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Films
en accès libre

Ciné-Bretagne 5 {rushes} [25287]

1995 précisément | Philippe PILARD | Bertrand TESSON

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Film professionnel | Bretagne

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Les 13 premières minutes sont consacrées à :
- des vues sur le passage Pommeraye à Nantes (avec un cinéaste filmant une scène près des escaliers)
- Façade de la salle Jacques Demy à la Chapelle Basse Mer (fresque avec le portrait de Jacques Demy, un enfant jouant dans une rue pavée, un tramway).
- Vues du bourg de la Chapelle Basse mer

Interview de Herry Caouissin à Lorient à son domicile le 1er mai 1995.
Pionnier du cinéma de culture populaire en Bretagne, Herry Caouissin (né le 7 mai 1913 à Pleyber-Christ en Finistère) et ses frères veulent réaliser un cinéma breton grâce à leur association Brittia Films.
Herry Caouisin admire beaucoup Epstein qui a délaissé les décors de cinéma en studio pour les sites au naturel, car disait-il, on ne reconstitue pas la mer. Selon, H. Caouissin, Epstein a su traduire l’âme bretonne. H. Caouissin préfère prendre des acteurs bretons, ce qui apporte de l’authenticité et du lyrisme. H. Caouissin travaille avec Jean Delannoy dans le film « Dieu a besoin des hommes » ; scènes en extérieur, mais pas sur Sein mais sur la côte Nord du Finistère. Bien que Delannoy ait su retranscrire l’âme bretonne, H. Caouissin émet quelques critiques. H. Caouissin critique « Le cheval d’orgueil » de Claude Chabrol.


« Le mystère du Folgoët » a voulu retranscrire l’âme bretonne.
H. Caouissin a rencontré Jean Renoir sur le tournage de « French can can » ; Caouissin avait admiré son film sur l’Inde, il lui demande de faire un film sur la Bretagne. Mais Renoir lui répond qu’il ne pourra pas retranscrire cette âme bretonne et que cela ne peut-être fait que par des gaéliques. Renoir lui dit ; mais pourquoi ne le faîtes vous pas ? D’où l’idée qu’Herry Caouissin pourrait retranscrire l’âme bretonne. Mais l’âme bretonne est insaisissable, elle est en nous.

Herry Caouissin parle de Pagnol et de son cinéma provençal ; il a l’ambition de faire la même chose.

Herry Caouissin parle d’Epstein qu’il admire et qu’il considère comme son maître. Pour lui, Epstein a su capturer quelque chose de l’âme bretonne sans être celtique, ni breton.
Aux débuts des années 50, les Caouisin désire diffuser le film de Jean Epstein « Fins Terae » (‘1928) pour le faire connaître. A Paris, Langlois ne possède pas de copie de ce film. En relation avec Marie Epstein (sœur d’Epstein), H. Caouissin l’invite à une projection à Paris au cinéma Alésia du « Mystère du Folgoat » ; elle lui déclare « vous avez fait revivre mon frère.
Avec « L’or des mers », Jean Epstein s’était évader des studios ; il n’avait employé que des acteurs non professionnels. Herry Caouissin suivra toujours cette vision. Si Epstein a réussi à comprendre les Bretons, Baroncelli n’y arrive pas. En prenant des acteurs non professionnels, ils restent naturels ; « Faîtes les gestes que vous faîtes dans la vie » leur dit Herry Caouissin.
Les images de « Le mystère du Folgoat » sont tournées par Perig Caouissin (né le 15 novembre 1922). Herry Caouissin évoque la séance de la diseuse de la prière des morts. Herry Caouissin a découvert le cinéma vers 9-10 ans grâce à des forains qui venaient à Pleyber-Christ (les films étaient muets). Un jour, il réunit ses camarades dans le grenier de la maison familiale et fait une séance sans film, ni images, mais tout en racontant simplement une histoire. Son père tailleur, avait acquis une lanterne magique (films fixes). Au patronage, il rencontre M. Marzin qui lui montre un Pathé-Baby. Herry Caouissin a fait la première bande dessinée bretonnante. Herry Caouissin parle du film de commande d’Epstein pour l’Ouest Eclair « La vie d’un grand journal » (1934 à Rennes).En 1934, Jean Epstein réalise « Chanson d’Armor » premier film parlant breton.
Après la guerre, une caméra coûtait 100.000 francs. La comtesse Béatrice de Rohan-Chabot leur offre une caméra. Herry Caouissin a appris sur le tas à faire des films ; son frère Perig filmait (du 8mm et du 16mm)et lui s’occupait du scénario, il était également le metteur en scène pour le Bleun Brug pour l’abbé Perrot. Herry Caouissin déteste Truffaut. Lorsqu’il était étudiant à Brest, il voit « Napoléon » d’Abel Gance ; il rencontre Abel Gance à Paris lors d’un dîner. Herry Caouissin parle de « Dieu a besoin des hommes » de Jean Delannoy ; il a été sur ce film le conseiller breton de Jean Delannoy.
Pour le film « Le meilleur de ma jeunesse » (enfance de Botrel), ils louent un train d’époque 1875 à la SNCF pour l’épisode de la gare Montparnasse.
Pour le tournage du « Mystère du Folgoët », le tournage commence le 8 septembre 1952, jour du pardon et le film sort à Pâques 1953 ; le film est en 16mm, le son sur magnétophone et par la suite synchronisé en studio Ciné Service à Paris.

Perig Caouissin était l’opérateur et le cameraman, et Herry Caouissin était le scénariste, travaillant sur le script, le découpage des scènes et la mise en scène. Le montage était assuré par les deux frères.
Mme Herry Caouissin et la future femme de Perig Caouissin (le couple s’est rencontré pendant le tournage) ont participées au tournage.
Pour le tournage de « Le meilleur de ma jeunesse », la chaumière de la grand-mère Fanchon de Botrel à Saint Méen-Le Grand avait été détruite.

Le son du générique du film « Le mystère du Folgoat » a été synchronisé par Raymonde Nevers , monteuse professionnelle qui avait travaille sur les films de Jean Marais. Herry Caouissin avait passé commande au compositeur Paul Le Flem, une musique pour passer « Finis terae » de Jean Epstein.

« Le meilleur de ma jeunesse » a été monté en 16mm chez Herry Caouissin à Lorient. Les films étaient diffusés par deux équipes :
- Pierre Caouissin et sa femme
- Ronan Caouissin et un ami

La distribution d’un film se rapprochait d’un cinéma ambulant forain de son enfance. Herry Caouissin parle de l’accueil du film par le public et les prêtres.
La distribution du film « Le mystère du Folgoat » s’est fait aussi dans les grandes villes (Brest, Quimper, Morlaix….) à la télévision (le jour du Seigneur), en Algérie, en Nouvelle Calédonie, et en Israël.
L’arrivée du scope dans les cinémas (du 35mm) a été terrible » pour la diffusion du film « Le meilleur de ma jeunesse » ; il a fallu le gonfler en 35mm. De même que l’arrivée de la télévision dans les foyers a été importante. Il critique Kergrist. Les frères Caouissin sont des pionniers u cinéma breton.
Herry Caouissin nous parle du scénario « Le cormoran » qui n’a jamais été réalisé faute de financement. An CNC, il rencontre Tanguy Malbranche mais celui ci ne peut l’aider pour le financement.
Herry Caouissin souligne le travail effectué par André Colleu à la Cinémathèque de Bretagne, parle du film de Jean Delannoy « Marie de Nazareth » mal accueilli.

Photographies ; M. et Mme Caouissin Herry en mariés, et plus âgés, les frères Caouissin, scènes de « Dieu a besoin des hommes »

Pour « Le meilleur de ma jeunesse »Herry Caouissin parle de l’épisode du train de Saint Méen le Grand qui n’est pas le même que celui de la gare Montparnasse ; devant ce problème, Herry Caoussin rectifie l’affaire en leur faisnt changer de train dans le script à Montcontour (il respecte en même temps le récit de Botrel. L’arrivée du train à Montparnasse se fait un dimanche de juillet 1953. Les voyageurs sont en habits d’époque. A Paris, de 6 à 8 heures, l’équipe filme en juillet 1953 sur la place de la Concorde sans attendre les gendarmes coincés dans les embouteillages.
La chaumière de la grand-mère Fanchon avait été détruite ; une villa avait été construite sur son emplacement par un assureur. La fille de ce dernier devint dans le film la dame des forges, que Botrel avait pris pour la Vierge.

Patrick Caouissin (fils de Ronan) joue le rôle de Botrel enfant ; ses parents dans le film sont ses vrais parents dans la vie (Jorda Renault et Ronan Caouissin).
Herry Caouisssin expose ses problèmes financiers dus au gonflage du film en 35mm et la concurrence du cinéma scope.
Herry parle du film « La lune de Landerneau » ; une scène se passe au château de Versailles ; il demande une autorisation à Paris (rue de Valois) et à M. Vanderberghe (conservateur du château de Versailles) ; Guitry venait de tourner à Versailles « Si Versailles m’était compté », et le conservateur en gardait un mauvais souvenir.

Interview d’André Dumaître dans le port de La Forêt-Fouesnant, le 1er mai 1995.
André Dumaître (né en 1920) participe en 1947 à la réalisation du film « Goémon » de Yannick Belon (née en 1924. Les conditions de réalisation de ce film furent difficiles ; pas d’argent, deux ans de travail, problème avec le producteur…
Grâce à des amis généreux, ils collectent la pellicule de plusieurs types (ce qui pose des problèmes d’étalonnage par la suite) Yannick Belon et André Dumaître filmaient le week-end en partant de Paris par la gare Montparnase pour Brest, puis prenaient le car pour le Conquet, et le bateau pour les îles Béniguet)
Ils travaillaient avec le laboratoire GTC à Paris dirigé par Mauvoisin qui accorda une avance sur les frais. Sur les îles Béniguet, il n’y avait pas d’électricité et les éclairages parfois problématiques La caméra n’était jamais la même Les cinéastes ont apprivoiser les ouvriers sur l’île.
A la Saint Joseph, le patron engageait les hommes saouls et les ramenait sur l’île.

André Dumaître parle technique et caméras.

En 1958, il travaille sur « La mer et les jours » avec Alain Kaminker et Raymond Vogel ; ils attendent pendant un mois l’arrivée d’une tempête. Alain Kaminker, qui était malade en mer, décide de participer au tournage de la scène de la tempête, et puis une lame l’a emporté.
André Dumâitre évoque les problèmes techniques, le champ réduit de la caméra très peu mobile, les problèmes d’électricité sur l’île. Pendant un mois ils ont attendu la tempête, sujet du film ; ils dormaient quasiment habillés pour ne pas rater le canot de sauvetage.

Pour un film sur « la pêche à la langouste », le réalisateur voulait que l’on voie ce que la langouste regarde pour la première fois lorsque l’homme l’a sort du casier. Pour cette scène, il fabrique un compartiment optique à l’intérieur duquel une caméra maniable et mobile est installée ; et le déclenchement ce fait grâce à la mise en place d’un fusible, et d’un fil électrique

Interview de Perig Caouissin (né le 15 novembre 1922) le 1er mai 1995
Perig Caouissin était membre du club des cinéastes amateurs de Brest (Fer de lance de ce club, il envoie ses films pour les concours régionaux et nationaux
En 1952, il remporte le 1er prix documentaire pour le grand Ouest avec un court métrage.
Avec son frère Herry, ils veulent faire un film.

A Paris, lors d’une séance de cinéma Boulevard Montparnasse, il présente « Dieu a besoin des hommes » de Jean Delannoy, et un court métrage qu’il a réalisé sur la pêche au goémon à Plounéour-Trez ; la séance est présidée par Andrée Clément.
Les deux frères Caouissin se lancent pour faire du cinéma breton. Ils reçoivent l’appui financier de la comtesse Béatrice de Rohan-Chabot. Ils créent Brittia Films après un pique nique avec leur frère Ronan Caouissin en mai-juin 1952, sur les bords de la Vilaine et rédige les statuts de leur association.
En août 1952, ils commencent les repérages, à réfléchir sur les costumes, rencontrent des amis prêtres. Ils achètent une caméra Pathé Webo 16mm à visée optique (quand elle tombe en panne, Perig Caouissin saute dans le train pour Paris.
Le premier jour de tournage du film est la dernière scène du film ; le 1er jour du pardon du Folgaot en septembre 1952 (c’est aussi la seule séquence du film tournée en kodachrome couleur.)
Les costumes sont loués à Peignon à Nantes.
Des scènes sont tournées au manoir et à la chapelle de Diquelo, au château de Carnoi à Lannilis et dans les maisons de Cléguer (scène des maisons au toit de chaume). Le recteur de Plounéour-Trez les aident.
Le film est tourné tout le mois de septembre 1952, puis le tournage reprend en novembre pendant une semaine à Plounéour Trez. La scène du retour de Notre Dame du Folgoat en 1808 en l’église du Folgoat est tournée en l’église de Plounéour-Trez.
Le prémontage est fait par Herry et Perig Caouissin, puis le film est confié à un monteur semi-professionnel. Le son est postsynchronisé grâce à un magnétophone à Ciné-Service (qui avait un auditorium pour le son en 16mm.)

Interview de Perig Caouissin à Lannilis, le 1er mai 1995.
P. Caouissin était photographe à Lannilis.
Pour « Le mystère du Folgoët », il a fallu résoudre les problèmes de son et de la musique.
La musique était de Jef Le Penven (musicien à Paris) et l’enregistrement s’est fait en studio à Paris. Le commentaire est lu par par Andrée Clément. Le film a été monté par une monteuse professionnelle Raymonde Nevers (qui avait travaillé pour des films avec Jean Marais) et le son par un ingénieur du son de Ciné Service.Le mixage final a été fait au Studio Marignan aux Champs Elysées, puis transmis au laboratoire Eclair à Epinay. Le montage du négatif était monté par une autre monteuse parallèlement. Les corrections définitives ont été corrigées sur l’étalonnage de la copie O.
La première diffusion du film « Le mystère du Folgoët » a lieu à Brest au Cinéma Vauban sous la présidence de l’évêque de Quimper. D’ autres séances ont lieu à Paris et à Plounéour Trez.
Les frères Caouissin se sont lancés dans la conception d’un cinéma breton ; ils voulaient faire un film dont l’action se serait déroulé en Bretagne et qui intéresse les bretons. C’est pour les réalisateurs comme pour les administrateurs un acte de foi.
L’exploitation du film « Le mystère du Folgoat »a été fait par deux équipes :
- Ronan Caouissin et Jean Fageol et
- Perig Caouissin et sa femme

Le film était diffusé dans les salles de patronages, les granges de ferme, les kermesses, en plein air. Le film a été montré le film partout en France où il y avait des bretons ; Brest, Quimper, Saint-Nazaire, Nantes (Cinéma Katorza), Le Havre (relation avec le personnel du paquebot Liberté), Pau, Rouen, Marseille, Jérusalem, Canada….
Perig Caouissin épouse la script girl qui fait Anne de Bretagne dans le film.
Le film est un succès financier pour une mise de fonds minime.

Pour le deuxième film « Le meilleur de ma jeunesse » (sur l’enfance de Botrel), l’équipe disposait du capital rapporté par le 1er film. Mais en 1954, il y a la nationalisation du canal de Suez (le 1er novembre), et l’essence est rationnée (3 litres par mois par habitant) ; ce qui provoque une impossibilité de le diffuser. L’essence redevient libre le 1er août 1957. Et puis la télévision arrive et supplante la salle de cinéma. De plus, les salles de cinéma s’équipent en scope.
Perig Caouissin raconte des anecdotes sur la diffusion. Perig Caouissin se marie en 1955.Le son exécuté au Studio Marignan à Paris, de « Le meilleur de ma jeunesse » lui paraît moins bon que celui du « Mystère du Folgoët ».

Perig Caouissin présente la caméra Pathé_Webo qui lui a servi à tourner « Le mystère du Folgoat » et « Le meilleur de ma jeunesse.
P. Caouissin a réalisé des courts métrages (kermesse, processions…) et a été photographe à Lannilis.
Interview de Patrick Caouissin (fils de Ronan Caouissin.
A 7, 8 ans, en 1953, Patrick Caouissin interprète le rôle du jeune Botrel dans « Le meilleur de ma jeunesse ». Ses parents habitent dans la région parisienne à Fontenay-Les-Roses. Il est en pension à Lannion lorsqu’un dimanche son père vient le chercher pour lui annoncer qu’il jouera le rôle du jeune Théo. Le tournage s’effectue à Saint-Méen Le Grand.
Selon son oncle Herry, l’action doit faire ressentir les joies et les peines ; aussi, dans la scène dans laquelle la grand-mère Fanchon (Mme Mazé, bijoutière de son état) doit fouetter le jeune Botrel avec une branche de genêt, l’enfant est réellement fouetter pour faire plus vrai. Les acteurs sont adoptés dans le pays. Patrick Caouissin parle de la scène du petit poucet breton, de la scène du train que l’on fait reculer pour filmer une deuxième fois la scène. Les parents jouent le propre rôle de ses parents. Dans la scène du repas, le verre de vin était réellement remplacé par du vinaigre.
La bataille navale de La Cordelière pour le film « Le mystère du Folgoat » a été réalisé dans la cave de la maison de Ronan Caouissin. Les scènes de neige avec Jarl Priel ont tournés en forêt parisienne. Pierre et Ronan Caouissin diffusent le film sur Botrel avec leur voiture Juva (qui transporte le matériel de projection).
Pour « Le meilleur de ma jeunesse », il y a une avant-première à Saint-Méen Le Grand, et la grande avant première a lieu à Paris à la maison de la Chimie.

Patrick Caouissin n’a pas eu le vélo que lui avait promis son oncle au cours du tournage du film. Il est devient photographe. Il présente les cassettes vidéo de « Lemystère du Folgoat » et de « Le meilleur de ma jeunesse » éditées par la cinémathèque de Bretagne.

Photographies des frères Caouissin.

Patrick Caouissin et M. et Mme Caouissin Perig sur le perron de la maison de Perig Caouissin à Lannilis.

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