À chaque commémoration de mai 68, une brochette d’anciens leaders étudiants, issus généralement de milieux privilégiés, est conviée par les médias à raconter ses souvenirs de jeunesse. Ses grands soirs et ses petits matins, entre la Sorbonne et l’Odéon. Le mai de Paris la Jacobine, le mai du quartier latin, le mai libertaire. À Nantes, l’esprit de Mai soufflait fort aussi, mais c'était un autre mai : le mai des ouvriers et des paysans, le mai égalitaire. "Nantes la rouge" a joué un rôle précurseur dans l’occupation des usines, avec la première d’une longue série : Sud-Aviation, le 14 mai. Le Comité central de grève (la "Commune de Nantes") a constitué une initiative symbolique forte. Les contestataires les plus radicaux n’ont pas hésité à prendre d’assaut la préfecture à deux reprises... Dans la tourmente, le préfet demandait l’autorisation de leur tirer dessus. Le film apporte un éclairage pertinent sur les conditions économiques et sociales qui expliquent l’union, exceptionnelle en France, des ouvriers, des paysans et des étudiants en Loire-Atlantique. Il propose une rencontre avec plusieurs des acteurs et des témoins de ces événements, illustrée d’archives riches et souvent inédites