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Caravelle (La) [5804]

1970 précisément | René VAUTIER

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À cause du souvenir traumatisant de la guerre d'Algérie, une jeune institutrice française, qui enseigne en Tunisie, noue des rapports difficiles avec un orphelin algérien.
 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 
Raconter l'histoire de l'Algérie, de la période coloniale à son indépendance, par l'usage de l'archivage et du témoignage
 
René Vautier recueille des heures de témoignages sur la façon dont l’histoire de la guerre d’Algérie se construit. Il tisse son discours en interrogeant les archives, mais aussi en s’appropriant par la mise en scène les témoignages et en élaborant des entretiens filmés « fictionnalisés ».
 
En 1970, dans La Caravelle, le réalisateur utilise le même dispositif de l’entretien filmé. Dans un plan-séquence, une jeune institutrice française qui enseigne en Tunisie raconte les souvenirs traumatisants d’un de ses jeunes élèves orphelins algériens.
 
 
Faire un plan, construire un point de vue
 
L'exemple du film de fiction La Caravelle interroge ainsi le rapport à l'autre. René Vautier choisit la fiction, même si tout laisse à penser qu'il s'agit d'un documentaire. A cause du souvenir traumatisant de la guerre d'Algérie, une jeune institutrice française témoigne de la difficulté de nouer des liens avec un orphelin algérien. Elle explique que, pour ce jeune écolier, le bruit des avions renvoie à des réminiscences sonores des bombardements de son village. Dans ce portrait en mouvement, René Vautier n’hésite pas à montrer le dispositif dès la première image en plaçant le micro dans le plan mais aussi en exposant la difficulté de témoigner par l’adaptation constante du cadre aux déplacements de la jeune femme. Faisant le constat que cette incompréhension est à la fois contenue dans les gestes, les attitudes, les bruits des avions mais aussi dans les paroles et les dessins que produisent les enfants, l’institutrice semble émue. La fluidité du monologue, son interprétation, l’absence de regard caméra… attestent de la fiction. L’observation du vol d’une caravelle au-dessus de l’aéroport de Tunis situé à proximité de l’école où enseigne la jeune institutrice, et la question naïve de l’écolier algérien à sa maîtresse : « même nous les Algériens, on peut la trouver belle la caravelle française ? » soulignent les tensions en germe dans la relation franco-algérienne en même temps qu’elles révèlent, dans la réponse de l’institutrice, une forme de résilience possible.
 
Chez Vautier, la construction d’un point de vue passe par l’élaboration d’un sujet. La fiction est au service de l’élaboration d’une dramaturgie qui suscite l’empathie et l’adhésion du spectateur. Dans ce film réalisé en un seul plan-séquence, Vautier use d’un dispositif très simple qui consiste à imiter le cinéma vérité. Même si la diction et les airs de la narratrice nous font rapidement deviner qu’il s’agit d’une actrice et que l’on se situe dans une fiction, le récit devient une histoire vraie.
 
 
Extrait du film de René Vautier

René Vautier (1928 - 2015) est né à Camaret et décède à Cancale.
Il mène sa première activité militante au sein de la Résistance à l’âge de 16 ans, ce qui lui vaut plusieurs décorations. Après des études secondaires au lycée de Quimper, il est diplômé de l’IDHEC (Institut des Hautes Études Cinématographiques) en 1948, section réalisation. Sa vie, marquée par un engagement sans faille, pourrait se résumer à autant d'années de combats et de résistances cinématographiques.

En 1950, la réalisation du court-métrage Afrique 50 lui vaut une condamnation à un an de prison. Ce film reçoit la médaille d’or au festival de Varsovie. Le film sera interdit pendant plus de quarante ans.
Engagé en Afrique sur divers tournages, il rejoint le maquis algérien. Directeur du Centre Audiovisuel d’Alger (de 1961 à 1965), il y est aussi secrétaire général des Cinémas Populaires.
De retour en France, il fonde (en 1970) l’UPCB (Unité de Production Cinématographique Bretagne) dans la perspective de « filmer au pays ». En 1973, il entame une grève de la faim de 31 jours pour protester contre la censure politique vis-à-vis du cinéma. Il sera soutenu par Claude Sautet, Alain Resnais, Robert Enrico. En 1974 il reçoit un hommage spécial du jury du Film antiraciste pour l’ensemble de son œuvre.
Il fonde en 1984 une société de production indépendante « Images sans chaînes ». Il a reçu en 1998 le Grand Prix de la Société Civile des Auteurs Multimédias pour l’ensemble de son œuvre.
Parmi ses nombreux films nous pouvons citer : Avoir vingt ans dans les Aurès (1972 - Prix de la critique à Cannes), La Folle de Toujane ou comment on devient un ennemi de l’intérieur (1973), Quand tu disais Valéry (1976), Quand les femmes ont prix de la colère (1977), Marée noire, colère rouge (1978), Voyage en Giscardie (1980).

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