"Je vis dans cinquante ans", prévoyait Saint-Pol-Roux, poète symboliste décédé à Brest en 1940, qui a ouvert la voie à toute une littérature contemporaine. André Breton et beaucoup d'autres le considéraient comme leur maître, pourtant le grand public ignore toujours son œuvre.

A raison d'un recueil par an depuis 1970, René Rougerie, éditeur indépendant, s'est consacré à remettre à disposition des lecteurs les œuvres éditées du vivant du poète de 1880 à 1912, mais aussi, et en nombre plus conséquent, des œuvres inédites, de 1912 à 1940, mises en lambeaux lors d'un drame qui précipita la mort du poète. Un dernier recueil de chansons populaires est venu en 2005 clore l'édition complète de l'œuvre du poète, 65 ans après sa mort.

En Bretagne, aujourd'hui, le manoir en ruine du poète, de même que son œuvre en miettes, sont les symboles de la destinée, comme le qualifiera Paul Eluard, "d'un être ayant eu le courage de se livrer entièrement au monde parfait de ses rêves".
Dans ce film, la caméra se fait subjective pour embarquer le spectateur dans une enquête : visions parcellaires, les plans se resserrent pour finir par se poser face à ceux qui détiennent la clé d'un mystère qui lie le poète avec l'une de ses œuvres : La Dame à la Faux.