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Attendre la Libération, la catastrophe du Boivre [43645]

Film amateur | Bretagne

Ce film est un montage d'archives issues d'un corpus analysé et travaillé par les étudiants Enora Benon, Ludine Berry, Léo-Pol Sellin et Anaïs Sequin dans le cadre d'un projet tutoré pour le Master Patrimoine et musée de l'Université de Bretagne occidentale. Il est enrichi du dossier pédagogique Visages et récits des libérations en Bretagne

Les extraits utilisés dans le film sont à titre d’illustration et ne reflètent pas toujours fidèlement les lieux mentionnés. Seul le propos historique est authentique.

Ce film est un montage d'archives issues d'un corpus analysé et travaillé par les étudiants Enora Benon, Ludine Berry, Léo-Pol Sellin et Anaïs Sequin dans le cadre d'un projet tutoré, faisant partie du dossier pédagogique Visages et récits des libérations en Bretagne. 

 

 La capsule précédente Attendre la Libération, les poches de l'Atlantique, consacré aux poches de l’Atlantique en Bretagne, se conclut sur le sentiment ambivalent des civils, libérés neuf mois après le reste du territoire. S’ils éprouvent évidemment un soulagement, celui-ci est mêlé à l’impression d’avoir été oubliés, parfois renforcé par la douleur du deuil causée par des drames survenus peu avant la reddition.

Le premier plan de ce film est tourné à Lorient, où les colonnes américaines se succèdent sur le pont suspendu de Kérentrech, situé à l'emplacement de l'actuel pont Saint-Christophe. Dans le centre, la population accueille les libérateurs, mais l'enthousiasme y reste bien plus mesuré que l'euphorie observée à Rennes en août 1944.
 
Témoin de la Libération à Saint-Père-en-Retz, une commune périphérique de Saint-Nazaire qui se trouvait dans la poche, Gérard Guard n’est pas plus enthousiaste lorsqu’il évoque cet événement dans son témoignage enregistré pour la série Images de Village en 2004. En revanche, il garde en mémoire le drame survenu au lieu-dit Le Boivre le 17 mars 1945, seulement deux mois avant la fin de la guerre.
 
Les marais inondés par les Allemands 
 
Angèle Foucher et Thérèse Maurice, également originaires de Saint-Père-en-Retz, expliquent dans leur témoignage le contexte de la catastrophe. Le Boivre est un terrain marécageux dont l’eau rejoignait la mer grâce à "des canaux ou des étiers", pour reprendre leurs mots. Lorsque les Allemands décident de fortifier les côtes dans le cadre de la construction du Mur de l’Atlantique, ils bouchent les canaux et les écluses de nombreux marais du Pays de Retz, notamment celui du Boivre. Au fil des hivers, l’eau monte progressivement, transformant le marais en lac, précédé d’un champ de mines pour constituer un véritable obstacle.
Dans le film, les marais sont illustrés par des images du documentaire Brière et Briérons de Richard Chenay, qui capture en 1947 la vie dans cette région située au nord de Saint-Nazaire. Ces paysages se rapprochent de celui du pays de Retz où la catastrophe a eu lieu.
 
Le 17 mars 1945, la catastrophe 
 
Finalement, le débarquement ne survient pas dans les dunes au sud de Saint-Nazaire, mais en Normandie, et depuis septembre 1945 la Bretagne est libérée à l’exception des poches. Puisque le ravitaillement devient une problématique majeure, et que les parcelles inondées du Boivre pourraient être cultivées, les autorités allemandes acceptent que la population creuse une tranchée pour évacuer l’eau jusqu’à la mer, ce qui nécessite de franchir le champ de mines.
 
L'occupant commence le déminage le 15 mars 1945 et, deux jours plus tard, un groupe de cultivateurs, principalement des riverains et des ouvriers agricoles, se rassemble pour continuer de creuser la tranchée. Une mine normalement désamorcée est imprudemment manipulée et lancée sur un tas, provoquant une énorme déflagration, tuant 15 civils et deux soldats allemands.
 
 
Pour illustrer les témoignages 
 
Dans son film L'empreinte de l'Attila, Emile Gaudu documente en 1945 les destructions à Saint-Malo et dans les communes environnantes, afin de mettre en lumière l'œuvre du nazisme, marquée par la destruction, la mort et la désolation. Il expose également les dangers des explosifs abandonnés par l’occupant et les travaux de déminage réalisés par des prisonniers de guerre allemands. En l'absence d'images d'archives tournées lors de cet événement, nous avons choisi de mettre en regard ces images d'Emile Gaudu avec les témoignages afin d'illustrer le récit méconnu de la catastrophe du Boivre.
 
Épilogue 
 
Ce drame traumatise la population au sud de la poche de Saint Nazaire et marque ainsi au moins autant les esprits que la libération, survenue deux mois plus tard, le 11 mai 1945. Dans la suite de leur témoignage, Angèle Foucher et Thérèse Maurice restituent bien la dimension humaine de cet épisode et sa prégnance dans la mémoire des habitant·es de Saint-Père-en-Retz. Il est possible de consulter le reste du témoignage en suivant ce lien. Enfin, ce film entend également rendre hommage aux victimes de la catastrophe en donnant une place à leurs noms :
 
Pierre Artus (45 ans)
Louis Badeau (21 ans)
Francis Berthebaud (21 ans)
Georges Crépin (16 ans)
Joseph Gautier (31 ans)
Constant Glaud (18 ans)
Léon Guilbaud (23 ans)
Joseph Louérat (17 ans)
Eugène Moriceau (31 ans)
Eugène Morisseau (21 ans)
Joseph Berthebaud (23 ans)
Adolphe Foucher (71 ans)
Jean-Marie Gineau (54 ans)
Pierre Martin (13 ans)
François Leduc (30 ans).
  

 

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