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Sortie de Pâques de l'amicale laïque de Laghouat [11370]

1959 27 mars au 2 avril | Albert WEBER

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Film amateur
Une imposante caravane emmène 80 élèves des écoles de Laghouat vers les oasis du sud, accompagnée par des instituteurs et des membres de l'amicale laïque (du 27 au 2 avril 1959).

La caravane s'arrête à plusieurs reprises pour des rencontres de football et à des palmeraies.
On croise des travaux routiers dans le désert.
Sur un marché d'une ville (à identifier) : vendeurs de tapis, bouchers qui débitent des morceaux de viande.

Rencontre et match de football entre les benjamins de l'Amicale laïque de Laghouat et ceux de Ouargla. Échange de fanions puis match de football.
La caravane rencontre le rallye automobile Alger/Hassi-Messaoud/Alger au ravitaillement. Les spectateurs encouragent au passage des voitures. GP sur l'insigne du rallye sponsorisé par Total.
Arrêt de la caravane dans un champ de dunes, escorté par des militaires français.

A Tidjani, un méchoui est préparé et sont organisées des parties de volley-ball et de football à l'école pour filles Sidi El Hadj Hamed.

Ville de Touggourt, promenade de femmes françaises en robe à fleur dans un jardin de la ville.

Promenade aux dunes et au lac de Merdjadja où les enfants se baignent.

À Hassi-Messaoud, une visite d'une exploitation pétrolière de la société Total est organisée. Des ouvriers au travail, un panneau indique le nombre de jours sans accidents. Plusieurs vues sur les installations pétrolières, encadrement par l'armée française.
Visite de "la maison verte" d'Hassi Messaoud, cité idyllique où un ingénieur agronome voulait tout faire pousser dans le désert.
La journée se termine par la visite du musée saharien.
Une station essence Total dans le désert.
Près d'un puits dans le désert.
 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 
Parmi les engagements associatifs, on retrouve encore une fois Albert Weber et sa caméra lors d’une Sortie de Pâques de l’Amicale laïque de Laghouat, du 27 mars à 2 avril 1959. L’Amicale laïque est une organisation fondée en 1947 pour l’accès au sport et à la culture, notamment pour les jeunes. Ici, l’association encadre les élèves d’une école de Laghouat durant une semaine entière aux oasis du Sud, aidée par les enseignants.
Durant ce film de plus de 18 minutes, le sport est surtout à l’honneur, grâce à des matchs de football pour les garçons et de volleyball pour les filles. Il y a également la visite du musée saharien de Ouargla, inauguré en 1938, filmée à la fin du film (TC 01:16:16:16 à 01:16:44:15), en tout cas l’extérieur. Durant le film, Albert Weber filme également un rallye automobile, sponsorisé par Total, l’entreprise française de carburant. Ce n’est pas la première fois qu’il montre cela sur sa pellicule, puisqu’il a également filmé le premier Tour automobile d’Algérie en 1954. En revanche, même s’il s’agit d’une sortie avec des enfants dans un cadre plutôt culturel et sportif, il y a une présence militaire qui rappelle que la région est moins sûre qu’auparavant. La culture et le sport sont deux éléments souvent donnés comme fédérateurs pour une « culture nationale » ou un « sentiment d’appartenance nationale » et sont donc deux éléments essentiels de la colonisation, notamment auprès des jeunes.
Parallèlement à cela, entre les matchs, méchouis et visites, Albert Weber filme également des installations pétrolières, enjeu économique stratégique dans la région, élément central des tensions dans la région : l’exploitation des ressources pour la métropole. La présence de militaires montre bien une volonté de protéger les installations, tout comme leur présence auprès des caravanes dans le désert, sur un champ de dunes (TC 01:07:29:10 à 01:07:55:01), vise à protéger les enfants et leurs accompagnateurs.
Le titre du film montre qu’Albert Weber met ses talents de cinéaste amateur au profit d’une association encadrant des enfants. L’association par sa présence participe à une forme de colonisation puisqu’elle fait participer les enfants à des sports européens mais les emmènent également dans un musée érigé par les colons. La présence militaire rappelle que le conflit n’est pas loin, des tensions commencent à secouer la région. Néanmoins, la plus grande partie du film se concentre sur des installations technologiques, notamment pétrolières, elles aussi protégées par l’armée, pour des raisons essentiellement stratégiques et économiques.
Albert Weber, un cinéaste amateur sur tous les fronts.

Albert Weber (1905 - 1992) est né à Thann, dans le Sud de l’Alsace. Il suit des études de médecine et s’oriente vers la chirurgie-dentaire. En 1925, il incorpore les services de santé de l’armée à Lyon, avant d’être envoyé à Beyrouth l’année suivante. En 1936, il part pour l’Algérie dans le cadre d’un nouvel engagement auprès de l’Armée française, notamment pour l’Hôpital de Laghouat. Plus précisément, il est conventionné par l’Armée pour des missions médicales dans le M’Zab. Il s’agit d’une région berbérophone au nord du Sahara algérien, à environ 400 km d’Alger, traversée par un oued (fleuve) éponyme, d’une superficie d’environ 8000 km2 et de près de 200 000 habitants environ, dont la ville principale est Ghardaïa. C’est là qu’il commence à filmer en amateur et rencontre également sa future épouse, Andrée, institutrice d’origine bretonne.

Durant les vingt-six années passées en Algérie, Albert Weber filme énormément, la région lui servant en quelque sorte de laboratoire pour apprendre et se perfectionner. Il utilise d’abord le 9,5 mm noir et blanc, par la suite il s’adapte aux nouveautés sur le marché de l’audiovisuel amateur. En 1942, il change son format de film au profit du 16mm, d’abord noir et blanc puis en couleur. Grâce à sa caméra, Albert Weber se place, dans la région de Laghouat, au sud de l’Algérie, comme une véritable figure du cinéma amateur. Par ses films, nous pouvons aisément connaître sa vie et ses engagements car il filme dès qu’il en a l’occasion. Ainsi, il tourne un peu sur tous les fronts, de l’armée aux cultures sahariennes vues par un œil européen en passant par la médecine, l’urbanisme ou encore ses engagements associatifs.

Certains films ont également été utilisés pour financer des œuvres caritatives, telles que la Croix-Rouge ou l’Association des Amis du Sahara, et d’autres récompensés, comme par exemple Images Sahariennes (1949), premier prix de cinéma amateur, ainsi que Missions Ophtalmologiques la même année. Dans les années cinquante, Danses du Sud est primé à un festival d'Alger. Étrangement, Albert Weber ne filme pas ce qui pourrait se rapporter directement à la guerre d’Algérie, qui est un peu moins présente dans le sud de l’Algérie, alors que de nombreuses images sont tournées au cœur de défilés militaires, dont un quelques mois après l’indépendance.

Dès 1963, quelques mois après l’indépendance, Albert Weber et sa femme sont contraints de quitter l’Algérie, comme de nombreux Français. Ils s’installent tous les deux en Bretagne, à Pontrieux dans les Cotes-d’Armor. Albert Weber continue de tourner des films, en Bretagne et ailleurs en France, notamment en Alsace, sa terre natale. Durant les dernières années de sa vie, il s’engage un peu plus dans la commune. Il siège au Conseil municipal de Pontrieux dès 1965 et est élu maire divers gauche entre 1971 et 1983. Il y vit jusqu’à sa mort et la petite ville se retrouve au cœur d’un certain nombre de films, comme Laghouat l’était lorsqu’il vivait en Algérie. En 1984, il range définitivement sa caméra après le carnaval de Pontrieux, ville où il décède en 1992.

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