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Images de villages : Commune de Fay de Bretagne 11 [27702]

2003 précisément

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Film professionnel | Bretagne
1810W50 : Fay de Bretagne 11, cassette DVCAM, interview de Clément Thobie, Jean Houssais (suite). Durée 42’. 604VM0087

Interview de Clément Thobie et Jean Houssais :
Il y avait deux grosses foires à Fay fin novembre et fin janvier avec 700 à 800 bêtes, le bourg était plain de bœufs ; cela a pris fin vers 1948.
Les chevaux ont remplacés les bœufs puis les tracteurs sont arrivés et la vente des animaux à la foire ont chutés. On y trouvait des marchands de tout le département. Le soir la place était nettoyée pour enlever la bouse. Il y avait de gros anneaux pour attacher les animaux et une bascule sur la place avec un puits. Les veaux étaient amenés à Nantes avec des carrioles attelées à des chevaux et en ayant les pieds liés pour éviter qu’ils ne se blessent. Il y avait l’octroi à Nantes route de Vannes. Il y avait aussi des acheteurs de Vendée, 3 gros marchands qui repartaient avec 100 bœufs pour Nantes, Paris. Des acheteurs venaient acquérir des jeunes belous pour les dresser. Il y avait un gros acheteur pour l’industriel Seghin.
Parmi les races, il y avait surtout de la vache nantaise (qui donnait du bon beurre, avait plus de matière grasse) et de la normande (qui donnait plus de lait). Le pays était renommé pour la qualité de ses veaux. Les veaux étaient expédiés à Paris et étaient vendus dans le haut cours donc parmi les plus chers sur la place de Paris. Le veau était élevé sous la mère, tétant sa mère, on lui donnait du riz pendant 8 à 9 semaines. C’étaient des veaux de 100 à 130 kg. Pour le transport on attachait leurs pattes et ils étaient couchés pour ne pas avoir de marque car cela n’aurait pas permis leur vente. Pour les expéditions, il y avait Egonneau de Fay (qui avait des camions « rail route » dans lesquels il pouvait mettre 300 porcs pour aller à Paris), Bourgeois de Nozay. Ils livraient des charcutiers de Nantes en cochon tué à Fay ; il n’y avait pas de camion frigorifique, tué à 11 heures du soir, il partait à 2 heures sur Nantes.
Il pouvait être envoyé par un commis au train ; on mettait les veaux tués dans un vannier (panier en osier de 1m50 de long)) avec des lignes et de la glace et le lendemain le wagon était à Paris. La vache mangeait que du foin, des betteraves, des choux, des céréales. Avant guerre, la viande n’était pas lavée comme dans les abattoirs d’aujourd’hui.

La maison Thobie envoyait après la guerre 10 tonnes de viande à Paris pendant quelques années. Après la guerre, les camions se sont multipliés et les camions Drouin apportaient la viande à Paris le lendemain à un mandataire. La viande se conservait plus longtemps au frigo.

Commerces rue Fourage : confection (tissus), menuisier (Père Guinel), marchand de sardines avec épicerie (partait dans la campagne avec un panier et de la fougère pour vendre ses sardines et il ramené le courrier de la gare).
A la gare, avant la guerre, il y avait 7 à 8 train par jour de 5h30 à 11 heures du soir. Il y avait le train omnibus.
On venait à Nantes pour certains achats ; costumes….

Commerces ; Hôtel Sourdille faisait aussi bourrelier, Deniau le marchand de cycle, épicerie, entrepreneur en battages, poste, marchand de sabot, une chapelière (les deux filles Béziers, l’un vendait des chapeaux, l’autre des pantoufles), couturières, marchande de tissus, horloger, Docks de l’Ouest (avant c’était un cordonnier et un marchand de chaussures). La rue Fourage était la plus commerçante. De nos jours, il n’y plus rien. Les cafés ouvraient jusqu’à trois heures de l’après-midi le dimanche permettant la discussion.
Ceux qui ramassaient le lait venaient en début de mois pour remettre le salaire (argent du lait). A Bouvron il y avait la laiterie de Vilhouin (rachetée par des hollandais) et une autre à Notre dame des Landes (coopérative).
Tout le monde vendait son lait ; les bidons étaient ramassés par les charrettes avec chevaux puis par camion. Chez les Thobie, ils ont eu le téléphone mural très tôt ; les gens venaient téléphoner chez nous pour appeler le vétérinaire par exemple. Les gens ne payaient pas car c’était des clients. Les clients mettaient leurs vélos dans la cour le dimanche. Les enfants venaient à pied à l’école puis en vélo. Les élèves apportaient leur tranche de pain qu’il mangeait avec du bouillon. La femme du directeur Mme Corbineau les changeait quand ils étaient trempés en leur donnant des habits de leurs enfants. Au patronage, tenu par trois prêtres (un vicaire et un instituteur) et un curé, les enfants jouaient au théâtre, y faisaient de la musique.

Les parents de Jean Houssais étaient minotier au moulin de la Violaye qui a brûlé vers 1934-1935. Son père tenait aussi une ferme dans laquelle il a travaillé jusqu’à ce qu’il entre à 13 ans dans la charcuterie après son certificat d’étude. Le moulin de La Violaye avait des ailes et un moteur quand il n’y avait pas de vent. Il a brûlé ; l’incendie a été combattu avec des seaux et les pompiers qui avaient une pompe. Ce moulin était dans la famille depuis trois générations. Son oncle l’a reconstruit puis il a brûlé une seconde fois et s’est arrêté vers 1950. Pendait la guerre, le moulin de La Violaye permettait de moudre le grain ; pour éviter les contrôles, les gens passaient à travers champs et par des petits chemins. Les moulins comme les bouchers étaient très contrôlés, comme les bouilleurs de cru.

Les pompiers ; tous les jeunes du bourg étaient des pompiers volontaires (transmission de père en fils) ; ils avaient un local avec une pompe et la formation se faisait sur le tas.
Aujourd’hui, il y a beaucoup plus d’accidents de la route, autrefois c’étaient surtout des incendies et des noyades.

Tous les commerçants avaient des vaches au bourg ; il y avait 5 fermes au bourg.
Il y avait des lavoirs à la Carré et au Pontreau et des mares à La Madeleine. Les forgerons se servaient de l’eau pour cintre les roues des charrettes. Il y avait sur la place un puits avec une pompe à main.

Les laveuses (lavandières) avaient un métier dur en hiver à cause du froid. Il y avait au bourg deux pressoirs au bourg. Tous les commerçants avaient une petite ferme avec un verger, des vaches (lait pour la famille) mais pas de basse-cour. Chez les Thobie, il y avait un commis et une bonne.

Les comices se déroulaient à Blain.

La plus grande ferme faisait 16 à 20 hectares et dans les écuries on trouvait 17 à 18 bêtes pour les plus grandes exploitations. Beaucoup de petites fermes n’avaient que 6 ou 7 vaches, plus des cochons. Quand Jean Houssais était commis, il faisait un cochon et demi en été. Les gens ne venaient pas acheter en semaine de la viande, mais le samedi et le dimanche quand il faisait leur courses. Pour le porc frais, c’était le jeudi, et le lundi on ne voyait personnes. Les gens tuaient tous des porcs chez eux et venaient chercher du porc frais. De novembre à avril, on tuait des cochons en campagne. Le commerçant allait tuer en ferme. Pendant la guerre, il y avait les tickets ; les gens venaient de Nantes pour se ravitailler pour la viande avec les cars Drouin le samedi matin puis repartaient avec 5 ou 6 kilos de viande. Il y avait peu de voitures ; les Thobie avaient une traction avant la guerre ; le docteur et le boulanger étaient motorisés. Pendant la guerre, les automobiles fonctionnaient grâce à un gazogène.


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