Regards de femmes

Après avoir parcouru toutes ces thématiques sur la présence civile en Algérie, une question se pose : Où sont les femmes parmi les cinéastes amateurs ? 

Certes, elles sont présentes, voire très présentes sur les pellicules, mais beaucoup plus rarement derrière la caméra. Pourtant, certaines sont également à l’origine d’images montrant l’Algérie française en plus d’être impliquées plus ou moins fortement dans le processus de colonisation, comme leurs homologues masculins. Le cinéma amateur n’est pas une question de genre mais d’opportunité. Pour les rares femmes qui passent de l’autre côté de la caméra, il s’agit souvent de partager la passion de l’image avec les autres : un père, un mari, des amis, des collègues, etc. Comme les hommes, ces femmes vont tourner durant certains moments de leur vie, des moments qu’elles estiment importants. Dans notre corpus, deux femmes se sont prêtées à l’exercice de la réalisation : Marie-Louise Le Bloch et Marcelle Néré.

◆ Marie-Louise Le Bloch

Marie-Louise Pauline Michel est née à Marseille en 1896. Elle réalise son film Algérie 1951 lors d'un voyage, constitué essentiellement de plans très rapide. 

Le film se compose de rushs avec peu d'indications. Marie-Louise Le Bloch présente la vie quotidienne en Algérie, par les marchés, la pêche, les rues,... L’ensemble de ces images est une somme de souvenirs pour cette cinéaste, la trace d’une mémoire personnelle pouvant revivre l’espace algérien durant quelques minutes.

◆ Marcelle Néré

Quelques années plus tôt, c’est une autre femme qui a tourné en Algérie des scènes de vie quotidienne. Marcelle Léa Yvonne Néré est née le 28 juin 1908 à Brest et décédée le 17 aout 2006 à Saint-Georges-de-Didonne (Charente-Maritime). Après ses études, elle enseigne la physique et est mutée en Algérie. 

L’ensemble du film se veut être un véritable panorama de l’Algérie, sous toutes ses formes : paysages, vie quotidienne des Algériens, artisans, militaires, folklore… C’est un film particulièrement long, dans lequel la cinéaste prend bien le temps de filmer ce qu’elle a envie.