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Consultation ophtalmologique [13186]

Albert WEBER

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Film amateur
Des enfants attendent assis dehors.
GP Une consultation ophtalmologique, les larmes coulent de l’œil ausculté de l'enfant. L’œil rougit. L'enfant pleure et souffre.
Une femme retourne la paupière d'un enfant pour observer.
Portraits d'une enfant.
 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 
Quelques années après le tournage de Mission ophtalmologique, Albert Weber retourne sur une mission médicale et réalise Consultation ophtalmologique, en couleur cette fois. La date exacte du film n'est pas connue. On peut supposer qu’il a été tourné avec les premiers films en couleur d’Albert Weber à la fin des années 1940-début des années 1950. Les images sont très similaires, hormis le fait que ce soit les yeux d’un homme qui sont contrôlés. Rappelons que l’ophtalmologie est une branche médicale visant le traitement des maladies de l’œil, et parfois la pratique de la chirurgie oculaire.
 
Même s’il est évident que le film est très loin de montrer la performance de la technologie actuelle, il est intéressant de souligner que les soins sont prodigués non pas dans le centre médical mais dans des camions à ses abords, ce qui est loin d’être optimal comme conditions d’exercice. Par ailleurs, l’attroupement autour laisse à penser que les spécialistes doivent aller vite pour pouvoir recevoir tout le monde, et dans ce cas, les conditions d’hygiène ne sont peut-être pas non plus optimales.
 
L’apport des techniques médicales en Algérie est donc certes bénéfique pour les populations, mais les conditions d’exercice de la médecine, en tout cas dans le Sahara algérien, ne sont pas celles que l’on connaît en métropole, même dans les années 1930. On peut supposer qu’Albert Weber, comme d’autres spécialistes, peuvent exercer dans des endroits avec des conditions plus hygiéniques, puisqu’ici, il s’agit d’une mission médicale et non d’une consultation privée.
 
Par ailleurs, bien que les films se concentrent sur des consultations médicales, la qualité des images et les possibilités de filmer restent très loin de ce qu’a pu filmer le Service cinématographique des armées avec l’accord des services de santé militaire. Les films médicaux et sanitaires sont beaucoup plus précis, leur vocation étant d'accompagner des formations médicales, ce qui n’est pas l’objectif premier d’Albert Weber.
Albert Weber, un cinéaste amateur sur tous les fronts.

Albert Weber (1905 - 1992) est né à Thann, dans le Sud de l’Alsace. Il suit des études de médecine et s’oriente vers la chirurgie-dentaire. En 1925, il incorpore les services de santé de l’armée à Lyon, avant d’être envoyé à Beyrouth l’année suivante. En 1936, il part pour l’Algérie dans le cadre d’un nouvel engagement auprès de l’Armée française, notamment pour l’Hôpital de Laghouat. Plus précisément, il est conventionné par l’Armée pour des missions médicales dans le M’Zab. Il s’agit d’une région berbérophone au nord du Sahara algérien, à environ 400 km d’Alger, traversée par un oued (fleuve) éponyme, d’une superficie d’environ 8000 km2 et de près de 200 000 habitants environ, dont la ville principale est Ghardaïa. C’est là qu’il commence à filmer en amateur et rencontre également sa future épouse, Andrée, institutrice d’origine bretonne.

Durant les vingt-six années passées en Algérie, Albert Weber filme énormément, la région lui servant en quelque sorte de laboratoire pour apprendre et se perfectionner. Il utilise d’abord le 9,5 mm noir et blanc, par la suite il s’adapte aux nouveautés sur le marché de l’audiovisuel amateur. En 1942, il change son format de film au profit du 16mm, d’abord noir et blanc puis en couleur. Grâce à sa caméra, Albert Weber se place, dans la région de Laghouat, au sud de l’Algérie, comme une véritable figure du cinéma amateur. Par ses films, nous pouvons aisément connaître sa vie et ses engagements car il filme dès qu’il en a l’occasion. Ainsi, il tourne un peu sur tous les fronts, de l’armée aux cultures sahariennes vues par un œil européen en passant par la médecine, l’urbanisme ou encore ses engagements associatifs.

Certains films ont également été utilisés pour financer des œuvres caritatives, telles que la Croix-Rouge ou l’Association des Amis du Sahara, et d’autres récompensés, comme par exemple Images Sahariennes (1949), premier prix de cinéma amateur, ainsi que Missions Ophtalmologiques la même année. Dans les années cinquante, Danses du Sud est primé à un festival d'Alger. Étrangement, Albert Weber ne filme pas ce qui pourrait se rapporter directement à la guerre d’Algérie, qui est un peu moins présente dans le sud de l’Algérie, alors que de nombreuses images sont tournées au cœur de défilés militaires, dont un quelques mois après l’indépendance.

Dès 1963, quelques mois après l’indépendance, Albert Weber et sa femme sont contraints de quitter l’Algérie, comme de nombreux Français. Ils s’installent tous les deux en Bretagne, à Pontrieux dans les Cotes-d’Armor. Albert Weber continue de tourner des films, en Bretagne et ailleurs en France, notamment en Alsace, sa terre natale. Durant les dernières années de sa vie, il s’engage un peu plus dans la commune. Il siège au Conseil municipal de Pontrieux dès 1965 et est élu maire divers gauche entre 1971 et 1983. Il y vit jusqu’à sa mort et la petite ville se retrouve au cœur d’un certain nombre de films, comme Laghouat l’était lorsqu’il vivait en Algérie. En 1984, il range définitivement sa caméra après le carnaval de Pontrieux, ville où il décède en 1992.

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