Georgette Bourbonneux (1913 - 1983) naît dans une famille d’artisans. Lissiers de génération en génération, elle apprend et pratique ce métier à la prestigieuse Manufacture des Gobelins à Paris. Elle travaille avec les plus grands, Marc Chagall, Mario Prassinos, Thomas Gleb ou encore Maurice Savin. Elle réalise surtout des tapisseries de haute-lice, où la chaîne est tendue verticalement sur le métier.
À la Manufacture des Gobelins, Georgette Bourbonneux rencontre Monsieur Maître, un artiste et photographe qui lui enseigne les rudiments de la prise de vue et du développement. Conquise par ses enseignements, elle achète une caméra 9,5 mm et différents objectifs. Cet appareil, qui est toujours dans sa famille, lui permet d’immortaliser des moments de bonheur en famille. En 1930, elle tourne son premier film amateur et ne lâche pas sa caméra jusqu’aux années 80. Elle tombe amoureuse de la Bretagne en 1947 après un séjour à Erquy, et décide d’y retourner tous les ans jusqu’en 1983. Elle vit un temps à Quiberon.
Pendant la guerre, Georgette Bourbonneux filme le Val de Grâce à Paris, où étaient transportés des blessés encombrants pour les occupants. Alors que les Allemands surveillent attentivement les ouvriers des Gobelins pour s’emparer des tapisseries et les ramener en Allemagne, elle détruit ses pellicules, de peur des représailles.
Mais une grande majorité de ses films existent encore et sont conservés à la Cinémathèque de Bretagne. Très attentive aux détails, elle filme avec tendresse ses proches, et semble affectionner les plans serrés, qui permettent de retranscrire avec exactitude les visages et attitudes de chacun.e. Des Gobelins à Quiberon, les films de Georgette Bourbonneux voyagent avec elle, et immortalisent en noir et blanc sa réalité.
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