18 mai 1966. Un décret ministériel décide de la fermeture des forges d'Hennebont, près de Lorient. L'entreprise avait été créée en 1860 par les frères Trottier, en pleine révolution industrielle, pour fabriquer du fer blanc et accompagner ainsi la production grandissante des conserveries aux alentours.

L'établissement connaît une activité florissante jusqu'en 1936, où l'on compte jusqu'à 3000 ouvriers. Si dans les premières années sont appelés des ouvriers métallurgistes spécialisés venant d'autres départements, la majeure partie des travailleurs vient de la campagne environnante. Des milliers de familles paysannes s'adaptent alors à un nouveau mode de vie. Femmes et enfants travaillent d'ailleurs aux côtés des hommes.

Les conditions de travail sont particulièrement rudes. La chaleur, les émanations de gaz, la cadence de travail sont autant de facteurs provoquant d'innombrables accidents et maladies.

En 1957, le CELIB (Comité d'étude et de liaison des intérêts bretons) organisait une tournée des entreprises et usines bretonnes pour des journalistes. À cette occasion, ils visitèrent les Forges, encore en activité malgré de grosses difficultés depuis la fin de la seconde guerre mondiale et un plan de modernisation qui n'eut pas les effets escomptés.