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Dauphins face et alentours de Trévigon [35204]

1955 environ | Anita CONTI

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Film amateur | Bretagne
    • Genre
    • Documentaire
    • Durée
    • 00:01:31
    • Coloration
    • Couleur
    • Format durée
    • R - Rushes
    • Format original
    • Film 16 mm
    • Son
    • Muet
    • Descripteurs
Anita Conti, née en 1899, fut la première femme océanographe. Dans les années 1930, elle effectue plusieurs missions pour l'Office Scientifique et Technique des Pêches Maritimes. Elle embarque aussi pour plusieurs mois sur les Terre-Neuvas. En 1939, elle est la seule et première femme mobilisée par la Marine Nationale à bord de dragueurs de mines. En 1943, elle débute une décennie de recherche pour les pêcheries expérimentales sur 3000 kilomètres de côtes de l'Afrique occidentale Française.

Anita Conti écrit en 1953 "Racleur d'Océan", témoignage de cinq mois de campagne sur un Terre-Neuva en 1952. Outre ses écrits, Anita Conti a réuni, en témoin minutieux, une vaste iconographie : des milliers de photographies et des kilomètres de films 16 mm. Elle nous a quitté le 25 décembre 1997.


Ce qui caractérise de prime abord Anita Conti (1889-1997), c’est cette formidable capacité d’adaptation aux personnes qu’elle côtoie. Sa discrétion, sa bonne humeur lui permettent de s’intégrer dans n’importe quel milieu, passant du « lamé au ciré » avec une déconcertante facilité. Lorsqu’elle filme, elle n’apparait sur l’image, elle ne s’impose pas et s’efface et laisse la part belle aux hommes.*


Embarquée sur des chalutiers, des démineurs de mines ou des pirogues africaines quand on est une femme apparait comme un exploit dans le monde maritime. Lorsqu’en juillet 1952 (à décembre, 3OZ168 à 176), Anita Conti embarque sur le chalutier « Bois Rosé » (de la Société anonyme des pêcheries de Fécamp, entouré de 60 hommes, avec son appareil photographique, sa caméra 16mm et un contrat d’édition pour un livre qui retrace son odyssée et donnera naissance au livre « Racleurs d’océan » (Prix Viking 1954), cette dernière n’est pas une novice ; c’est la première femme océanographe française, et la première femme à aller sur les lieux de la grande pêche. Dès 1932, elle se rend à terre Neuve sur le navire océanographique « Ville d’Ys », en 1939, elle suit une campagne en mer de Barents et au Spitzberg sur le chalutier Viking (5 mois de campagne).

Si les photographies de ces voyages sont connues et étudiées (grâce au livre de Laurent Girault-Conti et de l’amiral François Bellec, « Anita Conti, les Terre-Neuvas, 2004), ses films sont moins connus malgré l’approche scientifique et artistique qu’ils recèlent (Anita Conti a réalisé 33 films dont 31 en format 16mm et 2 en 35mm). Ces réalisations sont restées pour la plupart confidentielles, peut-être orphelines des commentaires pertinents qu’Anita Conti aurait pu apporter. « Anita Conti, une vie embarquée » réalisé Marc Gourden (qui signe un portrait en 1993 de l’océanographe) relate le voyage de « Racleurs d’Océan », titre du roman (qui doit son succès par le fait qu’il vulgarise auprès du grand public et auprès du monde scientifique ce métier de Terre-neuvas) et titre du film conservé à la Cinémathèque de Bretagne réalisé in situ en 1952 en 16mm couleur. Le film est pour Anita Conti un moyen d’illustrer ses conférences et complètent son travail d’écrivain et de photographe.

Les photographies sont développées à bord dans un laboratoire improvisé dans la cale du Bois Rosé, ce qui n’est pas le cas des bobinots de films qui ne seront développés qu’au retour à Paris. L’exercice est d’autant plus exigeant qu’il ne peut y avoir de repentirs, le travail doit être réfléchi, le cadrage pensé pour immortaliser les gestes d’un travail dangereux.

Anita Conti témoigne de la situation de la pêche au début des années cinquante. Les moyens de pêche à Terre Neuve se sont traduits par l’abandon de la pêche des bulots pour la boette et les doris, au profit du chalut que l’on affale et remonte à tribord (et non pas par l’arrière comme le « Colonel Pleven II » en 1962) à partir de potence et qui peut contenir 30 tonnes de morues. Le travail sur les morues ne différent pas de celui des voiliers ; ce sont les mêmes gestes immuablement répétés avec le piquage, l’ébreuillage, le décollage, le décollage, le tranchage, l’énoctage, le lavage, le recueil des foies par le gogotier, le salage assurant la conservation de la précieuse cargaison. Chaîne bien rodée où chacun connait son rôle, Anita filme ses hommes au travail et s’intègre parfaitement au sein de cet équipage ; elle se fait discrète, observe, témoigne un profond respect envers ses hommes qu’elle qualifie « de premier plan » qui savent s’allier et se coordonner pendant des mois pour avoir la fierté de ramener le bateau plein de morues. Ces hommes qui la nomment « la Dame de la Mer » sont filmés pendant leur travail mais également pendant des poses comme ses marins qui dorlotent des morues et rappellent les images du Cdt Lerède.

Cependant, en tant que scientifique, elle dénonce dès la fin des années trente la surexploitation des fonds marins, s’indigne du rejet des poissons dits « inutiles » ou « indésirables » qui ne sont pas des morues, qui pourrait être transformés et nourrir des populations qui meurent de faim. L’Islande ne prend des mesures qu’en 1970, le canada en 1992, et le dernier chalutier de Fécamp fait sa dernière campagne en 1987). Le chalut permet d’effectuer des campagnes plus nombreuses et accélère inexorablement la surexploitation et la fin de cette pêche, tout en modifiant le travail des hommes qui par bordées travaillent 24h sur 24.en. Nous sommes avant les navires usines et ses « aspirateurs sous marins » et la « boucherie industrielle ».

.En 1960, le Cdt Cousteau l’appelle au Musée océanographique de Monaco pour effecteur des recherches sur l’aquaculture et les filets sélectifs, la surexploitation des ressources halieutiques, s’émeut devant la « boucherie industrielle ». C’est aussi une pionnière dans le domaine de l’aquaculture (pêcheries sur la Côte africaine entre 1947 et 1953, sur la Mer Adriatique entre 1960 et 1961, en Mer du Nord en 1962).

A travers ce film, Anita Conti rend hommage au travail de ces hommes, à ces « bagnards de la mer » et rend compte à leur place à travers la vision d’une femme libre au regard rempli d’humilité. L’homme ou « l’autre » n’est pas un anonyme car elle connait le nom et la fonction de chacun à bord. La valeur de ce film réside dans le fait qu’il témoigne d’un instant T d’un métier disparu qu’Anita Conti aborde à travers divers supports (écriture, photographie, cartes, films), témoignage ethnographique à valeur scientifique, historique, technique et artistique.

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Sources :
• Fonds Anita Conti conservé aux Archives de la Ville de Lorient par l’ association cap sur Anita Cionti par Laurent Girault-Conti

• « Les morutiers Terre-Neuve sous les tropiques », scénario 1941, film non réalisé (côte 3OZ340)

• Projet d’un film par Marie Marvier sur « Racleurs d’Océan » non réalisé, projet 1997 (3OZ0363)Racleurs d'océans, de Anita Conti (Cinémathèque de Bretagne, 1953, 20 min)

• Anita Conti, la dame de la mer, de Jean-Paul Lussault (France 3 Normandie, 1992, 33 min)

• Anita Conti, femme océan, de Babeth Si Ramdam (Cap sur Anita Conti, 1995, 26 min)
• Anita Conti et les Racleurs d'océans, de Gérard Vincent (Ifremer, 1995, 11 min)

• Anita Conti, une vie embarquée, de Marc Gourden (Antoine Martin Productions, 2010, 52 min)

PLM mars 2012


Anita Conti relieuse sous le nom de Cara. In : https://bibliophilie.com/portrait-de-relieure-anita-cara-conti-relieure-oceanographe-et-aventuriere/

Portrait de relieure: Anita Cara Conti, relieure, océanographe et aventurière
5 octobre 2014 Hugues

Amis Bibliophiles bonjour, Se pencher sur l’histoire de la reliure permet de croiser des destins étonnants, tel celui de Caumont, évoqué dernièrement par Christian et des personnages singuliers. Nous savons que Danielle Mitterrand signait des reliures soignées, mais saviez que la première océanographe française, qui a laissé son à de nombreux établissements publics, Anita Conti était également une relieure d’art reconnue? D’origine arménienne, Anita Caracotchian est la fille de Léon (Leven) Caracotchian, médecin accoucheur, et Alice Lebon. Elle voyage en suivant ses parents à travers l’Europe. En Bretagne et en Vendée, elle embarque régulièrement avec des pêcheurs qui lui donnent le goût de la mer. En 1914, à l’aube de la guerre, la famille se réfugie à l’île d’Oléron, où la jeune fille s’adonne à la voile, la lecture, et réalise ses premières photographies. Après la guerre, Anita Caracotchian s’installe à Paris où elle excelle dans le métier de relieuse d’art. Elle fait ses premiers pas en amatrice lorsqu’elle utilise pour la première fois une pièce de cuir brute pour relier un ouvrage de Molière.
Ses travaux de reliure sont remarqués à l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925, où elle est même comparée à Legrain, décédé en 1920 : » Attendons-nous à voir Melle Anita Cara devenir chef d’école comme le fut Legrain. C’est le propre de toutes les innovations de susciter immédiatement le démarquage ou la copie. Réjouissons- nous, en tout cas, si nous sommes ainsi appelés à connaître un autre âge de la reliure » souligne le journal Comoedia. Elle se distingue pourtant de Pierre Legrain: alors que celui-ci privilégiait les lignes géométriques inspirées du cubisme, juxtaposant les cuirs en fines mosaïques, Anita Conti produit des pièces uniques, qu’elle taille, sculpte, modèle dans une seule peau (buffle d’Abyssinie, galuchat…) puis qu’elle teint. Ses recettes de teinture prises dans le Caucase conduisent à des compositions originales, teintées des couleurs et lumières rencontrées lors de ses voyages en Orient. A ses retours de voyage, elle accueille amateurs et collectionneurs dans son atelier parisien. Jean de Rovéra, Francis Carco, Henri Davoust, Edgar Faure, Anatole de Monzie, Emile Roche, Jean Giroudoux, la famille royale de Belgique, Albert Kahn, ou encore le jeune empereur de l’Annam, Bao Daï, sollicitent les talents de celle que Pierre Mac Orlan nomme « celle-qui-écoute-parler-les-livres ». Elle relie ainsi Jeux du Demi-Jour de Pierre Mac-Orlan, La croisière noire et Fumeurs d’opium de Jules Boissière, L’Anthologie Nègre de Blaise Cendrars, Le Chant de l’Equipage de Pierre Mac-Orlan, Ghazels de Hâfiz, reliure incrustée de pierreries. Dans les années 1930, son travail de relieur d’art est couronné de plusieurs prix : au Salon d’Automne, au Salon des Arts Décoratifs, à Londres, à New York, à Bruxelles où elle obtient la médaille d’or en 1935. Elle cesse pourtant toute activité professionnelle de relieur d’art pour se consacrer à l’océan après 1939. Anita Conti embarque alors pour les régions arctiques à bord du Viking, un chalutier-morutier, pour une durée de pêche de 3 mois au-dessus du 75° parallèle. Elle tire alors des conclusions très alarmistes quant à la surexploitation des océans et les conséquences d’une pêche à outrance. Donnant naissance à une prise de conscience sur les problèmes environnementaux, elle montre que la mer n’est pas une ressource inépuisable. De novembre 1939 à janvier 1940, elle embarque sur les dragueurs de mines en Manche et en mer du Nord. Première femme à bord des navires de la Royale, elle prend une part active aux opérations de déminage à Dunkerque. En mai 1940, elle prend part à l’évacuation de la poche de Dunkerque. En 1941, pendant la Seconde Guerre mondiale, elle embarque sur un chalutier qui fuit vers les rivages africains pour continuer la pêche et nourrir les populations, la pêche étant interdire en Atlantique Nord. Pendant deux ans, d’un chalutier à l’autre, elle observe les pêcheurs français le long des côtes sahariennes et africaines, où ils découvrent des espèces de poissons inconnues en France. Elle n’a de cesse de continuer à augmenter les cartes sur les zones de pêche, tout en s’intéressant aux techniques de pêches locales. En 1943, le gouvernement d’Alger lui commande une recherche sur les ressources de poissons de l’Afrique de l’Ouest, ainsi qu’une étude pour développer la pêche traditionnelle. Pendant 10 ans, elle va étudier, tant en Mauritanie qu’au Sénégal, en Guinée ou en Côte d’Ivoire, la nature des fonds marins, les rivages, les estuaires, les différentes espèces de poissons et leur valeurs nutritives, pour parer aux carences en protéines des populations locales. Petit à petit, elle améliore les techniques de conservation, les méthodes de pêches, installe fumeries et pêcheries, et fonde même une pêcherie expérimentale de requins. Continuant sans relâche ses études, elle s’implique encore davantage contre la malnutrition ainsi que pour la sauvegarde de la richesse halieutique et pour un développement de la pêche en harmonie avec la mer.Ses reliures sont assez difficiles à retrouver, mais le personnage ne pouvait laisser indifférent! H


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