec des fusils et des tirs. Rues d'un village, sous une arche, les passants regardent. Place d'un marché, nombreux hommes assis vendent des denrées diverses. Un groupe de touristes européens assis sur une dune. Port d'Alger, départ.
 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 
Le film de voyage Algérie, Alger nous emmène exactement là où le cinéaste estime qu’il y a matière à filmer : une oasis avec des hommes en habit du désert ou berbères, des villages encore très marqués par un mode de vie traditionnel, des dromadaires.
 
Un passage montre des visiteurs européens, très bien habillés dans leur costume (et une tenue beaucoup plus décontractée pour la femme accompagnant le groupe) à la mode des années 1930 pour une sortie dans le Sahara, monter sur le dos de l’animal (TC 07:36:08 à 10:19:24), puis un spectacle acrobatique avec le dromadaire, probablement dans une tribu Touareg, déjà filmée avant cette séquence. Fonctionnement des puits, défilés, musique et danses en tenues traditionnelles sont également enregistrés par la caméra. Le tout avec une certaine forme de complicité des personnes filmées.
 
Les touristes du groupe accompagnant René Picard s’amusent et le montrent à la caméra, tandis que des enfants algériens jouent devant l’objectif, et que des adultes s’approchent par curiosité plutôt que pour se faire filmer. À travers ces images, René Picard filme également, peut-être pas volontairement, que l’apport de la technologie et des avancées techniques européennes, qui est souvent vanté comme un mérite de la colonisation, n’est pas une réalité dans l’ensemble des territoires. Ici, l’utilisation de dromadaires et de chevaux pour puiser l’eau montre qu’on est encore loin des systèmes d’approvisionnement occidentaux en eau, dont l’eau courante qui commence à se développer dans certains foyers européens dans les années 1930.
 
Par ailleurs, il montre que le déplacement des personnes et des marchandises est lui aussi très loin de ce que l’on peut trouver en Europe. En Algérie, notamment dans le désert, pas de chemins de fer ni de voitures dans les années 1930, tout déplacement se fait à pied ou à dos d’animal. En cela, si le touriste peut être un acteur de la propagande de la colonisation, il en montre aussi les limites.
René Picard (12 décembre 1887 - 22 janvier 1975) est né à la Roche-sur-Yon. Son père est fondé de pouvoir dans une banque locale qui va, sous son impulsion, devenir le Crédit de l'Ouest. Enfant unique, René Picard fait ses études secondaires à la Roche-sur-Yon puis ses études de médecine à Paris où il est nommé interne des hôpitaux.

Incorporé en aout 1914 dans le service de santé, il assiste à des engagements très meurtriers, persuadé de ne pas survivre. Il reçoit à la fin du conflit la croix de guerre. Démobilisé, il reprend sa carrière de médecin et vient s'installer à Nantes où il va exercer à la fois comme médecin libéral et comme médecin des hôpitaux (à cette époque le plein temps hospitalier n'existe pas encore).

Le 12 décembre 1922, il épouse à Montaigu Madeleine Gaillard (née le 1er février 1897 à Montaigu et décédée à Nantes le 18 décembre 1976, fille de Louis Charles Armand Joseph Gaillard, influant propriétaire d'une savaterie, maire de Montaigu de 1902 à 1925, puis de 1930 à 1934 apparenté à la famille Clemenceau, et de Marie Madeleine Pairraud). Le couple n'aura pas d'enfant.

Dans sa pratique de médecin libéral, il se spécialise en gastro-entérologie et exerce rue Racine. En 1935, il s'installe au 2 rue Cambronne, devenue ensuite rue Mauricie Sibille. Il mène parallèlement une carrière hospitalière. Nommé en 1923 Professeur suppléant des chaires de pathologie interne et de clinique médicale, il devient professeur titulaire et dirige à l'Hôtel Dieu la clinique A. En septembre 1943, à la suite de la destruction de l'Hôtel Dieu par les bombardements alliés, son service est transféré à l'Hôpital Saint Jacques. C'est dans cet hôpital qu'il termine sa carrière de médecin des hôpitaux en 1957. En 1958, il cesse son activité libérale pour prendre sa retraite.

Passionné d'histoire et s'intéressant tout particulièrement à l'Orient, il rédige et publie deux ouvrages : "La Compagnie des Indes, la route de la porcelaine", en 1966 chez Arthaud (avec le professeur J.P Kernéis et Y. Bruneau), "Les peintres jésuites à la cour de Chine" en 1973 aux éditions des Quatre seigneurs. C'est cette passion pour l'histoire et les civilisations extra-européennes qui le conduisent à venir découvrir l'Algérie lors d'un voyage avec sa caméra. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1960 et décède à son domicile de la rue Maurice Sibille le 22 janvier 1975.

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