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Voyage en Algérie 1960 [21142]

1960 précisément | Jean JESTIN

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Film amateur
Panoramiques de l’extérieur du château de Versailles et des jardins.
Vue panoramique d’un port depuis des hauteurs. Vue en plongée d’un chantier naval. Panoramique jusqu’à un mont.
Deux enfants transportent des branches avec un âne.
Vues des vestiges de la Mansourah de Tlemcen, les murailles, la tour.
Une petite fille traverse une route en ville. Deux femmes en voile intégral blanc. Un marché, différent stands. Panoramique d’un paysage, un panneau directionnel indique « N13 Sidi-Bel-Abbes, 15km ». Visite d’un petit bâtiment sur le bord d’une route. L’étoile et la lune du drapeau algérien sont sur le toit du bâtiment. Panoramique en plongée d’un vignoble, deux hommes cueillent et mangent du raisin. Une piscine en extérieur, à côté du vignoble, des enfants glissent sur un toboggan et font des plongeons. De nombreux algériens cueillent du raisin dans le vignoble et le chargent dans le coffre d’un camion à l’aide de paniers. Le raisin est déchargé devant la cave coopérative de Maoussa. Un français discute avec un homme âgé algérien et lui offre une cigarette. Trois enfants marchent en mangeant du raisin sur une grappe.
Un avion de parachutage Nord 2501 (Noratlas) survole la scène. Vue en contre-jour de dromadaires. Des hommes discutent dans un verger. Panoramiques du paysage.
Une voiture se gare devant les grands bâtiments de la cave coopérative de Maoussa à Mascara. Vues du paysage : bâtiments isolés dans des plaines, palmiers, rues. Devant une voiture, un français compte des pièces et les donne à un algérien. Deux français en costumes et trois enfants algériens tressent des tiges. Panoramique de la côte depuis les hauteurs, des aloès en premier plan. Plan de cactus. Vue des lieux depuis un avion. Plans aériens de la côte, d’un bateau, des montagnes, des cours d’eau.
 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 
Durant son voyage en Algérie, Jean Jestin filme des paysages et des lieux qui semblent très loin des troubles politiques et militaires qui secouent la région et semble profiter finalement d’un cadre touristique exotique parfait pour le repos et la découverte. Contrairement à René Picard et Albert Weber, Jean Jestin ne va pas au contact direct des tribus qui mettent en scène leurs traditions pour les touristes ou vers des attractions touristiques.
 
Il filme plutôt la vie quotidienne des habitants et les lieux qu’il visite. Il se rend par exemple aux vestiges de la cité de Mansourah (TC 03:07:19 à 03:22:11) détruite au XIVe siècle lors d’une guerre entre les Zianides et les Mérinides, deux peuples berbères. Il filme les murailles et les tours encore debout. On est ici sur un lieu touristique, historique, archéologique important de la région, ce qui finalement traduit un intérêt plus grand du cinéaste pour les témoignages du passé que pour les mises en scène pour les touristes de rites, d’actions ou de danses dites traditionnelles. De la même manière, il filme des dromadaires (TC 14:26:09 à 14:35:12) sans pour autant monter dessus pour aller se promener, contrairement à René Picard.
 
La plupart des séquences du film se déroule dans des vignes, où le cinéaste, négociant en vin dans le Finistère, capte sur sa pellicule les travaux viticoles des Algériens, mais également les interactions entre les travailleurs et les les colons présents. Jean Jestin nous offre également un détour vers la cave où est envoyé le raisin, la coopérative viticole algérienne de Maoussa, au Nord du pays, créée en 1931. Le vin et la vigne sont des thèmes souvent mis en avant par les cinéastes français originaires de régions viticoles, notamment en raison de l’ancrage de ce type de production dans les coutumes locales et les paysages. En Algérie, les Français plantent des vignes dès les années 1830. Elles se développent surtout durant la IIIe République (1870-1940), grâce à l’arrivée de nombreux vignerons, des Espagnols, des Italiens, des Alsaciens et Mosellans fuyant la guerre de 1870, ou des métropolitains touchés par le phylloxéra, une maladie de la vigne. Les vignes, sur des terres dont les Algériens ont été dépossédées, se trouvent en général proches des lieux de vie des colons et des ports, facilitant leur transport vers la métropole (Matthieu Lecoutre, « Le vin de l’empire colonial », Atlas historique des vins de France, Autrement, Paris, 2019, p. 70-71). Ici, Jean Jestin, un Breton, profite de son voyage pour découvrir un vin qu’il ne connaissait pas nécessairement en métropole, et surtout la fabrication de ce vin.
 
Cela contraste fortement avec les images de la piscine de l’hôtel quelques secondes avant. Il y a là un élément récurrent chez beaucoup de cinéastes européens sur l’ensemble des années : vivre et visiter en Algérie, mais en se mettant au maximum à l’écart ; interagir avec la population sans s’y mêler totalement, en gardant toujours une certaine distance avec les locaux : on filme une danse mais personne n’est invité à danser, on discute avec des travailleurs ou des vendeurs mais jamais nombreux, on prend des panoramas depuis sa terrasse, pas depuis un édifice en centre-ville, on filme la mosquée presque toujours en dehors des offices.
Jean Jestin (02 février 1920 - 28 novembre 1988) est né à Brest, dans le quartier de Lambezellec.
Ses parents étaient originaires de Lampaul-Guimiliau et Landivisiau. En 1920 à sa naissance, son père était marchand de vins rue Puebla et sa mère tenait un bar rue du Télégraphe, à Brest. Ils furent ensuite négociants en vins à Plounevez-Lochrist à partir de 1926. Jean Jestin était alors scolarisé à Lesneven, où il a suivi des études jusqu'en 4ème.

Jean Jestin suit le chemin professionnel familial et devient négociant en vins. Il fut également président du syndicat des négociants en vins du Finistère de 1954 à 1957 puis président-fondateur de SOFIVIN, groupement d'achat des négociants en vins du Finistère (basé à Morlaix) de 1958 à 1986, ce qui l'amènera à se déplacer régulièrement en France et à l'étranger.

Marié à Jeanne Bellec (1929-2021), ils ont quatre enfants : Thérèse (13/07/1951), François (13/12/1952), Marie-Hélène (23/04/1954) et Dominique (fille – 21/02/1957). Ils vivent à Plounevez-Lochrist. Sa femme sera sa collaboratrice dans l'entreprise de distribution de vins, bières et fuel domestique jusqu'en 1986, année de leur retraite.

Jean Jestin était très investi dans la vie de la cité, conseiller municipal à Plounevez-Lochrist de 1959 à 1965, il est également élu à la Chambre de Commerce de Morlaix, juge au tribunal de Commerce de Morlaix pendant de nombreuses année pour en devenir son Président. A la fin de sa carrière, il fut également consul du Danemark.

Jean Jestin a vraisemblablement commencé à filmer à la naissance de sa fille aînée, Thérèse, en 1951. Autodidacte en cinéma, il filmait en 8mm autant la vie locale (les processions, les kermesses, les mariages), la vie familiale, ses enfants, que les voyages privés ou professionnels (Pyrénées, Alsace, Allemagne, Luxembourg, Suisse, Algérie, Maroc…). Il a filmé jusqu'en 1965, à la suite d'une mauvaise expérience technique qui lui fera perdre ses images lors d'un voyage d'étude aux USA et l'amènera à se tourner davantage vers la photographie.


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