Comme tous les pays de l’Est, la Hongrie vient de connaître de profonds bouleversements politico-économiques. La transition vers une économie de marché affecte la vie de chacun. Timidement, les hongrois cherchent à comprendre les nouvelles règles du jeu et à mettre en place de nouvelles voies de développement économique.
Gorky MARKOVSKY, directeur administratif d’une coopérative réorganisée en société anonyme, présente à travers les multiples activités de sa société un exemple concret d’application de la loi de 1992 relative à la transformation des coopératives : une des priorités gouvernementales étant le partage des terres et des entreprises sans encourager la fragmentation.
Peu à peu le système des filières intégrées s’est renforcé et beaucoup d’activités se constituent en sociétés civiles, Sarl ou entreprises individuelles, le tout intégré dans un holding qui détient le capital .
Selon les régions, une structuration très diversifiée de la propriété agricole va se mettre en place. Face à une gestion autarcique d’une population pauvre, une nouvelle forme de coopération gérée par les “barons verts” mêlant propriété collective et secteur privé va se développer.
Chandor, ancien mécanicien, a choisi de quitter la coopérative de Nadudvar. En recevant 14 hectares de terres avec son cousin, il a choisi l’autonomie après des années de système collectif. Beaucoup de ses collègues n’ont pas eu son courage et avouent leur inquiétude face à la privatisation.
Leta est au chômage suite à la faillite de l’abattoir de poulets qui l’employait depuis 21 ans. Cet abattoir, le plus performant d’Europe centrale, exportait une grande partie de sa production vers les pays de l’Est. Non préparé à l’économie de marché, il va être mis aux enchères dans quelques jours.
Ces trois portraits d'adaptation à la nouvelle économie de marché posent la question de la réorganisation des filières agroalimentaires.

Fonds CEDAG.