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Sel (Le) [12185]

Film amateur | Bretagne
    • Genre
    • Documentaire
    • Durée
    • 00:10:27
    • Coloration
    • Noir & Blanc
    • Format durée
    • CM - Court métrage
    • Format original
    • Film 9,5 mm
    • Son
    • Muet
Face à la mer qui vient battre inlassablement la côte, après les dunes sous lesquelles dorment les villages engloutis, voici le marais, terre désolée à la rare végétation, où paissent mélancoliques quelques animaux sans gardien. Il n'est pas de paysage plus aride. Moulin : C'est ici le jardin du sel. Dans ce désert, de place en place, s'affaire une silhouette dans la chaleur de l'été, dans le reflet où l'eau palpite à l'infini, dans une tiédeur et un rayonnement qui donnent soif... Sel, contre jour : Le sel cristallise par évaporation dans le bassin appelé "œillet", fait de terre battue et légèrement bombé en son centre. Il faut compter 15 jours pour que l'eau de mer se volatilise. Las : L'outil du paludier, le las. C'est un grand râteau de bois de plus d'un mètre de largeur, emmanché d'un pied de 6 mètres qui permet d'atteindre le centre du rectangle. Le paludier attire ainsi le sel à lui et, le plus souvent, pousse l'eau autour de l'œillet pour faciliter l'évaporation. Femme et brouette : toute la famille travaille à l'époque de la saunaison, mais porter le marais a toujours été le dur lot de la femme. Il faut faire gravir le raidillon à la lourde brouette, soulever la charge en s'aidant des reins pour grossir le tas de la récolte : le Mulon. La brouette est emplie, comme au temps passé, à l'aide de deux planchettes. Vache : L'eau de mer est amenée aux œillets par des canaux : les étiers. D'autres canaux, moins importants, s'y branchent pour amener l'eau, après mille détours, au royaume du paludier. Ciel : La saunaison s'étend de la seconde quinzaine de juin à la grande marée de septembre. On ne recueille le sel que tous les deux jours, mais on manque pas quotidiennement de "dourayer", c'est à dire de faire entrer un peu d'eau dans les œillets. Pendant que l'eau fraîche arrive, on agite le sel déjà formé pour le faire grossir. Le lendemain, il s'est déjà à nouveau cristallisé et l'on peut procéder à la récolte. Sel flottant : le gros sel cristallise au fond de l'œillet mais un sel très fin flotte à la surface. On a renoncé à le récolter à part. Cette opération que les vieux appelaient "cueillir la fleur du marais" se faisait avec d'infinies précautions pour un maigre rapport. Vache : le paludier ne connaît qu'un maître : le soleil. Qu'il vienne à pleuvoir et voilà, pour plusieurs jours, le marais stérile. Parfois, toute la récolte est compromise. La saison du sel vaut pour le paludier un trimestre de fièvre sous la menace de la pluie. Craquelé : L'eau de pluie transforme le contenu des œillets en doucin. Il faut attendre ou, si les averses ont été trop nombreuses, vider les œillets à l'aide de pompes, entraînées par ces anciens moulins ou par des moteurs plus modernes. Vieux palu : le paludier est un artisan. Il n'est que rarement propriétaire de la saline. Jadis, le propriétaire touchait les 3/4 de la récolte. Elle est maintenant partagée par moitié et le paludier ne vole pas son gain. Jeune : Les jeunes sont rares au marais. Concurrencé par les mines de l'Est, par les salines de Camargue où les récoltes se font au Bulldozer, le paludier va-t-il disparaître ? Pourtant une bonne année de récolte de l'Ouest assurait encore ces dernières années 50 millions de kg de sel, le quart de la consommation nationale. Ciel panoramique : Sous le grand soleil du bon Dieu, les derniers paludiers accomplissent les gestes qu'accomplissaient leurs pères. Ce fier petit peuple joyeux ne se plaint pas de son sort... Et pourtant le spectacle de cette vieille femme de 72 ans, assurant seule la récolte de vingt œillet pour vivre, ne résume-t-il pas toute la misère de notre monde ? Ciel : Qu'importe ! Tant que la mer viendra battre la côte au rythme des marées, le vieux paludier continuera d'interroger le ciel avec confiance. Il continuera d'attirer la marée dans le dédale perfide et fascinant de ses canaux, pour lui faire perdre sa route et la livrer au feu du ciel. Le sel, ce sont les cendres de l'océan, consumé par le soleil...

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