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Vers la côte d'Azur 1930 - 33 - 35 [3809]

Film amateur
Avignon, mars 1933, panorama sur la ville, remparts, palais des Papes, la chapelle Saint Nicolas, couple Guilloux danse sur le pont Bénézet, Notre-Dame des Doms. Marseille 1933, Vieux port, pont transbordeur, cathédrale Sainte-Marie, le port, ND de la Garde. Toulon mars 1930, sur les hauteurs de la ville un monument aux morts des péris en mer, entrée de l'arsenal de la Marine nationale, navires militaires, quai de Cronstad, escadre, port militaire, vue sur la mer et panorama sur la rade, un marin avec bachis va prendre le train. Gare station, avril 1935, « Le Dramont-Plage », bords de mer avec panorama sur l’île d’Or et sa tour (plage du débarquement allié en 1944), Agay. Cannes, avril 1935, affiche « Cannes du 11 au 16 avril 1935 » vue panoramique sur la mer, le port vu du Mont Chevalier, Odette Guilloux descend un escalier dans un square, jardin, Mme Guilloux assise sous la pergola d’un jardin public, panorama sur la ville, port, croisette, Yachts à quais, superbe bateau en bois verni « Majestic Cannes », statue, calèche, parterre de fleurs, écriteau « service des îles de Lerins »,mars 1930, Mme Guilloux en deuil ( ?), Pépé Guilloux sur le bateau vers l’île de Saint-Honorat, à la terrasse d’un restaurant, Château de Saint-Honorat, abbaye de Lérins (occupée depuis 1872 par la congrégation cistercienne de l’Immaculée Conception), on embarque sur le bateau du retour. Cagnes, mars 1930, jardin zoologique, 1000 crocodiles, perroquet, autruche, lycaon (Afrique), guépard, éléphant des Indes (petits oreilles), singe laineux, ours malais, Grand-Duc et chouette hulotte d’Abyssinie, lions. Monaco, février 1930, panorama du rocher vers la montagne, Monte carlo, pont, yacht à quai au port de la Condamine,entrée du palais, marin, palais Grimaldi, canon, casino, mer, jardins exotiques (cactées avec vue sur la baie), M et Mme Guilloux. Avril, 1933, vue sur la principauté de Monaco, musée océanographique. Avril 1935, Menton beach, nouveau casino municipal spectacle avril 1935 , square, vue sur la ville, promenade, Odette marchant le long de la piscine, montagne arrière-pays, un homme escalade une falaise, pont Saint Louis, frontière italienne en mars 1930, en gare de Breil, M et Mme Guilloux ; Fontan Saorge, montagne, un âne chargé, une calèche, pont, frontière italienne, culture en terrasse, arrivée du train venant de Turin (Italie) en gare, affiche « Foire de Paris », dans un wagon tissu marqué PLM (Paris Lyon Marseille) pour protéger le siège, Mme Guilloux ; Arles ( ?), un couple (femme en coiffe d’Arles) attend à la gare, affiche « Visitez la Tunisie ».

Odette Guilloux, épouse Périn (1904-1995) est issue du mariage en 1901 de Mme Vve Baugé, née Loiseau (1870-1971) avec M. Louis Guilloux. Le premier mari de Georgette Loiseau , M. Charles Baugé décède en 1900, et son épouse, femme énergique et intelligente, développera, avec son nouveau conjoint, le commerce de quincaillerie en gros, métaux non ferreux, à Laval. L'entreprise fournit tout l'Ouest et se trouve dépositaire de la marque de la " Vieille Montagne " à Hennebont. 

Issue de la bourgeoisie commerçante de Laval, Odette Guilloux n'aura aucune activité professionnelle. En 1929, ses parents lui offrent une caméra Pathé Baby. Disposant de temps libre, elle s'adonne à divers hobbys comme la photographie (qu'elle pratique avec sa sœur aînée, mère de Monique Sarazin, dans la maison du quai à Laval, où elles installent une chambre noire), le théâtre (elle joue la comédie dans une troupe d'amateurs de 1930 à 1936), pratique le dessin et l'aquarelle et s'exerce avec habileté à de nombreux travaux manuels (broderie) et de décoration. 
En même temps, elle prend des cours de chant (répertoire d'opéra) et se produit dans des spectacles locaux où elle remporte quelques succès. 
Elle pratique la pêche dans la rivière La Mayenne. Elle confectionne de la pâtisserie et des petits-fours. Plus âgée, elle se passionne pour les fleurs de son jardin. 
Elle possède le fil d'un photographe et sait immortaliser le bon instant qui laissera passer une émotion ou une situation amusante. Son tempérament gai, son côté épicurien, sa spontanéité, son assurance surprenante laisse transparaître une joie de vivre. Elle cherche à rendre plus agréable la vie quotidienne. 
Sa vision est contemplative, parfois espiègle, mais toujours empreinte d'une certaine tendresse. Quand elle se laisse filmer, elle confie la caméra à sa sœur. 
Les vacances que la famille passe à Pornichet lui permettent de filmer le cercle familial. Vers 1927, son père loue la villa " Les lianes " (avenue Gabrielle), puis vers 1930, il achète la Villa Welcome (avenue Collet, derrière l'Hôtel de l'Océan). La villa Welcome a été construite vers 1910 pour une mondaine parisienne - que l'on disait artiste et qui l'aurait peu fréquentée - et elle est vendue avec tout son mobilier et la vaisselle (faïencerie bretonne). À cette époque, la villa est encore entourée de nombreux pins. La villa comporte deux étages, dispose de six chambres, d'une grande cuisine et d'un petit salon, d'une salle à manger, d'une salle de bain et au rez-de-chaussée d'un WC ; il y a l'eau courante et le chauffage central. Les Guilloux viennent en train de Laval avec leur domesticité. La famille les rejoint durant l'été. Les épouses restent avec les enfants et les maris arrivent en voiture pour le week-end. 
La villa est vendue au décès de Mme Guilloux. Elle est démolie et le terrain sert à l'édification de l'immeuble " Concorde " en bord de mer. 

Les films réalisés pendant les vacances sont montrés, durant l'hiver à Laval, dans le cercle familial et à des amis. Les scènes avec les "domestiques " faisant le café et la lessive se déroulent dans le jardin de la Villa Welcome. L'une d'elles, dévouée et active, restera jusqu'à sa mort au service de Mme Guilloux, l'autre, surnommée Nana par les enfants, servira Marie-Louise Fournier. 

Pendant la guerre, Odette Guilloux photographie Laval bombardée. Ses films tournés précédemment, restés dans la maison de Laval occupée par les Allemands, seront débobinés par ceux-ci et abandonnés en vrac. Odette Guilloux les remet en état dans les années 50, lorsqu'elle recommence à filmer le cadre familial. 
Elle procède elle-même au montage de ses films, y incluant des titres et rédige des fiches manuscrites avec le détail de ses prises de vue. Ses films continuent de montrer son quotidien estival, et retracent ses voyages en Italie, en Corse ou en Mayenne.

Odette Guilloux se marie à l'âge de 42 ans avec un veuf, M. Charles Perin. Elle a peu voyagé, si ce n'est en France, en Italie et en Corse. Autodidacte, elle a cependant fait partie d'un club de cinéaste amateur après la guerre, sans toutefois participer à des concours. Bien que fréquentant des amis cinéastes, elle n'est pas vraiment cinéphile. 
À partir de 1984, elle cesse de filmer, mais pratique encore un peu la photographie. Elle décède 11 ans plus tard, laissant derrière elle des heures de films magiques, retraçant avec curiosité et tendresse, des moments de bonheur de la famille Guilloux.

 

Propos recueillis auprès de M. et Mme Sarazin le 14 avril 2004.

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