Crocher dedans. Une vieille formule de marin, un peu cruelle. Une évidence qui traîne toujours au bord des quais : devenir pêcheur reste un défi. La mer trie les hommes. Peu résistent à la longue. Thomas, lui, s’accroche à son rêve, se faire une place à bord, un jour tenir la barre.
Ce film est d’abord l’histoire d’un retour à la mer. Un fils et petit-fils de marin qui décide, à 35 ans, d’abandonner le confort de sa carrière de juriste pour l’aventure de la pêche. Thomas embarque sur le Sirocco, un fileyeur du port d’Audierne, sa ville qu’il n’a jamais quittée.
Il endure un métier qu’il savait éprouvant, qui bouleverse sa vie sociale et courbature son corps. Mais Thomas a noué ce choix au plus profond de lui, avec l’idée un peu romantique d’y trouver «le meilleur » de lui-même.
Pour les autres matelots, qui sont souvent à bord depuis leurs 16 ans, Thomas et ses études sont des énigmes. Pourquoi venir à la pêche, aujourd’hui en France, quand on peut faire autre chose? Poser la question à Thomas n’est pas suffisant, il faut parler aux autres, David et Aurélien, aller comprendre ce qui réveille chaque nuit les derniers marins-pêcheurs d’après la crise.
C’est un film au coeur de la petite pêche, côtière et artisanale. Cette pêche que l’on croit à l’abri, que l’on espère durable. Cette pêche qui aurait pu disparaître faute de poissons. Et qui pourrait encore s’arrêter faute
de marins.
C’est un film d’espoir. Le tableau est sombre, mais la lumière existe.