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Première sortie scout des pères blancs [13151]

Film amateur
    • Genre
    • Documentaire
    • Durée
    • 00:05:00
    • Coloration
    • Noir & Blanc
    • Format durée
    • CM - Court métrage
    • Format original
    • Film 9,5 mm
    • Son
    • Muet
1ère sortie scout des pères blancs pour Sidi-Maklouf. Traction dans le désert, baignades des scouts à l'oasis. Les scouts devant leur tente, le salut et portrait de chacun d'entre eux. Différents exercices : descente à la corde le long d'une paroi rocheuse, saut près de la rivière, l'un d'entre eux chute dans l'eau, passage sur un filin, descente des dunes en file indienne puis à quatre pattes jusqu'aux roulades...1938 Gérard (indication boîte) à vérifier.
 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 
Congrégation apostolique fondée à Alger en 1868, les Pères Blancs ont pour mission essentielle l’évangélisation des populations africaines et pour cela, ils encadrent les populations lors d'activités. Ils sont près de 2000 en 1939, frères et prêtres, d’après Francis Nolan, dans son ouvrage Les Pères blancs entre les deux guerres mondiales. Histoire des Missionnaires d'Afrique (1919-1939) (Éditions Karthala, 2015). Parmi les activités, il y a le scoutisme, mouvement éducatif collectif apparu en 1907 en Angleterre et qui s’est répandu à travers le monde.
 
Les images filmées par Albert Weber sont assez classiques, jeux collectifs, rires, camping, baignade, etc., et montrent une cohésion de groupe et une complicité entre tous les enfants ainsi qu’avec les adultes. Ici, l’encadrement est fait par des religieux mais la religion elle-même semble particulièrement loin des préoccupations pastorales, hormis peut-être un message d’amour et de tolérance envers les autres tel que prescrit dans la Bible.
Cela peut paraître étonnant qu’il n’y ait pas une présence religieuse plus forte sur les images, comme une prière par exemple, alors que l’encadrement est fait par une mission évangélique à but de conversion des populations. Cela peut s’expliquer peut-être par une absence d’enfants non chrétiens (dont des populations musulmanes et juives qui sont importantes en Algérie), ou plus simplement par une présence d’Albert Weber trop courte sur place pour pouvoir filmer l’ensemble des activités des scouts. En revanche, cette présence civile à travers les groupes religieux ne fait pas qu’encadrer des personnes, elle organise des évènements de petite ampleur (ici du scoutisme) comme de grande ampleur, tel un congrès eucharistique.
Albert Weber, un cinéaste amateur sur tous les fronts.

Albert Weber (1905 - 1992) est né à Thann, dans le Sud de l’Alsace. Il suit des études de médecine et s’oriente vers la chirurgie-dentaire. En 1925, il incorpore les services de santé de l’armée à Lyon, avant d’être envoyé à Beyrouth l’année suivante. En 1936, il part pour l’Algérie dans le cadre d’un nouvel engagement auprès de l’Armée française, notamment pour l’Hôpital de Laghouat. Plus précisément, il est conventionné par l’Armée pour des missions médicales dans le M’Zab. Il s’agit d’une région berbérophone au nord du Sahara algérien, à environ 400 km d’Alger, traversée par un oued (fleuve) éponyme, d’une superficie d’environ 8000 km2 et de près de 200 000 habitants environ, dont la ville principale est Ghardaïa. C’est là qu’il commence à filmer en amateur et rencontre également sa future épouse, Andrée, institutrice d’origine bretonne.

Durant les vingt-six années passées en Algérie, Albert Weber filme énormément, la région lui servant en quelque sorte de laboratoire pour apprendre et se perfectionner. Il utilise d’abord le 9,5 mm noir et blanc, par la suite il s’adapte aux nouveautés sur le marché de l’audiovisuel amateur. En 1942, il change son format de film au profit du 16mm, d’abord noir et blanc puis en couleur. Grâce à sa caméra, Albert Weber se place, dans la région de Laghouat, au sud de l’Algérie, comme une véritable figure du cinéma amateur. Par ses films, nous pouvons aisément connaître sa vie et ses engagements car il filme dès qu’il en a l’occasion. Ainsi, il tourne un peu sur tous les fronts, de l’armée aux cultures sahariennes vues par un œil européen en passant par la médecine, l’urbanisme ou encore ses engagements associatifs.

Certains films ont également été utilisés pour financer des œuvres caritatives, telles que la Croix-Rouge ou l’Association des Amis du Sahara, et d’autres récompensés, comme par exemple Images Sahariennes (1949), premier prix de cinéma amateur, ainsi que Missions Ophtalmologiques la même année. Dans les années cinquante, Danses du Sud est primé à un festival d'Alger. Étrangement, Albert Weber ne filme pas ce qui pourrait se rapporter directement à la guerre d’Algérie, qui est un peu moins présente dans le sud de l’Algérie, alors que de nombreuses images sont tournées au cœur de défilés militaires, dont un quelques mois après l’indépendance.

Dès 1963, quelques mois après l’indépendance, Albert Weber et sa femme sont contraints de quitter l’Algérie, comme de nombreux Français. Ils s’installent tous les deux en Bretagne, à Pontrieux dans les Cotes-d’Armor. Albert Weber continue de tourner des films, en Bretagne et ailleurs en France, notamment en Alsace, sa terre natale. Durant les dernières années de sa vie, il s’engage un peu plus dans la commune. Il siège au Conseil municipal de Pontrieux dès 1965 et est élu maire divers gauche entre 1971 et 1983. Il y vit jusqu’à sa mort et la petite ville se retrouve au cœur d’un certain nombre de films, comme Laghouat l’était lorsqu’il vivait en Algérie. En 1984, il range définitivement sa caméra après le carnaval de Pontrieux, ville où il décède en 1992.

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