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Films
en accès libre

      • Afrique(s) 50, au coeur des faux-semblants

      • Vendredi 27 janvier 2006 - 20 H 30

      • Lieu
      • Salle polyvalente de Carrefour 18, Rennes (35).

      • Projections
      • Afrique 50 et extraits de Quelques aspects pittoresques d'une tournée commerciale

      • Renseignements
      • Entrée gratuite. Renseignements : 02 23 46 47 08

      • Afrique(s) 50, au coeur des faux-semblants
      • En présence de René Vautier.
        -          Extraits de Quelques aspects pittoresques d’une tournée commerciale…, 1950-51, N&B / couleur, muet,       format d’origine : 16mm, durée originale : 1h32
                 Documentaire amateur de Roland Dubois
                 Résumé :
        Quelques aspects pittoresques d’une tournée commerciale… ou un visage de l’Afrique des Toubabs.
        Tourné, semble-t-il, à des fins de « propagande », ce film retrace l’expédition d'un camion publicitaire qui a sillonné l'Afrique de l’Ouest du 5 décembre 1950 au 15 mai 1951. Menée par la société Paris-Outre-Mer pour "promouvoir quelque chose de grand", cette opération presque unique consistait à livrer les grossistes dans les divers pays traversés et à promouvoir les grandes marques métropolitaines dans les villages africains, peu de temps avant l’implantation des premiers supermarchés.
                     
                    -     Afrique 50, 1950, N&B, sonore, format d’origine : 16mm, durée : 17 mn
                          Documentaire de René Vautier
                          Résumé :
                          Oppression, répressions, violations des Droits de l’Homme…
                          Le premier film anticolonialiste de l’hexagone, longtemps interdit...
        AFRIQUE 50 – article de Paul Moran (L’humanité du 20 Mai 2000)
        Générique : France, 1950, 15 min., versions 16mm et Beta.
        Réalisation : René Vautier.
        Dans un livre de mémoires paru en 1998, Caméra citoyenne, René Vautier raconte l’extraordinaire saga d’Afrique 50, sa première œuvre. Jeune diplômé de l’IDHEC, il part en Côte d’Ivoire tourner des images pour le compte de ligue de l’enseignement, destinées aux élèves des lycées et collèges de France, afin de montrer comment vivent les villageois d’Afrique occidentale française. Dès son arrivée, Vautier tourne tout naturellement sa caméra 16 mm vers des galériens noirs qui manœuvraient a bras les énormes vannes d’une écluse du barrage de Markala-Sansanding. Il demande à un ingénieur - blanc, bien sûr ! - pourquoi le fonctionnement des vannes de ce barrage, qui fournissait de l’électricité dans toute la région, n’était pas électrifié. Celui-ci répond en riant : les nègres coûtent moins cher ! Vautier s’insurge, les ennuis commencent. Il rompt immédiatement avec la délégation menée par les représentants du gouverneur et part seul tourner le film qu’on lui avait commandé - «la vie du paysannat africain » - au nez et à la barbe de la gendarmerie coloniale qui le recherche ans toute l’Afrique de l’Ouest. Au terme d’un périple de plusieurs mois, il réussira, grâce à la solidarité d’Africains (dont quelques-uns sont devenus ensuite de prestigieux dirigeants de l’indépendance, Houphouët-Boigny, N’Krumah, Sékou Touré...) et, en France, de pêcheurs bretons, de juges et de douaniers, à rapatrier les bobines du film. C’est enfin par un subterfuge à la caserne de gendarmerie de Reuilly Paris qu’il sauvegardera un quart des pellicules. En 1951, Vautier est condamné à un1 de prison par le tribunal de Bobo-Dioulasso, sous le motif de treize inculpations.
        Afrique 50 est ce qui reste de cette épopée. Un documentaire de vingt minutes, considéré comme le premier film anticolonialiste, une charge virulente contre le système colonial français d’après-guerre. Car les images rassurantes du début du film sont rapidement traduites par un commentaire grave. Les enfants jouent, ils travaillent aussi, ils ne vont jamais à l’école. La tranquille apparence du village cache la misère. Ce village a encore la chance d’être en paix. Brusquement, nous voilà derrière le décor, les images alors dénoncent. On voit les ruines, les taches de sang sur les murs, les arrestations, la prison. IcI, une femme enceinte a été tuée, un bébé de sept mois exécuté d’une balle dans la tête, le village pillé, puis brûlé au cours d’un raid opéré le 27 février 1949 par un commando en uniforme français pour obliger les ivoiriens à payer des impôts en espèces. C’était, dit Vautier, des « villages-Oradour» au sein de la République française. Il s’agit des premières opérations de répression du mouvement de libération africaine. La France alors défend son empire en Indochine et l’Algérie commence à devenir ingouvernable.
        Le document sauvé par le réalisateur sera évidemment interdit sur le territoire français. Plusieurs copies seront pourtant réalisées à l’intention de mouvements de jeunesse qui les diffuseront lors de réunions ou de meetings. Mais dépourvu de visa, il ne sera jamaIs montré dans une salle de cinéma. Afrique 50 est un des rares témoignages cinématographiques de la violence du système colonial français en Afrique. Sa résurrection un demi-siècle plus tard (...) Intervient dans une nation en proie au doute sur son avenir, qui se penche timidement sur son passé. René Vautier a eu la surprise le 26 avril 1996 de recevoir une copie d’Afrique 50 de la part... du ministère des Affaires étrangères
        Dans une lettre signée d’une responsable de la Direction de l’action audiovisuelle extérieure, il était notifié qu’Afrique 50 « représentait, avec Les statues meurent aussi et Kashima Paradise, un cinéma documentaire courageux et nécessaire.»
        La lettre ajoutait : « Si, en effet, comme vous nous l’avez parfois reproché, Afrique 50 n’était pas inscrit au catalogue du ministère des Affaires étrangères, il a cependant toujours été présenté et cela dans plus de cinquante pays. » Une commission du ministère avait décidé que la projection du film « peut être utile au prestige de la République française dans la mesure où il démontre qu’il existait en France dès 1950, un sentiment anticolonialiste prononcé » (sic). Rayonnant à l’étranger, semi-clandestin en France.
        Jacques Moran, in L’humanité du 20 Mai 2000
                   
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