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clématites 1929-31 (Les) [3792]

Film amateur | Bretagne
Séquence très brève sur une façade de château Renaissance Chenonceau. « Laval 1929-la douche », lavage de la voiture (une Chenard) devant la maison du quai Béatrix à Laval enfants.
« Eté 1929 aux Clématites » à Changé (Mayenne), cantonnier, deux voitures hippomobiles passent suivies d’un appareil d’entretien de voie ferrée puis passage d’un train, gardien de vaches, charrettes tirées par chevaux, deux enfants assis sur des chaises observent les moyens de transport qui passent, autocar, vélos ; « Le bain de bébé », éponge, shampoing, « Le petit déjeuner »préparation, lait et café, enfants en pyjama, tartines, cuillère à bouillie, « La vigne », vue sur la vigne, arrosage et traitement de celle-ci avec un vieil appareil (pour le sulfatage?), jardin, on enveloppe les grappes dans un sac pour éviter qu’elles ne soient manger par les oiseaux, cueillette sur une échelle par Mme Fournier, le raisin est servi aux enfants, « Pauvre pigeon » pigeon dans sa cage, fillette, « La leçon », devoirs de vacances avec grand-mère.
«Au Buat » ferme située près des Clématites, sortie des moutons, bouc, chien, charrette de foin tirée par un cheval, portrait d’un enfant, bouc, dans la cour de la ferme, cochon, poules et poussins, un coup de cidre, baratte, pomme, une essoreuse à salade, bouc, voiture pour enfant avec pédales.
« Au Genest 1930, La Besnerie » (en Mayenne, maison de campagne d’amis de la famille au lieu dit Genest en Mayenne), enfants, ballons, « Le repas des fauves », les lapins, la dompteuse de lapin au Buat, préparation d’un biberon pour un petit lapin, lapin mangeant de la verdure ; famille dans le jardin.
Saint-Malo lors des fêtes de Pâques, trois mâts (peut-être une fête des Terres-neuvas), bateau militaire, voitures, remparts, porte Saint-Vincent, statue de Châteaubriand près de la tour de Quic’en Groigne, sa tombe (mort en 1848) sur l’île du Grand Bé et beau panorama sur l’intra-muros.
Rothéneuf, les rochers sculptés à la pointe du Christ (sculptures réalisées pendant 25 ans à la fin du XIX-début 20eme siècle par l’Abbé Foure 1839-1910, ancien directeur du collège de Saint-Malo), pique-nique en famille avec Marie-Louise et Georges et leurs enfants sur la plage de Rothéneuf par temps frais à Pâques.
« Laval 1931, un gentil couple" Guy et Monique Fournier déguisés (tutu et marin) par leur tante Odette, posent devant le cinéaste dans le jardin de la maison du quai, puis les enfants sont déguisés en japonais, ombrelle, kimono.

Odette Guilloux, épouse Périn (1904-1995) est issue du mariage en 1901 de Mme Vve Baugé, née Loiseau (1870-1971) avec M. Louis Guilloux. Le premier mari de Georgette Loiseau , M. Charles Baugé décède en 1900, et son épouse, femme énergique et intelligente, développera, avec son nouveau conjoint, le commerce de quincaillerie en gros, métaux non ferreux, à Laval. L'entreprise fournit tout l'Ouest et se trouve dépositaire de la marque de la " Vieille Montagne " à Hennebont. 

Issue de la bourgeoisie commerçante de Laval, Odette Guilloux n'aura aucune activité professionnelle. En 1929, ses parents lui offrent une caméra Pathé Baby. Disposant de temps libre, elle s'adonne à divers hobbys comme la photographie (qu'elle pratique avec sa sœur aînée, mère de Monique Sarazin, dans la maison du quai à Laval, où elles installent une chambre noire), le théâtre (elle joue la comédie dans une troupe d'amateurs de 1930 à 1936), pratique le dessin et l'aquarelle et s'exerce avec habileté à de nombreux travaux manuels (broderie) et de décoration. 
En même temps, elle prend des cours de chant (répertoire d'opéra) et se produit dans des spectacles locaux où elle remporte quelques succès. 
Elle pratique la pêche dans la rivière La Mayenne. Elle confectionne de la pâtisserie et des petits-fours. Plus âgée, elle se passionne pour les fleurs de son jardin. 
Elle possède le fil d'un photographe et sait immortaliser le bon instant qui laissera passer une émotion ou une situation amusante. Son tempérament gai, son côté épicurien, sa spontanéité, son assurance surprenante laisse transparaître une joie de vivre. Elle cherche à rendre plus agréable la vie quotidienne. 
Sa vision est contemplative, parfois espiègle, mais toujours empreinte d'une certaine tendresse. Quand elle se laisse filmer, elle confie la caméra à sa sœur. 
Les vacances que la famille passe à Pornichet lui permettent de filmer le cercle familial. Vers 1927, son père loue la villa " Les lianes " (avenue Gabrielle), puis vers 1930, il achète la Villa Welcome (avenue Collet, derrière l'Hôtel de l'Océan). La villa Welcome a été construite vers 1910 pour une mondaine parisienne - que l'on disait artiste et qui l'aurait peu fréquentée - et elle est vendue avec tout son mobilier et la vaisselle (faïencerie bretonne). À cette époque, la villa est encore entourée de nombreux pins. La villa comporte deux étages, dispose de six chambres, d'une grande cuisine et d'un petit salon, d'une salle à manger, d'une salle de bain et au rez-de-chaussée d'un WC ; il y a l'eau courante et le chauffage central. Les Guilloux viennent en train de Laval avec leur domesticité. La famille les rejoint durant l'été. Les épouses restent avec les enfants et les maris arrivent en voiture pour le week-end. 
La villa est vendue au décès de Mme Guilloux. Elle est démolie et le terrain sert à l'édification de l'immeuble " Concorde " en bord de mer. 

Les films réalisés pendant les vacances sont montrés, durant l'hiver à Laval, dans le cercle familial et à des amis. Les scènes avec les "domestiques " faisant le café et la lessive se déroulent dans le jardin de la Villa Welcome. L'une d'elles, dévouée et active, restera jusqu'à sa mort au service de Mme Guilloux, l'autre, surnommée Nana par les enfants, servira Marie-Louise Fournier. 

Pendant la guerre, Odette Guilloux photographie Laval bombardée. Ses films tournés précédemment, restés dans la maison de Laval occupée par les Allemands, seront débobinés par ceux-ci et abandonnés en vrac. Odette Guilloux les remet en état dans les années 50, lorsqu'elle recommence à filmer le cadre familial. 
Elle procède elle-même au montage de ses films, y incluant des titres et rédige des fiches manuscrites avec le détail de ses prises de vue. Ses films continuent de montrer son quotidien estival, et retracent ses voyages en Italie, en Corse ou en Mayenne.

Odette Guilloux se marie à l'âge de 42 ans avec un veuf, M. Charles Perin. Elle a peu voyagé, si ce n'est en France, en Italie et en Corse. Autodidacte, elle a cependant fait partie d'un club de cinéaste amateur après la guerre, sans toutefois participer à des concours. Bien que fréquentant des amis cinéastes, elle n'est pas vraiment cinéphile. 
À partir de 1984, elle cesse de filmer, mais pratique encore un peu la photographie. Elle décède 11 ans plus tard, laissant derrière elle des heures de films magiques, retraçant avec curiosité et tendresse, des moments de bonheur de la famille Guilloux.

 

Propos recueillis auprès de M. et Mme Sarazin le 14 avril 2004.

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