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Folle de Toujane (La) [452]

Film professionnel | Bretagne

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Les itinéraires de deux amis d'enfance, Roger, instituteur, et Gwenn, animatrice de radio. Le premier, au bout de sa quête de l'authentique, en Tunisie, en Algérie, en Bretagne trouve la mort. La seconde se réfugie dans la facilité de la vie parisienne. C'est une histoire d'amour : deux jeunes qui se plaisent, s'aiment et vieillissent séparément parce que la vie, le boulot, les autres, les séparent et les rendent différents, de plus en plus différents. C'est une histoire politique. comme toutes les histoires, mais celle-là l'est ouvertement : une fille qui accepte de s'intégrer dans un système et un gars qui refuse jusqu'à en crever. Et aussi une histoire de peuples qui se réveillent, qui se retrouvent, au besoin en faisant craquer un système...
 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 
La folle de Toujane, réalisé par René Vautier et Nicole Le Garrec est une fiction particulièrement significative du ré-emploi des images tournées par Vautier et ses collaborateurs. Ce film obtient son visa d’exploitation CNC en 1974. Gilles Servat y incarne un instituteur breton parti enseigner dans le village de Toujane à la frontière algéro-tunisienne tandis que son amoureuse Gwen incarnée par Micheline Welter vit à Paris. La guerre d’Algérie rattrape les deux amis d’enfance. D’un côté Roger, l'instituteur prend parti, tandis que Gwen, devenue animatrice radio, choisit la voie de la neutralité.
 
La mise en tension de ces deux conceptions peut ainsi se lire dans le réemploi des images déjà tournées par Vautier ou ses proches collaborateurs. Les images d’Algérie en flammes ou de J’ai huit ans sont ainsi associées à l’univers de l’instituteur. Le spectateur est ainsi invité à embrasser le regard algérien et notamment celui des enfants par leurs dessins. L’utilisation intégrale du film de fiction Le remords (1973 environ) est, quant à lui, associée à l’univers de Gwen. Cette séquence où René Vautier incarne lui-même le rôle d’un producteur, à défaut d’avoir trouvé un acteur, se rapporte aux massacres d’Algériens à Paris le 17 octobre 1961. Elle symbolise alors l’importation particulièrement choquante de l’esprit criminel répressif et guerrier associé à l’intervention des forces spéciales en Algérie. Mais en même temps qu’elle rappelle la réalité d’une violence extrême, encore présente dans les esprits, elle n’est pour autant pas réellement assumée par une France qui nie encore sa responsabilité publique.
 
Dans La folle de Toujane, nous pouvons donc lire dans le ré-emploi des images de Vautier les contradictions de prises de position témoignant des fractures de la société française, incarnées par deux personnages fictifs, amis d’enfance à l’origine.
 
Extrait du film de René Vautier

René Vautier (1928 - 2015) est né à Camaret et décède à Cancale.
Il mène sa première activité militante au sein de la Résistance à l’âge de 16 ans, ce qui lui vaut plusieurs décorations. Après des études secondaires au lycée de Quimper, il est diplômé de l’IDHEC (Institut des Hautes Études Cinématographiques) en 1948, section réalisation. Sa vie, marquée par un engagement sans faille, pourrait se résumer à autant d'années de combats et de résistances cinématographiques.

En 1950, la réalisation du court-métrage Afrique 50 lui vaut une condamnation à un an de prison. Ce film reçoit la médaille d’or au festival de Varsovie. Le film sera interdit pendant plus de quarante ans.
Engagé en Afrique sur divers tournages, il rejoint le maquis algérien. Directeur du Centre Audiovisuel d’Alger (de 1961 à 1965), il y est aussi secrétaire général des Cinémas Populaires.
De retour en France, il fonde (en 1970) l’UPCB (Unité de Production Cinématographique Bretagne) dans la perspective de « filmer au pays ». En 1973, il entame une grève de la faim de 31 jours pour protester contre la censure politique vis-à-vis du cinéma. Il sera soutenu par Claude Sautet, Alain Resnais, Robert Enrico. En 1974 il reçoit un hommage spécial du jury du Film antiraciste pour l’ensemble de son œuvre.
Il fonde en 1984 une société de production indépendante « Images sans chaînes ». Il a reçu en 1998 le Grand Prix de la Société Civile des Auteurs Multimédias pour l’ensemble de son œuvre.
Parmi ses nombreux films nous pouvons citer : Avoir vingt ans dans les Aurès (1972 - Prix de la critique à Cannes), La Folle de Toujane ou comment on devient un ennemi de l’intérieur (1973), Quand tu disais Valéry (1976), Quand les femmes ont prix de la colère (1977), Marée noire, colère rouge (1978), Voyage en Giscardie (1980).

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