Depuis avril 2009, Entrefil, la newsletter de la Cinémathèque de Bretagne vous tient informé mensuellement des activités de la Cinémathèque en matière de collectages, diffusions culturelles, expositions ou documentaires utilisant nos archives.
Plus de 10 000 films
désormais accessibles en ligne gratuitement !
Grâce au travail de numérisation effectué sans relâche, la collection en ligne de la Cinémathèque de Bretagne s'étoffe chaque jour un peu plus. On compte désormais plus de 11 000 films consultables sur notre site internet, dont plus de 10 000 en accès libre et gratuit !
Le goût des autres :
Rencontre avec Michel Dupuy, réalisateur et déposant
Faire du cinéma, qu'est-ce que cela représente pour vous ?
C’est rencontrer, écouter, échanger et partager, une sorte de thérapie… Quel que soit le sujet, il en ressort toujours quelque chose de positif. Techniquement, c’est associer un objet, souvent pour moi un portrait, et le sujet qui l’habite. Je me suis aperçu récemment que cette façon d’envisager le cinéma caractérisait déjà mon premier film (Retraite).
Parlez-nous de ce premier film… Quel en est le sujet ?
Ce film réalisé en 1984 fait le portrait d’un instituteur qui part à la retraite. Ce départ est un "objet", une histoire. Il m’a permis de développer ce que j’appelle un "sujet". Celui d’un monde dans lequel le paysan comme l’instituteur qui "semaient" pour moissonner, dans les sillons des champs ou les allées de la classe… sont remplacés par des machines (tracteurs et ordinateurs…). Cette mutation habite le film à travers des images de mouvement originel de semence, de création.
Quels ont été les faits marquants de votre parcours au sein du cinéma en Bretagne ?
Dans les années 80, après l’action de pères fondateurs tel que René Vautier, le cinéma dans les régions de France se professionnalise et s’institutionnalise. En ce qui me concerne, trois actions en sont les marqueurs.
- La création de l’ARC (Atelier régional cinématographique) en Bretagne qui m’a permis de réaliser mon premier film.
- Le festival de cinéma de Douarnenez où j’obtiens le Grand Prix à l’unanimité du jury en 1984 pour Retraite.
- La création de l’association Cinéastes Bretons dont les objectifs étaient de professionnaliser et de développer un cinéma indépendant en Bretagne. Président de 1985 à 1993, j’écris, à la demande du CNC (Centre national de la cinématographie), deux livres qui vont contribuer à la mise en place de dispositifs de soutien à un cinéma de création décentralisé.
Dans les années 90, suivront des films tel Champs contrechamps, Bretagne et divers portraits mêlant souvent fiction et documentaire, une forme hybride que j’affectionne. Viendront ensuite d’autres portraits comme Histoires sans parole, une histoire d’amour entre deux adolescents psychotiques (sélectionné à Lussas en 1993), qui sera suivi d’un film intitulé Tu vois c’que je veux dire, le portrait d’un ami photographe, Grand Prix du festival de Gentilly en 2001.
Entre 1998 et 2000, je deviens le responsable de La revue documentaire de l’association La bande à lumière qui a pour objet de promouvoir le documentaire. En 2001, je créé la maison de production Les Films du moment, avec laquelle je tourne divers films documentaires dont Géants (le portrait de la ville de Saint Nazaire).
37 films se succèderont dont 31 portraits d’artistes ayant des liens avec la Bretagne au sein des collections Terre d’écrivains et Terre de peintres, avec notamment les portraits de Michel Le Bris, Erik Orsenna, Marie Le Drian, Kenneth White, Yvon Le Men, René Pétillon, Yann Kersalé, Alain Le Quernec, Alain Goutal, Irène Le Goaster, ou encore Inès Castilla.
Pourriez-vous nous en dire plus sur cette série de portraits ?
Parler des portraits revient à vous donner la règle du "Je des portraits". Dans cette collection, le format court des films (seulement 13’) favorise une approche composite et synthétique. Le principe est de donner aux spectateurs les clés de la "cuisine" où se conçoivent les œuvres. Pour cela, la complicité de chaque artiste est essentielle. Elle nous permet de passer "par la fenêtre de l’enfance" et des premiers émois, de mettre le spectateur au cœur de cette étrange alchimie qu’est la création.
Comment créer la confiance nécessaire afin que l’artiste se dévoile ?
Je rencontre les artistes concernés jusqu’à trouver "l’entrée" qui permet de cerner leur œuvre. Suivent les tournages. Les rushes des tournages et entretiens (de 2 à 3 heures chacun) sont déposés à la Cinémathèque de Bretagne.
Après avoir relu les mots d’Erik Orsenna : "Michel Dupuy écrit avec ses mots bien sûr, comme tous ceux qui écrivent, mais aussi avec les mots des autres, car c'est un écrivain d'une race rare, un écrivain qui écoute les autres écrivains", pourrait-on comprendre votre cinéma comme dicté par le goût des autres ?
Mon cinéma tout comme les diverses actions associées : création du Festival Les Passeurs de lumière, nombreuses interventions dans les écoles… illustrent effectivement une réelle appétence pour les rencontres. Goût des autres que l’on retrouve aussi dans la suite donnée à ce parcours : notre rencontre, une création désormais… à quatre mains (un portrait de l’écrivain Auguste Le Breton, un court métrage, Cache-Cache, un film sur Les roses aux musées etc.).
Romane KERGUELEN et Michel DUPUY
Réalisée en 1984 par Michel Dupuy, cette fiction vise à dénoncer, à travers l'exemple d'un instituteur à la veille de la retraite, la fermeture abusive des écoles de village. Le rire des enfants est le dernier garant de survie du village ; le vieil instituteur, qui en a entretenu les derniers éclats, s'en va, assassiné d'un coup de retraite.
NOTRE SÉLECTION
Jeudi 6 juin à Nantes
Un film de Roland Savidan (2010, 52 min).
Dans le cadre de l’exposition Mémoires des airs. Quand l’archéologie et les sciences éclairent le passé et les commémorations du 6 juin 1944, les Archives départementales de Loire-Atlantique et la Cinémathèque de Bretagne proposent la projection du film de Roland Savidan retraçant les actions de convoyages, d’hébergements, le travail des agents de liaison du réseau de résistance “Shelburn”.
Ce film contient de nombreux documents d’archives, dont des images de la 15ème flottille tournées par David Birkin, navigateur à bord des corvettes de la Royal Navy.
Mardi 11 juin à Brest
Un programme d’extraits de films (1926 à 1991, 50 min).
La Cinémathèque de Bretagne célèbre les jeux olympiques et questionne les pratiques sportives professionnelles et amateures en Bretagne.
Rares sont les femmes pratiquant le sport dans les archives filmées conservées à la Cinémathèque de Bretagne. Cette invisibilité témoigne d’une époque où elles n’étaient pas libres de jouer au foot, pratiquer la natation ou autres sports de combat.
Rencontre avec Sandy Montañola, enseignante-chercheuse sur le sport, le genre et les médias.
ET AUSSI...
Le 18 juin sera lancée Amorce, une plateforme digitale unique qui rassemblera l’ensemble des collections de mémoire filmique du réseau Diazinteregio. 19 cinémathèques régionales mettent en commun leurs archives et proposent plus de 20 000 films disponibles dans une base de données ouverte et gratuite pour tous les publics, chercheurs, étudiants, réalisateurs, recherchistes & grand public.
L'opération a été soutenue par l’État dans le cadre du dispositif "Numérisation du patrimoine et de l’architecture" de la filière des industries culturelles et créatives (ICC) de France 2030, opéré par la Caisse des Dépôts.
Cette seconde édition du Kino Rétro - Remake It ! portée par Ciclic Centre-Val de Loire, Equinoxe, Cinésia en partenariat avec la Cinémathèque de Bretagne a rencontré un vif succès avec 34 films réalisés.
Les règles étaient simples et collectives : parler de la thématique du "Corps sans limites", utiliser 50% d'images d'archives issues des collections de Ciclic et de la Cinémathèque de Bretagne, créer un film de 5 minutes.
Visionnez ici les films réalisés et découvrez nos images sous un nouvel angle, souvent décalé ! Parmi nos coups de cœur : Übermensh projeckt, Humalos ou encore La banale histoire d'Augustin T.
Dimanche 9 juin à 21h05 sur France 5
Un documentaire en deux parties, produit par 2P2L et French Cancan.
Après "le Siècle des Icônes", Bertrand Delais revisite le XXe siècle sous le prisme des Explorateurs. Pendant des siècles, l’Homme n’a eu de cesse d’explorer la "terra incognita". Au XXe siècle, grâce aux progrès technologiques et aux découvertes scientifiques, les dernières frontières sont tombées, du plus haut sommet du monde aux abysses des océans, de la conquête du ciel à l’immensité de l’espace...
Vendredi 21 juin à 22h55 sur France 5
Sous la forme d’un roman initiatique pop, à l’aide d’archives et de séquences d’animation, Michel Foucault, le philosophe et le poisson rouge donne corps aux métamorphoses successives de la vie et de l’œuvre de Foucault, intellectuel engagé dont les écrits restent, quarante ans après sa mort, parmi les plus lus et cités au monde.
Plus d’une minute de films de voyage des années 70 déposés à la Cinémathèque de Bretagne accompagnent Michel Foucault à travers le monde, dont plus de 30 secondes issues du film Tunisie, de Roger Halique.
Musée de Bretagne - Rennes (35)
Jusqu'au 25 février 2025
Depuis la fin du 19e siècle, la photographie s'intéresse à la représentation du sport. À partir de l’entre-deux-guerres, alors que le sport devient un phénomène de société, les progrès techniques offrent de nouvelles possibilités aux photographes dans l’accès à l’instantané. Les mouvements des corps sont saisis en pleine performance et jusqu’à l’insolite ; les photographes regardent l’architecture spécifique des lieux du sport. Une "grammaire visuelle" s’invente.
Environ 7 minutes de films de la Cinémathèque de Bretagne seront présentés dans le parcours de l’exposition.
Musée des Beaux-Arts - Rennes (35)
Du 15 juin au 22 septembre 2024
L’exposition propose une plongée dans l’univers du graffiti, des années 1960 à nos jours, à travers le prisme de l’usage de la bombe aérosol à des fins artistiques. Qu’il s’agisse de bombage à main levée, de pochoir ou de graffiti-writing, l’aérosol s’impose comme une forme d’expression artistique plurielle, riche de plus d’un demi-siècle de pratique. Tantôt illégale, tantôt tolérée, la création peut se développer sur des palissades, des rames de métro ou en atelier.
Le clip Zulu Zone, des Macadam Society, tourné grâce à l’ACAV en 1984 dans le quartier du Val Hir à Brest, figure dans l’exposition.
Les Capucins - Brest (29)
Du 15 juin au 22 septembre
Navire de légende dont l’histoire a marqué le patrimoine naval français, le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc demeure un souvenir fort dans le cœur des Brestoises et Brestois. À l’occasion du 60e anniversaire de sa première campagne (1964-2024), l’exposition éclaire les liens tissés entre ce navire emblématique de la Marine nationale et Brest, lieu de construction et port d’attache.
A travers un parcours scénarisé, découvrez la vie de ce mythique navire-école et ambassadeur de la France qui, durant ses 46 années de service, a parcouru plus de 3 millions de km, réalisé 44 campagnes autour du monde et formé 6 400 officiers. Explorez le rapport intime liant la Jeanne et Brest à travers des témoignages et des documents inédits, notamment issus des collections de la Cinémathèque de Bretagne.
Le LiFE - Saint-Nazaire (44)
Du 15 juin au 15 septembre
Plongez dans l’histoire de votre ville et (re)découvrez le patrimoine sportif nazairien avec Starting Block, une exposition ludique, participative et historique.
Vous découvrirez dans ce parcours une pépite retrouvée grâce à la Grande collecte du sport menée en partenariat avec les Archives départementales de Loire Atlantique. Le Service archives et documentation de la ville de Saint-Nazaire a déposé un film intitulé "8, 9, 10, out !". Il s’agit d’un documentaire réalisé en 1963 par les cinéastes amateurs Pierre Logé et Paul Doucet, témoignant de l’entrainement en salle ou sur les plages nazairiennes, et des combats du boxeur nazairien Souleymane Diallo. Ce témoignage unique se termine par la victoire de Souleymane Diallo qui devient champion de France après avoir battu Hippolyte Annex le 16 juin 1963 (en ligne à partir du 15 juin).
D'an 8 a viz Even 1961 e oa bet aloubet is-prefeti Montroulez gant 5000 labourer-douar. En o zouez, Alexis Gourvennec, prezidant ar SICA nevez-krouet ha Marcel Leon, sekretour FDSEA Penn-ar-Bed, a zo e penn stourm al labourerien-douar diwanet er bloavezhioù 60. Tamallet e vez outo bezañ aozerien ar vanifestadeg-veur : bac'het int neuze e-pad un nebeud devezhioù ha lakaet digablus gant lez-varn Montroulez d'an 22 a viz Even. War ar skeudennoù-mañ e weler anezho degemeret gant ur mor a dud e straedoù Montroulez.
En français - Le 22 juin 1961, Alexis Gourvennec et Marcel Leon sont accueillis par la foule à la sortie du tribunal de Morlaix suite à leur relaxe (voir le sujet en français).
La newsletter
de la cinémathèque de Bretagne
Pour recevoir toutes nos informations,
inscrivez-vous