Depuis avril 2009, Entrefil, la newsletter de la Cinémathèque de Bretagne vous tient informé mensuellement des activités de la Cinémathèque en matière de collectages, diffusions culturelles, expositions ou documentaires utilisant nos archives.
Entretien avec Anthony Le Brun, réalisateur du film Le Fantôme d'Armen
Le Fantôme d’Armen est constitué exclusivement d’images de la Cinémathèque de Bretagne. Comment et pourquoi tombe-t-on dans la marmite de nos collections ? Rencontre avec son réalisateur Anthony Le Brun, qui nous explique son cheminement.
Comment as-tu découvert les archives de la Cinémathèque de Bretagne ?
C’était vers 2012, pendant un cours d’option en L2 Art du Spectacle à Rennes 2 animé par Jean-François Delsaut, le responsable de l’antenne de Haute-Bretagne d’alors. Il nous a présenté les archives et leurs différentes utilisations au cinéma : narrative, documentaire, expérimentale… Il nous a également présenté le cinéma amateur de l’époque (les cinéclubs notamment, ancêtre de nos kinos modernes).
À la fin du semestre, nous avons eu un exercice de montage autour d’une sélection d’archives de cours d’école. J’avais fait une sorte de clip, Jean-François avait particulièrement aimé le film et m’avait demandé s’il pouvait le diffuser (je ne sais plus dans quel cadre, mais en tout cas le montrer). À l’époque, j’aiguisais tout juste mon intérêt pour le montage et c’est là, en travaillant directement la matière, que j’ai découvert le formidable potentiel de ces images.
As-tu un penchant particulier pour le cinéma amateur ?
J’aime le cinéma amateur car c’est avant tout des films de passionnés. Je ne dis pas que les films professionnels ne sont pas faits par des passionnés, mais chez l’amateur il y a un aspect non lucratif, c’est issu plus d’un désir que d’une commande. Il y a quelque chose de touchant, surtout pour le film amateur des débuts. À l’époque, le matériel pour filmer était beaucoup moins accessible qu’aujourd’hui, et beaucoup plus cher ! Les enjeux étaient beaucoup plus grands et il fallait avoir beaucoup plus de savoirs et de techniques pour manipuler le matériel. Pour faire des économies de pellicule, il fallait réfléchir à ce qu’on allait filmer, pourquoi, sous quel angle, faire attention à la lumière… Ce n’était pas à la portée de tout le monde.
Comment est venue l’idée du film Le Fantôme d’Armen ?
Pendant mon master 2, j’ai eu l’envie de réaliser un film, mais je n’avais pas envie de tourner, je ne me sentais pas prêt pour ça. Je voulais créer un film de montage, seul avec mes images, mes sons et mes idées. C’est alors que j’ai repensé aux archives de la Cinémathèque de Bretagne, à toute cette matière précieuse que j’avais découverte quelques années auparavant (...)
Lucie Jullien
Le Fantôme d'Armen est consultable en ligne dans l'espace adhérents et sera diffusé aux Champs Libres à Rennes le dimanche 30 mars.
À l'occasion de l'entretien mené ci-dessus, Anthony Le Brun s'est confié sur ses coups de cœur dans le fonds de la Cinémathèque de Bretagne :
"Les films de Louis Le Meur, qui a filmé sa famille pendant plusieurs années, avant et après guerre, dans des scènes de familles ou même dans des courts métrages qu’il mettait en scène avec ses enfants. Le fonds Jean Lacombe est superbe également, j’ai déjà utilisé pour Le Fantôme d’Armen certaines de ses images filmées à bords de son bateau entre New-York et la Bretagne, mais le fonds entier me donne une autre idée de film… "
Découvrez ce film de Jean Lacombe lors de ses deux courses transatlantiques réalisées en 1960 et 1964, dans le cadre de l'OSTAR (The Observer Single-handed Trans-Atlantic Race). Lors de ces courses en solitaire, le réalisateur nous montre le quotidien de la vie à bord du navire : couchage, outils de navigation, réserves d'eau...
NOTRE SÉLECTION
Lundi 10 mars à Perros-Guirec (22)
Un documentaire de Jo Potier et Evelyne Corson (1984, 20 min)
Le Chant de la terre suit la poétesse Anjela Duval dans son quotidien à la ferme familiale dont elle s'occupa toute sa vie. Entre travaux paysans et écriture, elle cultive la terre le jour et écrit des poèmes, textes et chansons en breton le soir, mettant en lumière son attachement au monde rural, à la Bretagne, à sa langue.
Suivi de La langue bretonne de Nicole et Félix Le Garrec (1976, 25 min) et A vouezh uhel de Bleuenn Le Borgne (2023, 49 min, Kalanna Production)
En partenariat avec Cinéphare - Zoom Bretagne. Dans le cadre de Mizvezh ar brezhoneg, le mois de la langue bretonne.
Vendredi 14 mars à Rennes (35)
Dans le cadre du 100e anniversaire de la grève des ouvrières d'usine de sardines à Douarnenez survenue en 1924, la Cinémathèque de Bretagne présente deux films réalisés par la cinéaste Marie Hélia : L'usine rouge (1989, 26 min, Paris Brest Productions) et Les filles de la sardine (2000, 52 min, Paris Brest Productions).
Rencontre avec Fanny Bugnon, maîtresse de conférences en histoire contemporaine et études sur le genre à l'Université Rennes 2, auteure du livre L'élection interdite - Itinéraire de Joséphine Pencalet ouvrière bretonne (1886-1972).
Dans le cadre du festival Ré-elles. En partenariat avec Comptoir du Doc.
Jeudi 27 et dimanche 30 mars à Lorient (56)
Cette nouvelle édition du festival de films Pêcheurs du monde, ancrée sur le territoire, invite à partager le quotidien des gens de mer, à vibrer, à entrevoir le futur des humains et des océans. Cette année est consacrée aux pêcheurs face aux défis de l’environnement.
Deux projections sont organisées en partenariat avec la Cinémathèque de Bretagne : Les femmes, de l'observation à la science jeudi 27 mars accompagnée par Yvanne Bouvet, Françoise Pinard, Alain Pichon, Marcel Le Gac, Jean Tonnerre et la Cinémathèque de Bretagne et Entre les vagues dimanche 30 mars, en présence du réalisateur Alain Pichon.
ET AUSSI...
Retrouvez toutes les séances organisées dans le cadre des événements liés à la journée internationale de lutte pour les droits des femmes : le 9 mars à Rennes, le 14 mars à Rennes, le 20 mars à Nantes et le 27 mars à Lorient.
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Du 28 février au 26 mars 2025
Médiathèque de Pleslin-Trigavou (22)
Instants Polaires est une exposition réalisée avec des images issues des films des Expéditions Polaires Françaises. Elle témoigne des expéditions menées dès les années 40 dans les pôles avec la découverte de nouveaux horizons, le déploiement logistique conséquent et les conditions des scientifiques.
Chaque photogramme illustre la réalité d'un quotidien sur les terres glacées de l'Arctique et de l'Antarctique. Cette exposition est accompagnée de livrets pour vous guider et d’un montage d’extraits de films pour se plonger dans les pôles avec les scientifiques.
Du 11 mars au 14 septembre 2025
Musée de Bretagne - Rennes (35)
Dans sa série Gwiskañ ("Revêtir"), Aurélie Scouarnec s’est intéressée à celles et ceux pour qui le port des costumes de Bretagne revêt un sens intime, notamment au sein des cercles celtiques. À l’occasion de championnats ou de festivités, elle a suivi l’activité de ces différents groupes, avec une attention particulière portée aux gestes d'habillage entre femmes.
Parmi les fonds d’archives explorés, celui de la Cinémathèque de Bretagne dont plusieurs photogrammes seront exposés, notamment des images issues des films de Georges Paugam.
Mardi 4 mars à 23h40 sur ARTE
Apanage exclusif des hommes pendant des millénaires, le métier de secrétaire s’est soudain complètement féminisé à l’orée du 20e siècle, au point de devenir l’une des incarnations les plus puissantes de l’imaginaire patriarcal. Avec la complicité et le témoignage d’une douzaine d’entre elles, ce film propose de raconter ce revirement spectaculaire et son écho persistant, encore aujourd’hui.
Plus que quelques jours pour voir ces films :
Dans le cadre des 5 ans de la plateforme Nantes Patrimonia, les artistes Lenparrot, Marion Le Nevet et Pierre Lucas ont créé un ciné-concert original sur des images d'archives de Nantes conservées à la Cinémathèque de Bretagne.
Depuis 2014, l’association HF+ Bretagne publie un diagnostic biennal soulignant les inégalités de genre dans différents domaines des arts et de la culture en Bretagne. Les chiffres qui en résultent permettent de repérer les leviers sur lesquels chacun et chacune peut agir pour lutter contre les discriminations envers les femmes et les personnes non binaires dans ces secteurs.
Pour le diagnostic 2024, qui sera publié en septembre 2025, HF+ Bretagne donne à nouveau une place au cinéma et à l’audiovisuel sur le territoire. Les objectifs du diagnostic sont de compter les données publiques sur la diffusion, la production et l’exploitation en Bretagne, tout en travaillant avec les partenaires du territoire pour recueillir des données spécifiques sur la répartition genrée.
Ty Films, le Groupe Ouest, Longueur d’ondes, la Cinémathèque de Bretagne et le Pôl.e audiovisuel de Douarnenez avec le soutien de la Région Bretagne, se sont associés pour créer "l’Archipel des récits", un pôle territorial autour des nouveaux récits en son et en image. Lauréat de l’AMI "Pôles territoriaux d’industries culturelles et créatives" du ministère de la Culture (France 2030), les porteurs de projet développent actuellement une étude d’ingénierie visant à préciser le modèle économique, organisationnel et juridique de ce nouveau pôle territorial. Dans ce contexte, il a été convenu de mener un audit sur la filière son (comprenant la radio, le podcast, la création sonore et le son à l’image). L'audit son a été réalisé fin 2024 par Violette Voldoire, et le rapport de cette mission est à télécharger ici.
Découvrez sur la plateforme Amorce les films tournés en Bretagne conservés par les cinémathèques du réseau Diazinteregio.
Concarneau est un film de Jean Paret, tourné dans la ville close dans les années 50-60, et conservé par la Cinémathèque municipale de Saint-Etienne, première cinémathèque régionale créée en France en 1922.
D'an 13 a viz Meurzh 1972 e krogas ac'huberezh embregerezh ar "Joint Français" gant ar vicherourien·ezed. Goulenn groñs a reont ma vefe gwellaet o aozioù labour ha ma vefe kresket o c'hopr a 70 santim an eur, e-pad ur stourm tenn a bado eizh sizhunvezh. Miliadoù a dud a vez o tibunañ e straedoù Sant-Brieg, kengred ganto. Ur film-test a voe sevenet d'ar mare-se gant Jean-Louis Le Tacon hag ar strollad Torr e Benn : Voici la colère bretonne, la grève du Joint Français.
En français - La grève du Joint Français débuta en mars 1972 et dura 8 semaines (voir le film).
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