Rushes du film "Oubliés et trahis, les prisonniers de guerre coloniaux et Nord-africains".

Entretien avec Kiem Phan Van, prisonnier vietnamien, et son épouse Denise Phan Van, interrogés par Violaine Dejoie-Robin et Armelle Mabond (seconde partie).

En 1941, près de 70 000 soldats de l'armée coloniale sont détenus, en France, dans des camps de prisonniers situés en zone occupée. L'éloignement, la rupture de tous les liens avec leurs familles et le climat métropolitain rigoureux font de nombreuses victimes. Ceux qui survivent souffrent de conditions de détention scandaleuses. Dans le même temps, des Français habitant à proximité des camps organisent des filières d'évasion. Solidarité des uns, compromission des autres, la situation singulière des prisonniers coloniaux illustre l'extraordinaire dualité de la période mais aussi l'impossible accession à l'égalité pour ces hommes qui ont combattu avec courage pour libérer la France.


Kiem Van Phan, (né dans le Annam, en mars 1917- Sevran 2018) est orphelin à 5 ans et travaille chez les Français.
L’entretien n’a pas d’images au début.
Kiem Van Phan parle de sa marraine de guerre Erika Baron native de Nancy, don t le mari Lieutenant était prisonnier en Allemagne, qu’il rencontre à Dole (Jura). Mme Baron était venue voir sa belle-mère et la grand-mère de son mari. Elle était venue couper de l’herbe pour ses lapins près du camp et c’est comme cela que la conversation s’est engagée.
Aves les colis de la croix, il effectue du troc (les cigarettes contre de la nourriture).

Le jeune homme est transféré à Saint-Dizier. Il réussit à s'évader. Il se dirige vers Chaumont, puis un mois à Vesoul.
En janvier 1944, il part de Dole. Il y retrouve Denise (sa future épouse). Il tente de se rendre à Paris, mais arrive à Dijon. Il prend le train pour Vesoul et revient à Dole pour se cacher. Il est à Paris le 13 mars 1944 et s’engage pendant sept mois, jusqu'en septembre 1944. Là, il demande à être réintégré dans l'armée. Il participe à la libération de Colmar et de Strasbourg, puis à l'occupation de l'Allemagne, dans la région de Coblence avec l’armée de Leclerc.
Kiem Van Phan devient sergent, jusqu'en 1946 lorsqu'il est démobilisé. C'est le début de la guerre d'Indochine. Le jeune homme refuse d'aller se battre contre les siens.
Il se marie le 24 aout 1946.
À partir de 13’32’’ : entretien avec Denise Phan Van.

En 1941, elle a 21 ans. Elle habitait dans le quartier de Grée (?) à Dole (Jura) Elle rencontre les prisonniers coloniaux à Dole. Elle habitait près du camp regroupant 120 indochinois. Elle les voyait aller travailler dans la forêt de Chaux (?) où ils étaient bucherons. Elle leur donnait des légumes et des fruits quand elle en avait, tricotait des gants et des chaussettes. Elle passait des lettres également en cachette à l’hôpital. Elle a été commandée à la Kommandantur et a dû payer une amende.
Kiem était celui qui parlait le mieux le français. Lorsque Kiem est parti pour Paris en atterrissant à Dijon, elle a été convoquée à la Kommandantur à cause de courriers transmis.

Dans le camp de Dole avant le 18 juin 1940, avant qu’elle et sa famille (son père était cheminot) partent pour Béziers (ils ne reviendront à Dole qu’après le 14 juillet 1945. Pendant cette période, elle n’a pas eu de contact avec Kiem.
Quand il était soldat, il a eu une longue permission pendant laquelle, il est revenu la voir et à rendu visite à Mme baron.
Le couple s’est marié en 1946 et deux fils naitront de leur union : Yves en 1947, Joel en 1950. Le couple est à Sevran (Oise) depuis 1951.
À partir de 26’42’’ : le couple est assis dans un canapé et regarde des photographies. Le son de cette partie est mauvais.