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Oubliés et trahis - Rushes Kiem (1) [36888]

Film professionnel
Rushes du film "Oubliés et trahis, les prisonniers de guerre coloniaux et Nord-africains".

En 1941, près de 70 000 soldats de l'armée coloniale sont détenus, en France, dans des camps de prisonniers situés en zone occupée. L'éloignement, la rupture de tous les liens avec leurs familles et le climat métropolitain rigoureux font de nombreuses victimes. Ceux qui survivent souffrent de conditions de détention scandaleuses. Dans le même temps, des Français habitant à proximité des camps organisent des filières d'évasion. Solidarité des uns, compromission des autres, la situation singulière des prisonniers coloniaux illustre l'extraordinaire dualité de la période mais aussi l'impossible accession à l'égalité pour ces hommes qui ont combattu avec courage pour libérer la France.

Entretien avec Kiem Phan Van, prisonnier vietnamien, interrogé par Violaine Dejoie-Robin et Armelle Mabond (première partie).

Kiem Van Phan, (né dans le Annam, en mars 1917- Sevran 2018) est orphelin à 5 ans et travaille chez les Français.
Kiem se sent lié à la France. En 1939, le Vietnam (qui fait partie de ce que l’on nomme l’Indochine)

À l'époque, la région est encore une colonie française. Kiem Van Phan se sent lié à la France. En 1939, au début de la guerre, il s'engage dans l'armée, comme vingt mille Indochinois. Il part du Vietnam le 8 avril 1940 pour Marseille (voyage de 5 semaines, dans la cale du bateau, accompagné d’officiers français venus d’Indochine). Dans ce bateau, ils sont environ 1300 soldats.
Il part pour la Normandie (Artigues sur l’Orne). Les motards allemands rentrent dans leur camp et les font rentrés dans leurs baraquements. Le 18 juin 1940, le char avec une mitraillette apparait avec des officiers allemands qui les font se rassembler sur la place et effectuent le recensement des individus
Les Allemands leur font croire qu’ils vont reprendre le bateau à Marseille pour l’Indochine. Ils effectuent une marche de 8 à 10 jours sans nourriture, ni eau. Sur la route, les civils leur préparent de l’eau. Ils se nourrissent de biscuits.
A Roanne, ils prennent un train à bestiaux fermé pendant 3 jours et trois nuits.
A Trèves en Allemagne, ils sont fouillés et toujours sans nourriture. Dans ce camps "réservés aux Indigènes", les conditions de détention sont très difficiles (peu de nourriture, bottes de paille servant de lit, une soupe…). Le lendemain de leur arrivée, ils sont passés à la douche (eau froide) pour être selon les termes des allemands « désinfectés ». Il est le seul à ne pas avoir la tête rasée et porte le matricule 15049. S’il n'a pas été rasé c’est pour que le commandant puisse avoir un portrait d’un indochinois.
Il est prisonnier en Allemagne du 15 juillet 1940 à décembre 1940. Puis il revient en France à Amboise (où sont prisonniers des Indochinois, des Algériens, des Sénégalais, des Marocains…). Il devient interprète car il parle un peu le français. Lors d’une inspection, il demande à manger, de la paille fraiche…), parle des poux et des punaises. Trois semaines plus tard, La Croix Rouge arrive avec des pois chiches, du riz, du couscous… Il travaillait alors à la cuisine.
Il ne quitte pas le camp pour travailler à l’extérieur à Amboise.
En février 1941, il quitte Amboise à pied vers Saumur pour prendre le train vers Dinan en Bretagne (trajet de 2 jours). A leurs arrivées, les prisonniers sont répartis par groupe de 30 prisonniers à Louargat, Guingamp, Quimper… Ils travaillent dans les fermes et couchent le soit au camp. Ils sont surveillés toute la journée par les sentinelles allemandes. Il faisait parfois un aller-retour de 18 km pour aller dans les fermes.
Il monte dans le car pour arriver à Louargat. C’est la croix rouge qui accueille les prisonniers (Mme Guyader). Quand il travaillait pour les patrons français en Indochine, il avait gouté du beurre salé.
Le 9 février 1941, il sème et plante des pommes de terre dans une ferme. Il coupe du bois, des fougères et d’autres vont tirer le fumier. Il arrache les betteraves. Ils sont plus ou moins bien nourris dans les fermes. Dans certaines fermes, l’homme est prisonnier en Allemagne et la veuve est avec plusieurs enfants
C’était le fermier qui leur disait ce qu’il y avait à faire. Celui-ci descendait à la mairie pour demander de la main d’œuvre. Ils étaient payés 10 francs par mois avec 2 francs reversés à la croix Rouge.
Il est resté de février à novembre à Louargat en pratiquant également les moissons (avec batteuses).
En novembre 1941, il arrive au camp Bernard (?) à Rennes. Il travaille sur la voie de chemin de fer avec le froid et la faim.

De février à mars 1942, il se rend à La Roche-sur-Yon.
En 1943, il est à Dole (Jura) et gardés par des Français. Ils y pratiquaient le théâtre en fabricant des déguisements.


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