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Mission BCG au Sahara [13171]

1951 précisément | Albert WEBER

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Film amateur
    • Genre
    • Documentaire
    • Durée
    • 00:04:57
    • Coloration
    • Noir & Blanc
    • Format durée
    • CM - Court métrage
    • Format original
    • Film 16 mm
    • Son
    • Muet
Mission BCG au Sahara, (gouverneur général ?). Vue vers le pont du M'zi. En roulant vers El-Assafia. Ecole infirmerie d'El-Assaffia. Cuti-réaction pour les enfants et pour les grands les piqûres. Les femmes. Fête du Barroud sur la place.
 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 
Dans ce film d’Albert Weber, quelques nourrissons pleurent, une femme exprime une légère douleur lors de l’injection, mais aucune image ne montre des personnes refusant la vaccination. La même année, en 1950, un cinéaste du nom de Jean Hudelot réalise pour les Actualités Françaises un court métrage, visant à encourager le dépistage et la vaccination contre la tuberculose en Algérie : Lutter pour votre vie - Campagne en faveur du BCG en Algérie.
 
En 1951, Albert Weber filme une mission de vaccination contre la tuberculose précisément à El-Assafia, à quelques kilomètres à l’Est de Laghouat. Le vaccin bilié, dit BCG, est mis au point en 1921 par Albert Calmette (1863-1933) et Camille Guérin (1872-1961). Il est rendu obligatoire en France en 1950 pour l’ensemble de la population, et notamment pour les enfants, la tuberculose étant une maladie souvent mortelle pour les plus jeunes. Ce décret a été en vigueur jusqu’en 2007. Par son statut particulier de département et territoire depuis 1848 (puis département unique à partir de 1957), l’Algérie doit se plier à cette obligation et des campagnes vaccinales sont déployées sur le territoire. La séquence autour de la vaccination correspond aux 2 premières minutes et 45 secondes du film.
 
Albert Weber est au cœur d’une organisation rapide et efficace de la vaccination de la part des médecins et infirmières sur place mais aussi de l’UNICEF, dont le logo est visible sur une des camionnettes. Hommes, femmes, enfants de tous âges se plient, sans sourciller, à l’injection par piqûre et aux tests avec des sortes de patchs.
 
La promotion du vaccin antituberculeux est faite à la demande du gouverneur général d’Algérie Marcel Edmond Naegelen (1872-1978), en poste du 11 février 1948 au 9 mars 1951, également député du Bas-Rhin entre 1945 et 1958 et Ministre de l’Éducation nationale de 1946 à 1948. L’objectif du film est de démontrer l’utilité de se faire vacciner (pour sa santé et celle des autres, limiter la transmission de la maladie voire la faire disparaître, avoir une vie tranquille sans contraintes ni risques…).
 
Comme les missions ophtalmologiques, la campagne de vaccination se déroule dans un centre médico-social mais pas en intérieur, toujours à l’extérieur du bâtiment, loin des conditions d’hygiènes optimales, que ce soit sur le film d’Albert Weber ou sur ceux des Actualités Françaises. Mais les équipes de santé, civiles comme militaires, remplissent leurs missions auprès des populations avec beaucoup de professionnalisme, dans une région à la limite du désert aux structures parfois peu adaptées aux besoins.
 
Albert Weber, un cinéaste amateur sur tous les fronts.

Albert Weber (1905 - 1992) est né à Thann, dans le Sud de l’Alsace. Il suit des études de médecine et s’oriente vers la chirurgie-dentaire. En 1925, il incorpore les services de santé de l’armée à Lyon, avant d’être envoyé à Beyrouth l’année suivante. En 1936, il part pour l’Algérie dans le cadre d’un nouvel engagement auprès de l’Armée française, notamment pour l’Hôpital de Laghouat. Plus précisément, il est conventionné par l’Armée pour des missions médicales dans le M’Zab. Il s’agit d’une région berbérophone au nord du Sahara algérien, à environ 400 km d’Alger, traversée par un oued (fleuve) éponyme, d’une superficie d’environ 8000 km2 et de près de 200 000 habitants environ, dont la ville principale est Ghardaïa. C’est là qu’il commence à filmer en amateur et rencontre également sa future épouse, Andrée, institutrice d’origine bretonne.

Durant les vingt-six années passées en Algérie, Albert Weber filme énormément, la région lui servant en quelque sorte de laboratoire pour apprendre et se perfectionner. Il utilise d’abord le 9,5 mm noir et blanc, par la suite il s’adapte aux nouveautés sur le marché de l’audiovisuel amateur. En 1942, il change son format de film au profit du 16mm, d’abord noir et blanc puis en couleur. Grâce à sa caméra, Albert Weber se place, dans la région de Laghouat, au sud de l’Algérie, comme une véritable figure du cinéma amateur. Par ses films, nous pouvons aisément connaître sa vie et ses engagements car il filme dès qu’il en a l’occasion. Ainsi, il tourne un peu sur tous les fronts, de l’armée aux cultures sahariennes vues par un œil européen en passant par la médecine, l’urbanisme ou encore ses engagements associatifs.

Certains films ont également été utilisés pour financer des œuvres caritatives, telles que la Croix-Rouge ou l’Association des Amis du Sahara, et d’autres récompensés, comme par exemple Images Sahariennes (1949), premier prix de cinéma amateur, ainsi que Missions Ophtalmologiques la même année. Dans les années cinquante, Danses du Sud est primé à un festival d'Alger. Étrangement, Albert Weber ne filme pas ce qui pourrait se rapporter directement à la guerre d’Algérie, qui est un peu moins présente dans le sud de l’Algérie, alors que de nombreuses images sont tournées au cœur de défilés militaires, dont un quelques mois après l’indépendance.

Dès 1963, quelques mois après l’indépendance, Albert Weber et sa femme sont contraints de quitter l’Algérie, comme de nombreux Français. Ils s’installent tous les deux en Bretagne, à Pontrieux dans les Cotes-d’Armor. Albert Weber continue de tourner des films, en Bretagne et ailleurs en France, notamment en Alsace, sa terre natale. Durant les dernières années de sa vie, il s’engage un peu plus dans la commune. Il siège au Conseil municipal de Pontrieux dès 1965 et est élu maire divers gauche entre 1971 et 1983. Il y vit jusqu’à sa mort et la petite ville se retrouve au cœur d’un certain nombre de films, comme Laghouat l’était lorsqu’il vivait en Algérie. En 1984, il range définitivement sa caméra après le carnaval de Pontrieux, ville où il décède en 1992.

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