Cinécabaret Vauban

Les premiers clubs de cinéma d’amateur naissent au moment de l’avènement du cinéma parlant et leur presse corporative n’échappe pas à la « querelle du parlant ». Si certains amateurs s’enorgueillissent d’échapper en 1930 à « la mode » des films sonores, les plus curieux tentent l’aventure et le font savoir dès 1932 ! Et que font-ils ? Ils s’essayent à la « cinématisation d’un disque ». Avec ce premier essai, ces cinéastes inaugurent une pratique qui se développe à la fin des années 30 et va devenir très en vogue dans les concours et les clubs de cinéma d’amateur d’après-guerre. Une chanson… c’est un scénario tout trouvé, le moyen de réaliser un film sonore et de tourner à l’économie puisqu’une chanson dure rarement plus de quelques minutes ! Ce nouveau genre devient un espace de liberté, lieu de revendication ou de satire politique, lieu d’essais créatifs sur la forme ou d’expérimentation des techniques d’animation, le lieu enfin de toutes les libertés où les cinéastes amateurs, en majorité des hommes, se permettent plus facilement des allusions coquines. Aujourd’hui, ces chansons filmées retracent aussi l’histoire de la chanson populaire entre les années 30 et les années 80. Charles Trenet, les Frères Jacques, Aznavour sont redécouverts avec plaisir dans les représentations qu’en fabriquent les cinéastes amateurs.

Ce programme a été réalisé par Julie Guillaumot, chargée de mission Valorisation au Pôle Patrimoine de Centre Images, en collaboration avec l'association Européenne INEDITS - Films Amateurs/Mémoire d'Europe.

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