Casablanca, 11 juin 1986.

"Un couple en déconfiture"
Pendant que l’équipe nationale de foot gagne un match historique contre le Portugal en coupe du monde, Daoud se dispute avec sa femme Amina. Puis un coup de feu part. Quand l’arbitre siffle la fin de la rencontre à la télé, on ne sait pas ce qui s’est passé entre Daoud et sa femme. Daoud est un policier, au visage paralysé après un coup reçu durant les émeutes de 81, il est inexpressif et sa vie est en ruine à cause de sa tendance compulsive de coureur de jupons. Il reçoit un ordre de mission : se poster à un pont en lisière de ville pour le garder car le cortège royal risque de passer à n’importe quelle heure de la journée.

"Un flic sur un pont"
Daoud se retrouve sur un pont perdu et ressasse l’échec de sa vie en piétinant les ruines de ses ambitions passées. Lentement le cadre mélodramatique et dépressif du récit laisse place à la féerie et à la comédie quand il commence à faire face aux villageois qui habitent de chaque côté du pont.

"Deux villages frères ennemis"
Il y a le village de Coca et celui de Bibsi, ce sont des frères ennemis et ils ont décidé de s’ignorer en traçant une ligne de démarcation sur le pont pour le couper en deux. C’est un peu Roméo et Juliette mais sans l’histoire d’amour. A la place de Roméo et de Juliette, il y a deux Moqadems1 teigneux qui refusent de faire la paix et passent la journée à essayer de savoir pourquoi on poste un flic sur ce pont insignifiant. Puis quand ils apprennent que c’est pour assurer la sécurité du cortège royal qui risque de passer sur le pont, les deux Moqadems entrent en transe : c’est l’occasion unique d’accueillir Sa Majesté Hassan II en personne. Rapidement, Daoud doit sortir son arme pour mettre de l’ordre et les empêcher d’encombrer la route avec les fanfares, les faux arbres, les tapis dérobés aux villageois et le cérémonial de la visite du Roi.

"Un roi passe ou ne passe pas"
Puis Daoud fait la connaissance de Lotfi, un enfant de cinq ans obsédé par la télévision et la présence de Daoud qui progressivement devient le substitut du père qu’il a perdu lors des émeutes de 81. Lotfi est un enfant hyperactif d’une créativité revigorante qui parasite la journée de Daoud avant de devenir son inspiration : c’est grâce à lui qu’il va reconquérir Amina sa femme. On apprendra aussi que le faux suspens sur le coup de feu marque plus une rupture qu’un crime. Amina fera le déplacement sur le pont pour régler ses comptes avec son mari et demander le divorce avant de partir et laisser Daoud incapable de quitter son poste, prisonnier à ciel ouvert qui regarde sa vie couler sans même essayer de sauver les meubles...

"Sous un soleil de plomb"
Daoud fait la connaissance de Rita, la mère de Lotfi, une ouvrière de la biscuiterie Henry’s qui souffre de solitude et de problèmes de communication avec son enfant turbulent. Daoud va s’attacher à cette petite famille qui va illuminer sa journée et le soulager de l’euphorie causée par la victoire en coupe du monde et la visite royale.

"Un homme sans cœur qui raconte des histoires"
Daoud est accompagné d’un membre des forces auxiliaires, c’est Larbi un moustachu, mythomane et attendrissant qui va se briser la jambe en tombant des marches du pont ; il devient l’hôte du village Coca où il rencontre Leila et tombe amoureux d’elle alors qu’il est à moitié évanoui.

"Un jour sans fin"
Au milieu de ce Barnum, Daoud passe une journée inoubliable à essayer de contenir les villageois, de reconquérir sa femme, d’aider Lotfi ainsi que sa mère et de trouver une ambulance pour son partenaire blessé sans oublier d’espérer que le Maroc gagne la coupe du monde...