Le film démarre en Bretagne. Après trente ans de vie parisienne, ZENG NIAN
s’installe à Pleumeur-Bodou dans les Côtes-d’Armor, dans une petite maison à quelques centaines de mètres de la mer.
Pour les besoins d’une nouvelle exposition, il sillonne la région à la recherche de gueules cassées. Des personnages qu’il racontera à travers d’immenses portraits en pied.
En le suivant dans son travail, nous entrons dans les maisons pour nous asseoir à la table de ces travailleurs et écouter leur histoire. Ces hommes et femmes, habituellement anonymes et silencieux, nous confient leurs interrogations, leurs engagements et commentent notre époque.
Pour comprendre ce qui le fascine chez ceux qu’il photographie, nous suivons ZENG NIAN jusqu’en Chine, là où les travailleurs sont le véritable carburant de la croissance du pays. Ces « prolétaires » qui furent glorifiés avec l’avènement du communisme et sont aujourd’hui les oubliés des retombées économiques.
Au fur et à mesure de ces rencontres, le photographe dévoile son parcours : son père, venu en France au début du siècle dernier pour travailler dans les usines Peugeot ; sa découverte de la photographie en pleine révolution culturelle chinoise alors qu’il n’avait que 12 ans ; son écriture photographique, qu’il développe depuis maintenant plusieurs années, avec ces portraits immenses dont la netteté poussée aux limites de la technique révèle une grande sensualité.
De la Chine en France, loin du fatalisme auquel nous sommes habitués, Zeng Nian révèle à travers ses photos le courage et l’engagement de cette classe ouvrière contemporaine. Il rend hommage à leur savoir-faire, magnifie leur bleu de travail.
Avec lui, nous découvrons une génération sensible, d’une grande dignité et dressons ensemble le portrait d’une société profondément humaniste.