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Remords (Le) [14441]

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Film dialogue où René Vautier s'interroge sur son incapacité à dénoncer un fait-divers raciste dont il est témoin entre un Algérien et un policier parisien. Ce court métrage fait partie intégrante de "La folle de Toujane", mais René Vautier en écrit le scénario dès 1956. Miroir de l'attitude de nombreux cinéastes français qui s’autocensurent dans les années 1960 et 1970, "Le Remords" montre comment un réalisateur justifie le choix de se taire sur les problèmes des immigrés algériens. René Vautier joue lui-même le rôle ingrat du réalisateur parce qu’il ne trouve pas d’acteur qui accepte de le jouer.

En 1974, Vautier reçoit un hommage spécial du Jury du Film Antiraciste pour l'ensemble de son œuvre, remis par Albert Lévy, secrétaire général du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP).
 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 
Le court métrage de fiction Le remords, produit aux environs de 1973 et réalisé par René Vautier, où il joue son propre rôle, permet de considérer la responsabilité des réalisateurs français dans le contexte troublé des rapports entre la France et l’Algérie. René Vautier y joue son propre rôle. Il raconte à son amante avoir assisté, tétanisé, au massacre d’un Algérien par la police. Quand elle lui demande comment il a aidé la victime, il avoue l’avoir laissée par terre, les policiers lui ayant brutalement signifié qu'il avait intérêt à ne pas s’en mêler. Mais, dit-il, cela ne va pas se passer comme ça, car il va faire de cette scène une « œuvre » dans quelques années, avec suffisamment de recul. Son amante ironise : « oui, quand cela n’aura plus aucune portée » … Il se vexe, irrité. Et puis il trouve le titre de son film : « Le remords » …, le remords de ne pas être intervenu au moment où cela s’imposait.
 
Ce travail est conçu comme un portrait, reflet de sa pensée, non sans une certaine forme d’agressivité qu’il ne dissimule d’ailleurs pas, il regrette vivement le manque de courage de ses confères face aux événements politiques de l’époque. D’ailleurs, lorsque le cinéaste breton écrit le texte du Remords et le soumet à divers amis acteurs, pour leur demander s’ils acceptent de tourner le rôle du réalisateur, tous se sont abstenus.
 
Extrait du film de René Vautier

René Vautier (1928 - 2015) est né à Camaret et décède à Cancale.
Il mène sa première activité militante au sein de la Résistance à l’âge de 16 ans, ce qui lui vaut plusieurs décorations. Après des études secondaires au lycée de Quimper, il est diplômé de l’IDHEC (Institut des Hautes Études Cinématographiques) en 1948, section réalisation. Sa vie, marquée par un engagement sans faille, pourrait se résumer à autant d'années de combats et de résistances cinématographiques.

En 1950, la réalisation du court-métrage Afrique 50 lui vaut une condamnation à un an de prison. Ce film reçoit la médaille d’or au festival de Varsovie. Le film sera interdit pendant plus de quarante ans.
Engagé en Afrique sur divers tournages, il rejoint le maquis algérien. Directeur du Centre Audiovisuel d’Alger (de 1961 à 1965), il y est aussi secrétaire général des Cinémas Populaires.
De retour en France, il fonde (en 1970) l’UPCB (Unité de Production Cinématographique Bretagne) dans la perspective de « filmer au pays ». En 1973, il entame une grève de la faim de 31 jours pour protester contre la censure politique vis-à-vis du cinéma. Il sera soutenu par Claude Sautet, Alain Resnais, Robert Enrico. En 1974 il reçoit un hommage spécial du jury du Film antiraciste pour l’ensemble de son œuvre.
Il fonde en 1984 une société de production indépendante « Images sans chaînes ». Il a reçu en 1998 le Grand Prix de la Société Civile des Auteurs Multimédias pour l’ensemble de son œuvre.
Parmi ses nombreux films nous pouvons citer : Avoir vingt ans dans les Aurès (1972 - Prix de la critique à Cannes), La Folle de Toujane ou comment on devient un ennemi de l’intérieur (1973), Quand tu disais Valéry (1976), Quand les femmes ont prix de la colère (1977), Marée noire, colère rouge (1978), Voyage en Giscardie (1980).

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