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Techniquement si simple [5802]

1971 précisément | René VAUTIER

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Un technicien coopérant se remémore son "travail technique" lorsque, durant le conflit algérien, il installait des mines qui tuent encore de nombreux civils. Essai préalable au tournage de "Avoir vingt ans dans les Aurès".
 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 
Raconter l'histoire de l'Algérie, de la période coloniale à son indépendance, par l'usage de l'archive et du témoignage
 
René Vautier recueille des heures de témoignages sur la façon dont l’histoire de la guerre d’Algérie se construit. Il tisse son discours en interrogeant les archives, mais aussi en s’appropriant par la mise en scène les témoignages et en élaborant des entretiens filmés « fictionnalisés ».
 
Par l’usage de ce dispositif, le film de fiction Techniquement si simple (1971) est, à ce titre, d’une efficacité formelle redoutable. Le cinéaste fait donc le choix de mettre en scène le témoignage d’un acteur qui joue le rôle d’un ancien appelé du contingent. Filmé chez lui en plan poitrine avec une bouteille de vin sur la table, celui-ci raconte d’une façon très détachée son action, à savoir poser des mines, sans jamais s’interroger sur les répercussions de ses actes : il obéit. Ce monologue d’une extrême banalité, tant dans les faits que dans la dimension et les responsabilités du personnage, est pourtant glaçant. En effet, même si le choix du noir et blanc renforce la distanciation avec l’interlocuteur, le spectateur assiste impuissant à la construction d’un discours sur la banalité du mal.
 
Quand le cinéma du réelle empiète sur la fiction
 
Dans un essai préalable au tournage de Avoir vingt ans dans les Aurès, intitulé Techniquement si simple, René Vautier met en scène un technicien coopérant qui se remémore son « travail technique » lorsque, durant le conflit algérien, il installe des mines qui tuent encore de nombreux civils. L’ancien appelé s’étonne de l’absence de courtoisie et de tact du réalisateur qui le confronte aux souvenirs des enfants mutilés. Cette réaction est tout à fait symptomatique de la profonde méconnaissance de l’Algérie par les Français qui y furent précipités, et de l’inhumanité des actes commis en toute légalité. Par cette fiction, Vautier expose ici un point de vue personnel à travers sa position sociale qu’il occupe : celle de l’intrus blanc, celui qui appartient à la communauté des colons.

 

 

Extrait du film de René Vautier

René Vautier (1928 - 2015) est né à Camaret et décède à Cancale.
Il mène sa première activité militante au sein de la Résistance à l’âge de 16 ans, ce qui lui vaut plusieurs décorations. Après des études secondaires au lycée de Quimper, il est diplômé de l’IDHEC (Institut des Hautes Études Cinématographiques) en 1948, section réalisation. Sa vie, marquée par un engagement sans faille, pourrait se résumer à autant d'années de combats et de résistances cinématographiques.

En 1950, la réalisation du court-métrage Afrique 50 lui vaut une condamnation à un an de prison. Ce film reçoit la médaille d’or au festival de Varsovie. Le film sera interdit pendant plus de quarante ans.
Engagé en Afrique sur divers tournages, il rejoint le maquis algérien. Directeur du Centre Audiovisuel d’Alger (de 1961 à 1965), il y est aussi secrétaire général des Cinémas Populaires.
De retour en France, il fonde (en 1970) l’UPCB (Unité de Production Cinématographique Bretagne) dans la perspective de « filmer au pays ». En 1973, il entame une grève de la faim de 31 jours pour protester contre la censure politique vis-à-vis du cinéma. Il sera soutenu par Claude Sautet, Alain Resnais, Robert Enrico. En 1974 il reçoit un hommage spécial du jury du Film antiraciste pour l’ensemble de son œuvre.
Il fonde en 1984 une société de production indépendante « Images sans chaînes ». Il a reçu en 1998 le Grand Prix de la Société Civile des Auteurs Multimédias pour l’ensemble de son œuvre.
Parmi ses nombreux films nous pouvons citer : Avoir vingt ans dans les Aurès (1972 - Prix de la critique à Cannes), La Folle de Toujane ou comment on devient un ennemi de l’intérieur (1973), Quand tu disais Valéry (1976), Quand les femmes ont prix de la colère (1977), Marée noire, colère rouge (1978), Voyage en Giscardie (1980).

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