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Stage du génie militaire [13170]

Film amateur
Dans une garnison du génie militaire des territoires du sud, une jeep traverse une porte haute, trois soldats sont au salut. Un camion G.M.C passe la porte, chargé de militaires. Face à la caméra, deux camions manœuvrent pour se garer, les soldats descendent avec leurs équipements. Ils traversent le champ, alignés, leurs fusils à la main.
Ils sont au salut, face à un capitaine (Capitaine Carrelet ?). PR Les soldats, ils sont d’origines diverses. Une autre troupe se met au salut. Trois soldats et un capitaine sont alignés face à eux. PR Les soldats.

Cours de mécanique. Un capitaine (Capitaine Carrelet ?) parle à des soldats assis sur des chaises face à des tables, des moteurs exposés derrière eux. Les militaires étudient à l’aide de livres. PR Un dessin modèle d’une chaîne de transmission, de freins, d’un plan de montage de roue avant, de différents éléments de moteurs. Panneau « Châssis coupé sur pivot actionné électroniquement type dodge 4x4 pont arrière sur home trainer ». Le châssis en question situé derrière. PR Un moteur en action. Le capitaine explique son fonctionnement à un soldat. PR Les mécanismes.
Un militaire est assis au volant d’un véhicule sans carrosserie, l’enseignant fait se retourner l’engin afin d’en avoir le dessous face à lui, puis en montre des parties. GP Le mécanisme. GP Le militaire actionne des leviers derrière le volant.
Trois soldats observent de l’équipement posé sur une table. Trois soldats démontent un pneu au sol à l’aide de pieds-de-biche.

Entrée du bâtiment, indiquant « Génie des territoires du Sud. 1ere Compagnie Saharienne. Ateliers autos engins »
Le capitaine pointe un immense modèle de véhicule affiché au mur. Des points lumineux s’allument à certains endroits du modèle. Des soldats africains travaillent sur un moteur situé au-dessus d’eux. Le capitaine contrôle les différents groupes de travail dans l’atelier. Démonstration des véhicules militaires. Un soldat fait de la soudure, un autre ponce du métal, un autre travaille du fer chaud à l’aide d’un marteau. En rang, les soldats sortent de l’atelier.

Dans une piscine, en extérieur, devant l’entrée de l’atelier. Les militaires se passent des balles, plongent, s’éclaboussent.

Devant des arbres, des militaires regardent d'autres militaires, en tenue légère, jouer au volley-ball en contre-bas. PR Le match.

Manœuvres des camions dans le désert. Des pneus alignés au sol. Ils sont accrochés à l’arrière d’un tracteur puis trainés. Les soldats sont tous alignés devant leurs camions. Départ dans les véhicules.

Autour d’une longue table, les soldats partagent un méchoui qu’ils mangent à la main. Chacun pioche dans un gros morceau de viande posé au centre. Ils boivent du vin.

Ext. Deux hommes devant une petite bâtisse en pierre. Ils découpent de la viande sur une toile posée au sol. PE Le camp, au milieu du désert : tentes, véhicules, réchaud. Un soldat sort d’une tente et s’approche de la caméra en souriant.
Lieutenant Saint François Coulon et famille Gérard et Louis.
Un camion G.M.C est chargé de'hommes en voiles et turbans. Un tracteur tire un engin pour la réalisation de la piste de Ghardaïa pour la circulation dans le désert. Ils aplanissent le sol. La caméra suit le véhicule travaillant sur la piste.
Entrée de la garnison, un drapeau français flotte au-dessus de la porte.
Des soldats plongent dans une piscine, en extérieur.

Caméra embarquée. Des véhicules avancent sur un chemin rocheux. Deux hommes marchent sur une pente rocailleuse. GP La roue du véhicule en marche. Une pelleteuse creuse dans une dune rocailleuse. Elle déverse les cailloux dans des containers. Ils sont ensuite broyés en étant transportés entre plusieurs engins. PR Les mécanismes. Différents engins aplatissent les cailloux sur la piste.

Inauguration de la piste. Des officiels découpent un ruban avec des ciseaux. Ils serrent des mains de soldats. Une première voiture avance sur la piste. Nouvelle découpe d’un ruban. Les militaires lèvent leur coupe et trinquent. Une femme est présente avec eux. Une voiture part au loin sur la piste, des mains saluent par les fenêtres.

Préparation d’un méchoui chez Boudezan. Un homme et une femme font rotir des gros morceaux de viande. Un enfant se sert dans la viande. Les invités mangent à la main. GP Des hommes mangent. À table, à l’intérieur, des hommes fument.

Un capitaine passe devant des soldats, ils se saluent. Devant la garnison, des hommes se saluent. Le général du génie salue les soldats. Des officiels discutent et fument devant une voiture. Départ en avion.


 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 
De manière plus évidente, ce film participe de la propagande de l’armée française en Algérie. Le cinéaste amateur filme dans les ateliers et auprès des hommes du Génie des territoires du Sud-Première compagnie saharienne. Après des plans tournés dans les ateliers autos engins, qui permettent d’identifier des harkis et des Tirailleurs de l'Armée française et dans lesquels mécanique et mécanismes des machines sont filmés dans leur mouvement avec une certaine esthétique, l’essentiel du court métrage consiste à montrer le travail des militaires pour la construction d’une piste vers Ghardaïa. Si ces militaires participent à la mise en valeur et à l’aménagement du territoire désertique, il n’en reste pas moins que cela se fait dans l’intérêt militaire et économique français (la route du pétrole vers les puits d’Hassi Messaoud).
 
Du début du film au TC 01:09:17:09 c’est le départ vers le désert et le campement. L’immensité du territoire et la dureté de l’espace saharien sont mises en évidence tandis que la séquence d’un méchoui aborde le réconfort fraternel entre les militaires français. Comme dans Algérie 1959-1961 de Claude Consorti ce sont toujours les harkis qui découpent les carcasses.
De TC 01:09:31:10 à TC 01:14:51:10 toutes les étapes de l’élaboration de la piste dans le djebel sont montrées, concassement de gravats et aplanissement.
 
Entre TC 01:14:51:12 et TC 01:15:53:20 c’est enfin l’inauguration en présence d’officiers. Un plan montre une voiture qui s’éloigne sur la piste, dont les occupants font des signes de la main pour dire au revoir. Il s’agit peut-être ici d’une joyeuse petite mise en scène afin de clore la séquence.
 
De TC 01:15:54:00 à la fin du film, le film se termine par un méchoui qui rassemble cette fois-ci les hommes du génie et leurs femmes et enfants comme le montrent certains plans. Enfin, les officiers venus pour l’inauguration partent en avion, qui reste tout de même le moyen de locomotion plus rapide pour rejoindre Alger.
Albert Weber, un cinéaste amateur sur tous les fronts.

Albert Weber (1905 - 1992) est né à Thann, dans le Sud de l’Alsace. Il suit des études de médecine et s’oriente vers la chirurgie-dentaire. En 1925, il incorpore les services de santé de l’armée à Lyon, avant d’être envoyé à Beyrouth l’année suivante. En 1936, il part pour l’Algérie dans le cadre d’un nouvel engagement auprès de l’Armée française, notamment pour l’Hôpital de Laghouat. Plus précisément, il est conventionné par l’Armée pour des missions médicales dans le M’Zab. Il s’agit d’une région berbérophone au nord du Sahara algérien, à environ 400 km d’Alger, traversée par un oued (fleuve) éponyme, d’une superficie d’environ 8000 km2 et de près de 200 000 habitants environ, dont la ville principale est Ghardaïa. C’est là qu’il commence à filmer en amateur et rencontre également sa future épouse, Andrée, institutrice d’origine bretonne.

Durant les vingt-six années passées en Algérie, Albert Weber filme énormément, la région lui servant en quelque sorte de laboratoire pour apprendre et se perfectionner. Il utilise d’abord le 9,5 mm noir et blanc, par la suite il s’adapte aux nouveautés sur le marché de l’audiovisuel amateur. En 1942, il change son format de film au profit du 16mm, d’abord noir et blanc puis en couleur. Grâce à sa caméra, Albert Weber se place, dans la région de Laghouat, au sud de l’Algérie, comme une véritable figure du cinéma amateur. Par ses films, nous pouvons aisément connaître sa vie et ses engagements car il filme dès qu’il en a l’occasion. Ainsi, il tourne un peu sur tous les fronts, de l’armée aux cultures sahariennes vues par un œil européen en passant par la médecine, l’urbanisme ou encore ses engagements associatifs.

Certains films ont également été utilisés pour financer des œuvres caritatives, telles que la Croix-Rouge ou l’Association des Amis du Sahara, et d’autres récompensés, comme par exemple Images Sahariennes (1949), premier prix de cinéma amateur, ainsi que Missions Ophtalmologiques la même année. Dans les années cinquante, Danses du Sud est primé à un festival d'Alger. Étrangement, Albert Weber ne filme pas ce qui pourrait se rapporter directement à la guerre d’Algérie, qui est un peu moins présente dans le sud de l’Algérie, alors que de nombreuses images sont tournées au cœur de défilés militaires, dont un quelques mois après l’indépendance.

Dès 1963, quelques mois après l’indépendance, Albert Weber et sa femme sont contraints de quitter l’Algérie, comme de nombreux Français. Ils s’installent tous les deux en Bretagne, à Pontrieux dans les Cotes-d’Armor. Albert Weber continue de tourner des films, en Bretagne et ailleurs en France, notamment en Alsace, sa terre natale. Durant les dernières années de sa vie, il s’engage un peu plus dans la commune. Il siège au Conseil municipal de Pontrieux dès 1965 et est élu maire divers gauche entre 1971 et 1983. Il y vit jusqu’à sa mort et la petite ville se retrouve au cœur d’un certain nombre de films, comme Laghouat l’était lorsqu’il vivait en Algérie. En 1984, il range définitivement sa caméra après le carnaval de Pontrieux, ville où il décède en 1992.

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