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Un peuple en marche [10595]

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Dans les premières années de l'indépendance de l'Algérie, René Vautier et ses élèves algériens bâtissent l'image d'un peuple en marche. Ce film s'inscrit dans le cadre de l'émancipation du peuple algérien du colonialisme français. Il coïncide avec la mise en place des Cinés pops (pour Cinéma Populaire) et des écoles de cinéma dont René Vautier fut un fer de lance au lendemain de la guerre.

Dans les premières années de l'indépendance de l'Algérie, René Vautier et ses élèves algériens du Centre AudioVisuel d'Alger (C.A.V) bâtissent l'image d'un peuple en marche. C'est le premier documentaire collectif sur l'Algérie indépendante. Le film évoque les diverses commémorations du 1er mai, la lutte de la classe ouvrière durant la guerre d'Algérie et son engagement dans la bataille du développement et de l'indépendance, en mettant l'accent sur l'avenir que doit se construire le "nouveau peuple algérien". Images du bombardement de Sakiet Sidi Youssef, village de la frontière tunisienne, par l'aviation française. Les images d'archives utilisées sont puisées principalement parmi les films préexistants : Algérie en flammes, La voix du Peuple, Djazaïrouna et Les Fusils de la Liberté.
 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 
En 1963, dans Un peuple en marche, documentaire réalisé lors des premiers mois de l’indépendance de l’Algérie, René Vautier et ses élèves algériens bâtissent l’image d’un peuple en marche qui doit accomplir une formidable mutation. Ils filment la dynamique de l’indépendance. Dans ce contexte, le cinéma politique ne consiste pas à partager « intellectuellement » ou « idéologiquement » une lutte mais à l’accompagner, caméra au poing. Au début des années 80, une vingtaine d’années après l’indépendance, Vautier retourne en Algérie.
Le film est un jalon important dans le parcours engagé du cinéaste aux côtés de la jeune république socialiste algérienne. Ce film collectif réalisé par Ahmed Rachedi, Nasr-Eddin Guenifi et René Vautier est un montage d’extraits issus de différents courts et longs métrages du Centre Audiovisuel d’Alger. René Vautier, en mettant à disposition des jeunes réalisateurs algériens une grande partie des images d’Algérie en flammes, est crédité à la réalisation du film.
Œuvre de formation, Un peuple en marche appartient pour la critique cinématographique algérienne Mouny Berrah à la première génération des cinéastes algériens, « voués dans leur projet et leurs intentions à réhabiliter une image de soi déconstruite et dévalorisée par l’occupant ». À ce titre, le film évoque les commémorations du 1er mai, la lutte de la classe ouvrière durant le conflit et témoigne des difficultés d’un pays qui vient d’arracher son indépendance. Les images mettent l’accent sur l’avenir que doit se construire le “nouveau peuple algérien” et révèlent les multiples défis de la reconstruction politique, culturelle et du développement économique et social de ce pays naissant.
Au regard de l’histoire du cinéma et pour reprendre le titre d’un film de l’américain D.W. Griffith, on pourrait dire qu’un Peuple en marche représente le film matriciel de « la naissance d’une nation ». Selon Sébastien Layerle, la séquence d’ouverture du film présente un caractère programmatique. Si Alger est d’abord filmée du ciel à partir de deux caméras, embarquées à bord d’un hélicoptère, les caméras descendent ensuite dans les rues de la ville, filmant les habitants au plus près. Les vues aériennes reproduites ici rappellent les images de propagande conçues pour valoriser la présence française en Algérie. Mais, en inscrivant l’équipe de tournage, algérienne en l’occurrence, dans le plan, les réalisateurs inversent le motif. “Cet effet de mise en abyme traduit une double réappropriation symbolique” explique Sébastien Layerle : “celle de l’opérateur filmant et celle de l’espace filmé”. À ce titre, la voix du commentaire corrobore les images et affiche clairement les intentions des créateurs : ”Notre tâche à nous cinéastes algériens est de peindre les hommes plus que les maisons, prendre la caméra comme un scalpel et décortiquer la ville (...) Aujourd’hui, après l’An I de notre indépendance, il nous faut faire comprendre le mouvement d’un peuple, un peuple vivant, un peuple debout. C’est seulement en cela que nous sommes sûrs qu’une caméra a sa place au cœur du combat pour l’édification d’une société nouvelle. Mais il faut que chacun ait pour devise : “Je dis ce que je vois, ce que je sais, ce qui est vrai”. Ces derniers mots, souvent repris par René Vautier, font référence à des vers de Paul Eluard, extraits du recueil collectif L’Honneur des poètes publié clandestinement aux éditions de Minuit en 1943.
 
Extrait du film de René Vautier

René Vautier (1928 - 2015) est né à Camaret et décède à Cancale.
Il mène sa première activité militante au sein de la Résistance à l’âge de 16 ans, ce qui lui vaut plusieurs décorations. Après des études secondaires au lycée de Quimper, il est diplômé de l’IDHEC (Institut des Hautes Études Cinématographiques) en 1948, section réalisation. Sa vie, marquée par un engagement sans faille, pourrait se résumer à autant d'années de combats et de résistances cinématographiques.

En 1950, la réalisation du court-métrage Afrique 50 lui vaut une condamnation à un an de prison. Ce film reçoit la médaille d’or au festival de Varsovie. Le film sera interdit pendant plus de quarante ans.
Engagé en Afrique sur divers tournages, il rejoint le maquis algérien. Directeur du Centre Audiovisuel d’Alger (de 1961 à 1965), il y est aussi secrétaire général des Cinémas Populaires.
De retour en France, il fonde (en 1970) l’UPCB (Unité de Production Cinématographique Bretagne) dans la perspective de « filmer au pays ». En 1973, il entame une grève de la faim de 31 jours pour protester contre la censure politique vis-à-vis du cinéma. Il sera soutenu par Claude Sautet, Alain Resnais, Robert Enrico. En 1974 il reçoit un hommage spécial du jury du Film antiraciste pour l’ensemble de son œuvre.
Il fonde en 1984 une société de production indépendante « Images sans chaînes ». Il a reçu en 1998 le Grand Prix de la Société Civile des Auteurs Multimédias pour l’ensemble de son œuvre.
Parmi ses nombreux films nous pouvons citer : Avoir vingt ans dans les Aurès (1972 - Prix de la critique à Cannes), La Folle de Toujane ou comment on devient un ennemi de l’intérieur (1973), Quand tu disais Valéry (1976), Quand les femmes ont prix de la colère (1977), Marée noire, colère rouge (1978), Voyage en Giscardie (1980).

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