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Algérie 3 [12345]

Film amateur
Des soldats français avec des épées, à cheval en tenues blanches, dans un village.

Mission de perquisition dans le village de Kenadza. Des algériens sont à genoux au centre du village. Une théière est abandonnée dans la rue.
Des femmes sont assises seules dans la rue. Deux femmes s'éloignent, transportant de l'eau sur leur tête.

Le village au loin, paysages.
Dans une oasis, des soldats français posent pour la caméra, à côté de leur véhicule, avec leurs armes. Ils discutent autour du camion.

Des militaires discutent en intérieur (images sombres).

Des pellicules sont superposés, l'image est peu lisible.
Dans la vallée du Guir, campements de soldats, des hommes sont à cheval. Sur la côte, un camion avance.
Vue aérienne d'un village et d'une mosquée.
Des enfants algériens dans leur village.
Des scorpions dans le sable, une main les pousse avec un bâton. Deux reptiles dans le sable.

Autour d'un puits, les soldats se rafraichissent. Derrière leur camion, une gazelle égorgée est accrochée.
Trois soldats caressent et tiennent un jeune dromadaire à l'aide d'une corde. Un soldat tente de le maitriser.

Campement militaire, infesté par des mouches.
Deux hélicoptères sont au sol. Envol d'un hélicoptère, des soldats observent avec des jumelles. Des soldats se trouvent dans un camion camouflé par des branches.

Entrainement des soldats : exercice d'escalade d'un poteau en métal.
Un soldat coupe du bois.
Des dromadaires se reposent. Les soldats chargent le camion.

Les camions avancent au milieu du désert et des rochers.
Les militaires se lavent dans un cours d'eau.

A l'arrêt, au repos, les soldats pourchassent des reptiles ou lisent des bande-dessinées.

Le massif du Djebel Béchar.
PR Un Uromastyx capturé tenu par une corde.

Un camion est enlisé dans le sable, il a roulé sur une mine.

Le sable fin et les dunes. Les soldats sont assis dans le sable, le ciel nuageux en arrière-plan offre de belles éclaircies.

Alger, vue d'une jetée où est inscrit "Ici la France".
Une mosquée en contre-plongée. PR Les détails architecturaux.

Vue aérienne, une hélice en premier plan.
Déroulement d'un match de football pour la venue de Miss France.

Des militaires sont en mission. Un avion survole de près la caméra. Les camions avancent dans la vallée.
Un soldat tient une jeune gazelle blessée.

Mission dans une oasis.
GP Des fleurs blanches dans le désert.
Les pieds dans l'eau, un soldat avance vers la caméra.

Au crépuscule, les soldats sont dans les camions embourbés.
 
Ce film fait partie d'un corpus analysé par les historiens et enseignants Gilles Ollivier, Vincent Marie et Reynald Derain dans le cadre du dossier pédagogique D’un regard à l’autre : L’Algérie coloniale, la guerre d’indépendance au miroir des cinémas amateur et militant.
 
Les images montées depuis la traversée de la Méditerranée, sur le « Maréchal Joffre », au désert près de Colomb-Béchar, la Hamada du Guir, plateau rocailleux désertique, font du film Algérie 2 un film de voyage, catégorie très prisée par les cinéastes amateurs, même si ici il est un peu particulier. Se succèdent des plans de la ville d’Oran, de paysages pris depuis un train, de la place du marché de Colomb-Béchar, de la casbah, du jardin botanique et de la synagogue d’Alger, du mausolée berbère d’époque romaine, abusivement surnommé le « Tombeau de la chrétienne ». On retrouve ainsi la fascination que les soldats français ont à l’égard d’un monde totalement différent de ce qu’ils connaissaient jusqu’alors. Pourtant, le contexte colonial est aussi présent.
 
Comme dans le film de Claude Consorti, Algérie 1959-1961, la tour avec horloge d’Oran, inspirée de l’architecture religieuse arabo-musulmane, rappelle la tour du muezzin de la mosquée, et marque la rivalité des temps occidental et musulman. Des OUI sont peints sur des murs de la ville : il s'agit sans doute de oui au référendum pour la constitution de la Ve République de de Gaulle (28 septembre 1958). Des enfants font le salut militaire devant la caméra (TC 09:33:52:20 à 09:33:59:04), un militaire manipule un revolver (TC 09:34:51:22). À Alger, le drapeau tricolore flotte au-dessus du bâtiment abritant le délégué général après un plan de la statue équestre du duc d'Orléans, fils aîné du roi Louis-Philippe, qui a participé aux campagnes militaires de la conquête en Algérie entre 1830 et 1842. Moment de la valorisation de la colonisation et de la présence militaire françaises, un défilé du 14 juillet est aussi filmé alors qu’il passe près d’un bar qui porte l’enseigne Bar Lyonnais. Particulièrement significatif d’une approche touristique est le passage entre les TC 09:40:33:17 et 09:43:03:12 : la côte d’Alger est filmée en avion puis le site archéologique romain de Tipaza. Le sous-lieutenant profite ainsi avec des camarades d’une permission lors d’un stage d’aviation à Alger. Les soldats, en civil, sont devenus de véritables touristes. Détail intéressant collecté par J.-P. Bertin-Maghit : Le Canard enchaîné, journal satirique utilisé par l’un des permissionnaires, est interdit à la caserne. Il a donc été acheté et lu le temps de la permission. 
 
On retrouve la fascination du touriste pour le pittoresque dans le film Algérie 1 (entre TC 01:05:38:14 et 01:18:25:16), avec les images filmées lors du grand marché aux dromadaires de Tindouf. Plans d’ensemble et portraits sont plus ou moins dérobés car le soldat-cinéaste amateur reste à distance de la population : une petite fille esquisse brièvement une danse dans une ruelle devant le cinéaste amateur qu’elle voit pourtant de loin (TC 01:18:15:15 à 01:18:25:16). Quelques sourires de femmes et de filles sont tout de même obtenus en gros plans ou plans rapprochés (TC 01:16:09:05 à 01:17:06:00).
 
Les films Algérie 1Algérie 3 et Algérie 4 montrent des images relatives à l’hostilité du milieu aride et désertique, entre paysage regardé avec fascination de la découverte et présenté comme décor de « pacification » lors d’une mission : montée des eaux de l’oued Guir avec un chien emporté (TC 01:04:03:02 à 01:05:23:19 dans Algérie 1), gazelles mortes, lézard tenu en laisse, uromastyx, scorpion, multitude de mouches lors d’un bivouac, importance de l’eau au quotidien (notamment entre TC 00:09:44:15 et 00:14:02:05 dans Algérie 3) ou invasion de sauterelles (TC 00:10:25:00 à 00:11:11:22 dans Algérie 4), mais aussi camion ensablé ou embourbé.
 
La guerre est approchée par les images d’exercices dans Algérie 1 : exercices au sol pour monter et sauter le plus rapidement possible d’un hélicoptère (TC 01:03:40:15 à 01:03:55:22), exercices d’héliportage, de parachutage de soldats et de caisses, de bombardement, notamment au napalm (de TC 01:26:33:02 à la fin du court métrage). Comme dans de nombreux films de soldats-cinéastes amateurs, les avions et hélicoptères sont très présents dans les films de Marc Kohler. C’est que dans la contre-guérilla de l’Armée française face à l’Armée de libération nationale (ALN) algérienne l’utilisation de l’aviation est une nouveauté capitale, notamment des hélicoptères Vertol H21 (« banane ») et Sikorski H19 pour le transport de matériel et/ou de troupes. Toujours dans Algérie1, le sous-lieutenant s’est installé au milieu du camp de prisonniers de la garnison de Kenadsa et cerne quelques visages des Algériens qui se font couper les cheveux et font cuire de la viande sur broches, sans qu’ils partagent un regard avec la caméra.
 
La guerre est aussi approchée dans Algérie 3, entre TC 00:01:51:07 et 00:03:46:02, lors d’une perquisition dans un village qui semble avoir été surpris comme semblent en témoigner une théière renversée sur le sol dans une ruelle et le cadavre d’une gazelle égorgée pour une préparation culinaire. Tandis que des hommes sont à genoux, gardés par un soldat, les femmes et les enfants sont filmés à distance par le sous-lieutenant. L’une des femmes tient fermement un regard face à la caméra puis tourne la tête. L’hostilité de l’Algérienne à la présence française, nourrie par l’opération de police effectuée par les militaires, est perceptible.
Marc Kohler (4 juillet 1936 - ) est né à Vichy. Fils d’un entrepreneur dans le chauffage et le sanitaire, il est de nationalités française et suisse. Cinéphile, il pratique la photographie depuis l’âge de 10 ans. Il suit des études d’ingénieur à l'Institut Energie et Combustible - École Supérieure de Thermique, puis effectue son service militaire à partir de 1957. Après avoir suivi le peloton des Élèves officiers de réserve (EOR) dans l’Arme blindée cavalerie de Saumur, il est envoyé en décembre 1958 en République fédérale d’Allemagne au 4ème régiment de cuirassiers à Wittlich, près de Trêves. C’est là qu’il achète, avec l’argent de son père, une caméra Paillard Bolex 8 mm à deux objectifs. « La caméra ça permet quand même de voir un peu plus, pendant un moment, l’évolution des mouvements, des gens » déclare-t-il (Jean-Pierre Bertin-Maghit, Lettres filmées d’Algérie. Des soldats à la caméra. 1954-1962, p.71).

Il est rappelé en Algérie du 26 mai 1959 au 28 juin 1960 au 26e Régiment de Dragons à Kenadsa près de Colomb-Béchar en Zone Ouest Saharien, près de la frontière marocaine, comme aspirant et sous-lieutenant. Blessé durant cette période, il reçoit la Croix de la valeur militaire.

Après la Guerre d’Algérie, il est ingénieur thermicien à Stahlbau Dillingen, en Allemagne puis ingénieur thermicien en chauffage et ventilation à Brest. Il travaille pour Coredif, un bureau d'études high-tech, spécialisé en transfert thermique pour l’armée, l’aéronautique, la marine et le nucléaire. Il est également expert à la Cour d'Appel de Rennes, pour les Tribunaux Administratifs de Rennes et de Nantes.

Totalement autodidacte en matière de cinéma amateur, il l’a pratiqué occasionnellement et uniquement au cours de son service militaire en Algérie. ll a commencé à tourner en 1959 en 8mm. Marc Kohler aimait filmer les zones militaires et divers paysages. Il utilisait une Paillard Bolex - 2 objectifs 8mm et un projecteur Pathé. Les transmissions étaient alors très difficiles, les films amateurs lui permettaient de donner des nouvelles à ses parents. Il achetait sa pellicule sous forme d’abonnement chez Grenier Natkin à Paris et se les faisait envoyer en Algérie. Il les renvoyait pour développement puis les faisait adresser à ses parents domiciliés à Brest. Ses films sont non montés, simplement assemblés, c’est sa mère qui collait les images. Il s’agit-là véritablement de « Lettres filmées » (J.-P. Bertin-Maghit, Op. cit.).

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