Jean-Paul et Véronique ont quatre enfants dont deux adoptés. Et pour ce couple d'Avéens, la filiation n'est pas un vain mot. C'est même un questionnement qui a façonné leur histoire.
Lorsqu'ils se rencontrent, Jean-Paul et Véronique portent avec eux des questions qu'ils veulent à tout prix résoudre. Lui est né en 1943 à Savenay, en Loire-Atlantique. Abandonné à la naissance, il a été adopté à l'âge de 3 ans et demi, près de Redon.
Il n'a pas cru ses parents adoptifs lorsqu'ils lui ont dit que ses parents biologiques étaient morts dans un bombardement. Adolescent, il s'est mis en quête de ses véritables origines, sans succès.
Un père allemand
Après sa rencontre avec Véronique, en 1967, il reprend ses recherches. En 1990, il retrouve sa mère biologique, Simone, à Saint-Nazaire. Elle lui donne le nom de son père : Walter Hose, un caporal allemand qui a perdu son oeil gauche dans un bombardement à Saint-Nazaire, en 1943.
À force de recoupements, Jean-Paul Simon apprend que son père est décédé en 1992, et retrouve sa veuve, Anna, à Fulda, en Allemagne. Elle l'accueille à bras ouverts, le considère immédiatement comme son « cinquième enfant ».

Il fait alors la connaissance de ses quatre frères et soeurs. Anna décide de l'adopter. Quelques mois plus tard, le tribunal de Vannes prononce l'adoption. « Depuis, je m'appelle Jean-Paul Johann, Walter Simon-Hose. » En août 2009, il obtient la double nationalité franco-allemande.

L'histoire de Véronique Simon-Hose n'est pas moins tourmentée. Dans son livre, 1, 2, 3 soleil, elle retrace son douloureux parcours qui l'a amenée, elle aussi, à découvrir, presque en même temps que Jean-Paul, qu'elle est la fille d'un prisonnier allemand qui a travaillé chez ses parents pendant la guerre. « J'ai commencé à vivre quand je l'ai retrouvé », confie-t-elle.

Aujourd'hui, Jean-Paul Simon-Hose est trésorier de l'association Coeurs sans frontières qui aide Français et Allemands à retrouver leurs origines. Quant à Véronique, elle est praticienne en expression créatrice.