Guy sillonne la campagne, de Bolazec à Trémargat et de Carnoët à Pont-Melvez. Sa silhouette trapue, son pas énergique, sa franche poignée de main, assortis d'un propos de circonstance en français ou en breton, rassurent plus d'un éleveur. Question de confiance dans l'homme de l'art, mais aussi de sympathie pour un personnage passionné, aussi prompt au rire qu'au coup de gueule. Histoire aussi d'amitié pour l'enfant du pays, terrible parfois, mais toujours généreux.

Dans bien des cas, Guy est appelé en dernier recours. Il est alors le véto pompier, celui qui arrive quand l'agriculteur a tout essayé : « la piqûre de la dernière chance ».

Dans ce pays du lait, Guy soigne des vaches à longueur de journée. Il intervient la plupart du temps en urgence, opérant directement dans l'étable, sous l'oeil inquiet du propriétaire.

En Argoat, comme dans toutes les campagnes, les fermes se modernisent mais les problèmes de dépopulation se vivent aussi au quotidien.

Quand on est agriculteur ou éleveur on voit peu de monde. Le véto devient alors souvent le confident de ses clients.

Il ne s'agit pas pour autant de faire un film documentaire sur le travail d'un vétérinaire en campagne, il s'agit de rendre visible l'esprit de responsabilité qui anime cet homme, dans le monde rural d'aujourd'hui.

Rendre visible cela, c'est filmer l'homme en action, se “coltinant” la ruralité dans toute son amplitude et sa diversité. C'est rendre la générosité des rencontres et des contacts ; c'est faire entendre et saisir la qualité de parole efficace, respectueuse, chaleureuse, tolérante. C'est donner à voir l'énergie d'un homme en mouvement. Un homme amoureux de la nature qui l'entoure et qui va sur le tas, le jour, la nuit, quand on l'appelle, quand il le faut, quand cela ne va plus.