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Mission ophtalmologique [13185]

Albert WEBER

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Film amateur
Désert algérien.
La Mission Ophtalmologique Saharienne roule dans le désert avant d'arriver au poste d'assistance médico-sociale de Ksar El-Hirane, accueillie par des habitants. Les deux camions se garent devant le bâtiment.
PR Panneau d'indication du poste d'assistance médico-sociale (écrit en arabe et en français).
La population locale ; hommes, femmes et enfants ; attend devant l'entrée des camions pour une consultation. Un enfant attend, assis sur un âne. Les patients montent les uns après les autres. PE Les deux camions accueillent les patients.
Une consultation débute, GP sur les yeux d'une petite fille. Le médecin retourne les paupières. Les yeux coulent.

Un kiosque, des escaliers blanchis à la chaux.
PE L'oasis. Laghouat vue des toits de la ville, au milieu des palmiers, les montagnes en arrière-plan.
Le minaret.

Au lavoir, deux petites filles lavent du linge.
 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 

Ce film fait le lien entre la médecine et le monde militaire. Ainsi, le cinéaste amateur accompagne une mission ophtalmologique saharienne au poste d'assistance médico-sociale de Ksar El-Hirane. L’année est difficile à cerner mais le film aborde les missions médicales et humanitaires françaises dans la colonie algérienne, plus ou moins encadrées par les militaires. Ici, il s’agit de soigner le trachome, maladie contagieuse des yeux qui entraîne la cécité et qui nécessite une intervention chirurgicale sur les paupières comme le montrent les gros plans pris par le cinéaste amateur (du début du film à TC 01:01:16:00).

 

Pour ce qui est de la volonté et de l’effort sanitaires de la puissance coloniale auprès des populations locales, on peut rapprocher ce film amateur des films professionnels réalisés en 1950, année en France de l’obligation vaccinale du BCG, pour les Actualités françaises par le Service cinématographique du gouvernement général de l’Algérie, dans le cadre de la campagne contre la tuberculose, notamment dans le Sud algérien.

Albert Weber, un cinéaste amateur sur tous les fronts.

Albert Weber (1905 - 1992) est né à Thann, dans le Sud de l’Alsace. Il suit des études de médecine et s’oriente vers la chirurgie-dentaire. En 1925, il incorpore les services de santé de l’armée à Lyon, avant d’être envoyé à Beyrouth l’année suivante. En 1936, il part pour l’Algérie dans le cadre d’un nouvel engagement auprès de l’Armée française, notamment pour l’Hôpital de Laghouat. Plus précisément, il est conventionné par l’Armée pour des missions médicales dans le M’Zab. Il s’agit d’une région berbérophone au nord du Sahara algérien, à environ 400 km d’Alger, traversée par un oued (fleuve) éponyme, d’une superficie d’environ 8000 km2 et de près de 200 000 habitants environ, dont la ville principale est Ghardaïa. C’est là qu’il commence à filmer en amateur et rencontre également sa future épouse, Andrée, institutrice d’origine bretonne.

Durant les vingt-six années passées en Algérie, Albert Weber filme énormément, la région lui servant en quelque sorte de laboratoire pour apprendre et se perfectionner. Il utilise d’abord le 9,5 mm noir et blanc, par la suite il s’adapte aux nouveautés sur le marché de l’audiovisuel amateur. En 1942, il change son format de film au profit du 16mm, d’abord noir et blanc puis en couleur. Grâce à sa caméra, Albert Weber se place, dans la région de Laghouat, au sud de l’Algérie, comme une véritable figure du cinéma amateur. Par ses films, nous pouvons aisément connaître sa vie et ses engagements car il filme dès qu’il en a l’occasion. Ainsi, il tourne un peu sur tous les fronts, de l’armée aux cultures sahariennes vues par un œil européen en passant par la médecine, l’urbanisme ou encore ses engagements associatifs.

Certains films ont également été utilisés pour financer des œuvres caritatives, telles que la Croix-Rouge ou l’Association des Amis du Sahara, et d’autres récompensés, comme par exemple Images Sahariennes (1949), premier prix de cinéma amateur, ainsi que Missions Ophtalmologiques la même année. Dans les années cinquante, Danses du Sud est primé à un festival d'Alger. Étrangement, Albert Weber ne filme pas ce qui pourrait se rapporter directement à la guerre d’Algérie, qui est un peu moins présente dans le sud de l’Algérie, alors que de nombreuses images sont tournées au cœur de défilés militaires, dont un quelques mois après l’indépendance.

Dès 1963, quelques mois après l’indépendance, Albert Weber et sa femme sont contraints de quitter l’Algérie, comme de nombreux Français. Ils s’installent tous les deux en Bretagne, à Pontrieux dans les Cotes-d’Armor. Albert Weber continue de tourner des films, en Bretagne et ailleurs en France, notamment en Alsace, sa terre natale. Durant les dernières années de sa vie, il s’engage un peu plus dans la commune. Il siège au Conseil municipal de Pontrieux dès 1965 et est élu maire divers gauche entre 1971 et 1983. Il y vit jusqu’à sa mort et la petite ville se retrouve au cœur d’un certain nombre de films, comme Laghouat l’était lorsqu’il vivait en Algérie. En 1984, il range définitivement sa caméra après le carnaval de Pontrieux, ville où il décède en 1992.

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