En Bretagne, sous l'occupation. Un adolescent complexé par son grand nez multiplie les actions d'éclat pour séduire la plus belle fille du village dont il est amoureux. Funérailles d'antan, au rythme lent et compassé. Mais voici que les sirènes vrillent l'air, envoyant aux abris le cortège endeuillé, cheval du corbillard compris, tandis que grondent les avions de la R.A.F. L'alerte passée (nous sommes en mai 1944), la famille trouve un grand trou à la place du noir véhicule hippomobile. Etre tué une première fois par les Allemands, une deuxième par les Anglais, il y a de quoi... Bref, c'est à l'occasion de gag joliment filmé que nous faisons connaissance avec la famille du mort : deux grand-mères à croquer, le père, sec et bourru, chanteur lyrique assez logiquement au chômage, maman, enceinte du troisième, enfin le frère et la soeur. Tout ce monde fait un peu de marché noir, s'avoue légèrement antisémite, admire la résistance quand elle fait ça ailleurs. Somme toute, ce serait une famille modèle de la France profonde, s'il ne fallait compter avec le nez de Pierre-Marie, assez gros pour changer la vie de l'aimable clan. Le garçon n'a que douze ans, mais il est prêt à tout pour conquérir pour conquérir la petite Jocelyne. S'enferrer dans les plus gros mensonges, pousser la porte d'un bar louche, faire sauter un pont, séquestrer un officier allemand (déserteur et consentant) : rien dont ne soit capable Pierre-Marie pour faire oublier à sa belle le handicap de son nez.