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      • Introduction

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        Pour René Vautier, produire des images n’est pas une fin en soi, il faut qu’elles aient une fonction dans leur situation contextualisée pour servir les luttes d’aujourd’hui et de demain. À ce titre, le cinéaste breton, né à Camaret-sur-Mer, se démarque de la majorité des cinéastes amateurs. Certes, René Vautier a cherché à donner à voir le monde tel qu’il lui apparaît, dans « sa vérité crue » souvent terrible, mais il se définit comme un « fauteur d’images », procréées à contre-pouvoir. Par son œil et son point de vue, il est un éminent représentant du cinéma d’intervention sociale. 

        Étudier les films de Vautier permet de mieux montrer la singularité de ce cinéaste militant communiste au sein du monde audiovisuel. En cherchant ainsi comment qualifier la forme cinématographique du champ politique présente dans ses films, notamment ceux liés à la guerre d’Algérie, nous nous interrogerons sur « la dialectique du réalisme » qui s’opère dans le cinéma politique et militant selon les mots d’Emmanuel Barot.

        Pour René Vautier, les images ne doivent pas être sous-estimées. Elles ont un rôle, une fonction sociale bien déterminées. Le but du réalisateur vise à produire des images là où il n’y en a pas, et proposer ainsi un autre point de vue sur la réalité. Ce choix entre en conflit avec d’autres représentations en circulation et confère, en dialoguant avec les plus officielles, d’autres significations à celles qui peuplent les écrans comme par un effet de contagion. À ce titre, René Vautier produit un cinéma engagé citoyen, souvent anticolonialiste et essentiellement documentaire.

        Loin de simples prises de vue amateurs, l’esthétique documentaire militante de Vautier peut être résumée ainsi : 

        • La construction du point de vue passe par l’élaboration d’un sujet. 
        • Le processus de subjectivation est aussi un processus de dés-identification : il s’agit de se défaire de la position de l’État qui exige que l’on maintienne la situation présente. 
        • Établir une forme de solidarité avec les combats révolutionnaires et, à ce titre, filmer vise à proposer des modèles pour les peuples opprimés.
        • Créer d’autres représentations du monde pour laisser entrevoir la possibilité d’un autre monde, d’une autre forme de réalité.

        Alors cinéma ou militance ? Selon Valentin Schaepelynck, la réponse est loin d’être simple car « du point de vue des cinéastes comme des critiques, l’appartenance du travail de René Vautier au "cinéma" n’a jamais été sans poser de problème ». Dans le contexte socio-politique spécifique de la guerre d’Algérie, la ligne de partage entre militantisme et art renvoie ici à deux mondes distincts faits de pratiques et de principes résumés dans les propos de Godard en 1996 dans un entretien avec Alain Bergala et Serge Toubiana : « j’ai fait Le petit soldat, Cavalier a fait l’Insoumis, il y a eu Avoir 20 ans dans les Aurès. On a fait ce qu’on pouvait faire, là où on était. La différence entre Vautier et moi, c’est que lui faisait son film en tant que militant, moi en tant que cinéaste : "il fallait parler d’Algérie plutôt que d’un hold-up". Et Vautier de répondre : « on fait des films sur ce que l’on connaît bien, mais on a aussi la possibilité de faire des films sur ce qu’on essaie de comprendre ».

        L'intérêt de faire dialoguer ces deux rapports possibles entre cinéma et histoire, entre cinéma et politique trouve dans cet échange entre Godard et Vautier un terrain de réflexion intéressant que Valentin Schaepelynck formule schématiquement en ces termes : « la position de Godard qui, tout en interrogeant et subvertissant le dispositif cinématographique de l’intérieur, subordonne en définitive le politique à une éthique interne à l’art du cinéma ; celle de Vautier qui soumet au contraire l’art du cinéma à l’impérieuse nécessité de la politique ». Si René Vautier conçoit son cinéma comme une arme de combat, qui doit refléter « les choses sous-jacentes à la réalité filmée », étudier son cinéma militant c’est avant tout appréhender le regard complexe d’un être humain qui s’interroge sur le rapport que tissent les deux rives de la Méditerranée sur une cinquantaine d’années. 

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